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lundi 2 août 2010

2010 - Sean Hayes - Run Wolves Run - Review - Chronique d'un doux rêveux qui montre les cros




Sean Hayes ne se réduit pas à être une simple découverte musicale comme les autres. Ce troubadour musical qui a roulé sa bosse aux quatre coins des Etats-Unis a réussi a faire fondre de plaisir mes oreilles avec la magie de ses textes d'une portée philosophique, poétique, politique ainsi que par le biais de sa splendide voix chaude et profonde dotée d'un vibrato à fendre les coeurs les plus glacials. Moins larmoyant que Damien Rice, plus inspiré que les derniers travaux de Ray Lamontagne, cet américain sort des albums depuis la fin des années nonante dans la (presque) indifférence totale. S'il remporte un vrai succès d'estime auprès des chroniqueurs anglo-saxons, il attends toujours cette reconnaissance plus que méritée en Europe. En effet, Run Wolves Run est le sixième Lp de l'artiste et fait, par conséquent, suite à une longue série d'albums mettant en exergue avec finesse et intelligence un folk aride teinté de blues et de soul dont l'apothéose a été atteinte, à mon humble avis, sur son prédécesseur l'incontournable Flowering Spade (2007).

Une fois de plus, ce nouvel opus sorti en mars 2010 a récolté de nombreuses louanges auprès des critiques professionnels américains et une indifférence révoltante de la part des médias francophones. Nous passons tous à côté d'un artiste unique en son genre, sa musique folk, intrinsèquement authentique, véhicule une puissance émotionnelle incroyable. Attention, ce n'est pas un chanteur capable d'émouvoir la midinette qui sommeille en nous mais qui au contraire réveille notre noblesse d'esprit, notre conscience morale et physique. Run Wolves Run est à ce jour son album le plus ouvert et accessible. Il constitue en quelque sorte l'album idéal pour nous introduire confortablement dans son univers musical, ce dernier se voyant élargir encore un peu plus son champ de vision dans le cadre de cette nouvelle sortie. Sean Hayes nous avait davantage habitué jusque ici à un folk rugueux et soyeux, intimiste et intense dans sa réflexion. De temps en temps, de belles mélodies ainsi qu'une touche électrique venaient rehausser telle ou telle composition mais cela faisait plutôt figure d'exception car sa musique s'imposait aisément sans autres "artifices" que la ferveur du jeu et de l'interprétation de son propriétaire.

Run Wolves Run propose toujours un beau folk bohème et poétique mais qui se teinte de rock sur la plupart des morceaux. Dès les premières notes de When We Fall In, on se retrouvent happés dans l'univers musical éminemment séduisant, rustique et complexe de Sean Hayes. Un magnifique blues sexy. Le rythme indolent et chaloupé de The Window vous donnera envie de voyager dans de nouvelles contrées luxuriantes en cette période estivale moite. Garden est sans doute l'une des plus belles pistes de l'album, ce morceau sombre, sinueux et crépusculaire démontre tout le savoir faire de cet artiste qui s'impose toujours le mieux avec le moins d'effets possibles. Son instrumentation sobre et la beauté du texte mettent en évidence l'intensité qui est propre à cet artiste mémorable. Le ciel s'éclaircit, la voix s'illumine grâce à la force tranquille diffusée par le cool Powerful Stuff. Le rock s'invite de façon plus appuyée en plein coeur de l'album : le nerveux et sensuel So Down, la tension palpable du edgy et ténébreux Gunnin', merveille ensorcelante de l'album, encore plus loin Shake Your Body accélère même le rythme et donnera presque l'envie de suivre la consigne préconisée par ce morceau qui a le diable au corps pour finir sur le délicieusement infectieux Me and My Girl. L'album se clôture sur des notes plus traditionnelles dans le répertoire de l'artiste avec l'excellent bluesy noisy et groovy One Day The River, une des plus belles pépites de l'opus, le spirituel Soul Shaker et Stella Seed, seule et unique ballade, une merveille sobre et mélancolique aux vertus étrangement adoucissantes et apaisantes.

Run Wolves Run est l'album indie folk/rock à découvrir en cette année 2010. Sean Hayes s'y impose, une fois de plus, comme un artiste incontournable.

Note Finale : 17/20

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2 commentaires:

Margotte a dit…

Quel musicien en effet : j'aime beaucoup !!!!!! Et l'on est bien loin de la soupe que l'on nous sert à longueur d'ondes : merci...

Lucrecia Bloggia a dit…

Salut Saab!
Je ne me manifeste pas souvent, mais je suis toujours ton blogue avec beaucoup d'intérêt.
Ce Sean Hayes me fait penser à Paolo Nutini sur certaines pièces. Outre ce rapprochement, je trouve très intéressante la musique de Hayes.
Merci encore pour toutes ces découvertes très inspirantes, et non-fructifiantes pour mon compte en banque! ;¬)

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