2012 - Hannah Cohen - Child Bride - Review / Chronique

Les anges se suivent et ne se ressemblent décidément jamais. Hannah Cohen fait sans l'ombre d'un doute possible partie de cette catégorie de personnes à qui tout réussit : la beauté, une famille relativement aisée, le mannequinat, l'attraction irrésistible des plus grands photographes de cette ère vis-à-vis de sa sublime moue boudeuse (qui fait baver d'envie la n'importe comment rafistolée Lana Del Rey). Qui plus est, maintenant, elle chante, oui et elle compose sans oublier qu'elle est même arrivée à s'adjoindre les services du désormais très en vogue musicien et producteur Thomas Bartlett (The National, Julia Stone, Glen Hansard, etc.). Quel culot, elle a ! Oui mais voilà, il faut l'admettre, cette fille est non seulement dotée d'un physique admirable aux yeux de beaucoup mais possède de réelles habiletés musicales comme le démontre le contenu de  son premier Lp Child Bride sorti à la mi-avril 2012.

Pourtant, je la connais depuis août 2011 au travers  du visionnage de sa première vidéo pour The Crying Game tournée par Matthu Placek. Il semble impossible de ne pas être ensorcelé par cette mise en scène sublime, Hannah Cohen en déesse grecque se noyant dans les larmes d'un amour perdu. Une vidéo originale (à l'époque) pour un titre à la beauté séraphique. Il m'aura fallu beaucoup de patience et d'abnégation pour en savoir et écouter davantage, je bouillais d'impatience et mon attente fut récompensée de la plus belle façon car Child Bride est un des opus de pop alternative incontournables de cette année. Il possède toutes les qualités réunies et rêvées : une voix de sirène pure et juvénile qui n'est pas sans rappeler Hope Sandoval pour son aspect énigmatique et son économie, une production sobre, profonde, respectueuse, des textes touchants inspirés par la solitude et les amours brisées et cerise sur le gâteau des musiciens de renom ainsi que des arrangements musicaux sophistiqués et raffinés.

Les cinq premiers morceaux, ou autrement dit la première partie, de l'opus voit défiler des morceaux brodés de mélodies plus scintillantes les unes que les autres, c'est simple c'est extrêmement rare de voir s'aligner tant de bijoux mélodieux : la lullaby d'ouverture Don't Stay dans laquelle il est si doux et réconfortant de s'y abandonner, l'enivrant The Simpliest, le poignant Shadows, le solaire et caressant California et le brillantissime et envoûtant Boy + Angel qui est sans conteste le premier petite chef-d'oeuvre de l'opus, certainement l'une des meilleures chansons pop de 2012. La seconde partie de l'opus est beaucoup plus insaisissable, plus libre et expérimentale, il suffit d'écouter le titre Sorry qui semble davantage formaté pour être un interlude de luxe tant sa beauté éthérée est taillée pour faire fondre les coeurs. Le sublime, fragile et gracieux Say Anything lorgne davantage vers la folk musique intemporelle, Carry You Under quant à lui se vête d'habits bluesy et sexy du plus bel effet, on est pas loin de la perfection qui sera atteinte sur The Crying Game, un titre ébouriffant de beauté, une fois de plus, céleste, désirable, voluptueux, enveloppé de cordes de velours. Sunrise clôture l'album de façon somptueuse provoquant un dernier frisson de plaisir à l'écoute de cette superbe voix diaphane sur des arrangements relevant de la musique classique.

Encore et encore. Child Bride tourne sur la platine depuis plus d'un mois sans le moindre sentiment de lassitude à l'horizon, ces dix "petites" compositions de pop alternative sont des trésors - d'une richesse insoupçonnable à première écoute - à chérir jalousement. En attendant déjà impatiemment la suite. Tout est une question d'attente et de désir. Hannah Cohen l'a très bien compris. Must Have Absolu de 2012.

Note Finale : 18/20

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