2011 - Kesang Marstrand - Our Myth - Chronique / Review - L'album de la consécration

Kesang Marstrand fait partie des artistes qui possèdent une place à part dans mon coeur musicophile, elle est à l'origine d'une joli début discographique : Bodega Rose (2008) qui dessinait un magnifique univers folk feutré, intimiste et délicat, un an plus tard, Kesang sortit Hello Night composé de lullabies originales et acoustiques destinées aux petits comme aux grands, une très belle réussite aux sonorités plus captivantes et douces que jamais. J'attendais la sortie en mai dernier de son troisième essai Our Myth avec fébrilité et appréhension, Kesang, allait-elle encore me surprendre, me séduire comme elle avait si bien réussit auparavant. C'était sans compter sur le caractère à la fois harmonieux et impétueux de la jeune femme qui a toujours soif de découvrir de nouvelles sources d'inspiration.

Éprise de liberté et de justice, Kesang n'hésite pas à s'investir par le biais de la musique en déclamant son Tibet Will Be Free ou en reprenant des chansons traditionnelles tunisiennes pendant la révolution du jasmin, il faut dire que la Tunisie lui tient particulièrement à coeur car elle y habite avec son mari originaire de ce pays. C'est un peu dans ce contexte bouillonnant et en effervescence que Kesang a sorti Our Myth. J'ai été de suite décontenancée par l'entée en matière offerte par le titre éponyme de l'opus :  un morceau direct, frais, rythmé, une bouffée d'air frais m'a envahi sur ce morceau doux amer parfaitement maîtrisé qui renouvelle le répertoire de l'artiste. Excellent.

Les morceaux de l'opus défilent et l'artiste démontre qu'elle excelle à plonger sa folk music dans diverses ambiances: l'hypnotisant et électrique folk d'It All Comes Back, le blues minimaliste et foncièrement attachant de Pawnshot, le fabuleux, intimiste et onirique The Spell I'm Under (l'un des titres qui me touche le plus), le sobre et tempétueux I Fell Into Darkness, le chaloupé et profond Endless Skies, l'arabisant et envoûtant au possible Rose-Tinted Window. L'album se clôt sur un triptyque de morceaux qu'il vous sera impératif d'écouter : le magnifique et bouleversant country alternatif de Far from the Home I Love, le jazzy et frissonnant Tower Crane ainsi que le piano-voix d'une beauté et justesse implacables I've Seen Better Days.

Infiniment touchante et humaine, Kesang Marstrand propose des sonorités hétéroclites sur lesquelles sa douce voix de velours réalise des miracles. Un must-have de 2011 tout simplement. Merci Kesang.

Note Finale : 18/20

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Bandcamp (elle y propose ses trois albums en téléchargement libre, par conséquent tout aussi libre à vous de lui verser - ou non, faute de moyens - un montant en contrepartie du téléchargement de sa très belle discographie)

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