Depuis le début de l'année 2010, le constat semble évident : seule la scène musicale de jazz vocal nordique se démarque clairement pour donner à ce genre considéré comme trop statique ou élitiste un aspect plus enthousiasmant et métissé : Jeanette Lindström l'a assimilé à un space opera sur Attitude & Orbit Control, Kristin Asbjørnsen lui a donné des couleurs bluesy, Edda Magnason un dynamisme et une liberté hors normes, Solveig Slettahjell et Josefine Cronholm lui ont apporté une esthétique folk d'une beauté inouïe, il était sans compter le retour plus qu'attendu de Torun Eriksen pour que la boucle soit bouclée en cette année prolifique. Cinq années d'attente se sont écoulées depuis la parution de son second album Prayers & Observations, album qui lui a permis d'acquérir une renommée en dehors de ses frontières natales norvégiennes. Elle a également évolué depuis ses débuts officiels avec l'album Glittercard (2003) qui pourraient être qualifiés de jazz/pop/soul vocal très raffiné mais relativement passe-partout en dépit la présence de la somptueuse voix grave et sensuelle de l'artiste. Il lui manquait pour s'imposer définitivement au sein de ce paysage nordique plus que concurrentiel cette petite étincelle nécessaire afin de se démarquer en proposant des sonorités plus contemporaines et personnelles.
Ce voeu a été réalisé sur son tout nouvel opus : Passage sorti en avril 2010. Torun Eriksen se départi des contours trop cosy du jazz mâtiné de pop et de soul pour s'engouffrer dans des terrains toujours aussi décontractés, en apparence à tout le moins, mais qui sont davantage orientés vers le folk et la world music procurant par la même des habits d'une élégance toute aérienne à ce nouvel univers qui s'écoute les yeux fermés. Depuis 2005, Torun Eriksen a parfait son écriture la dotant d'une belle maturité et philosphie, les sonorités sont toujours aussi lumineuses mais davantage nuancées, douces et apaisante et l'énergie de la belle artiste se trouve définitivement canalisée dans la retenue et l'intensité. Be Like Home, la première chanson de Passage, semble à la première écoute, un peu trop simple. C'est un morceau jazzy sur lequel prédomine le piano, la présence de guitares lui donne un aspect folk/country agréable rien de marquant par conséquent, c'est cosy et gentil. A priori, rien de remarquable, cependant rapidement, on se rend compte que le refrain reste en tête durablement et qu'il pourrait s'agir d'un excellent single, il s'agit d'un grower à ne pas sous-estimé. On rentre dans le vif du sujet avec Passage From The Past qui mélange soul et jazz avec une touche world musique lui donnant une texture chaloupée. Un morceau relativement sombre mais surtout intense qui donne l'occasion de se sentir pour la première fois réellement emporté dans son "nouvel" univers musical qui joue sur les tons clairs/obscurs .
Umbrella Song est sans conteste l'un des sommets de l'album car cette ballade folk acoustique et intimiste possède une beauté incandscente admirable. Une mise à nu à tomber à la renverse. Le charme discret et envoûtant du tendre Baby and Her Babe ne fait que rendre cette auteur et compositrice que plus attachante tandis que le magnifique blues moderne et minimaliste qui émanent des morceaux bluesy et gospel Edgar's Blues et Bees and Butterflies lui permettent de mettre en avant la belle palette de nuances vocales. Draw Me A Heart renoue de belle façon avec les sonorités world music (grâce au percussions) mais pour acéder à une dimension plus lumineuse et moins tourmentée que sur Passage From The Past. Le titre Deuce Band enfonce le clou avec son instrumentation sophistiquée et sensuelle qui fusionne divers genres musicaux avec une élégance rare qui émerveille l'auditeur. Un petit prodige. L'album se conclut sur le très chic et grâcieux White Lies qui met en relief, sur un morceau piano-voix, les teintes merveilleusement soulful de la voix de Torun Eriksen.
Un album qui sans prendre des risques inconsidérés touche la perfection dans le domaine jazz/folk. Torun Eriksen s'impose comme une artiste à découvrir absolument. Une pépite.
Umbrella Song est sans conteste l'un des sommets de l'album car cette ballade folk acoustique et intimiste possède une beauté incandscente admirable. Une mise à nu à tomber à la renverse. Le charme discret et envoûtant du tendre Baby and Her Babe ne fait que rendre cette auteur et compositrice que plus attachante tandis que le magnifique blues moderne et minimaliste qui émanent des morceaux bluesy et gospel Edgar's Blues et Bees and Butterflies lui permettent de mettre en avant la belle palette de nuances vocales. Draw Me A Heart renoue de belle façon avec les sonorités world music (grâce au percussions) mais pour acéder à une dimension plus lumineuse et moins tourmentée que sur Passage From The Past. Le titre Deuce Band enfonce le clou avec son instrumentation sophistiquée et sensuelle qui fusionne divers genres musicaux avec une élégance rare qui émerveille l'auditeur. Un petit prodige. L'album se conclut sur le très chic et grâcieux White Lies qui met en relief, sur un morceau piano-voix, les teintes merveilleusement soulful de la voix de Torun Eriksen.
Un album qui sans prendre des risques inconsidérés touche la perfection dans le domaine jazz/folk. Torun Eriksen s'impose comme une artiste à découvrir absolument. Une pépite.
On en parle également chez Jazz, Blues & Co de Thierry.
Note Finale : 17/20
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Où se Procurer ce Bijou ?
Cdon.eu, Amazon.fr, Amazon.com
2 commentaires:
Merci d'avoir enfin chroniqué cette superbe artiste. Çà fait un certain temps que je reluque cet album sur ebay mais son prix prohibitif ralenti toujours mes ardeurs. Content d'apprendre et de constater qu'il est à la hauteur de mes attentes.
Bonsoir Sabine,
Nous sommes complètement en phase sur ce coup ...
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