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mardi 31 mars 2009

Nouveautés - Black Joe Lewis & the Honeybears - Parce que La Soul Vintage a de beaux jours devant elle


L'année 2008 avait vu l'éclosion de deux artistes vintage : James Hunter (chronique de l'album) et de d' Eli Paperboy (chronique de l'album) cette année devrait être celle de Black Joe Lewis and The Honey Bears. Ce groupe texan de blues/garage/soul dispose d'une énergie et d'un feeling détonants : James Brown et Wilson Pickett semblent être leurs principales inspirations. Et si le résultat ne révolutionne rien (cela ne s'appelle pas vintage pour rien...) il reste très, très jubilatoire. Leur premier album est sorti à la mi-mars aux Etats-Unis sous le titre de Tell 'Em What Your Name Is! En écoute : plusieurs titres sur leur site et MySpace.

Site Officiel

MySpace

Sugarfoot :

lundi 30 mars 2009

2005 / 2009 - Bic Runga - Birds / Try To Remember Everything - Reviews - Chronique d'une artiste pop à la fois sucrée et mélancolique




Découvrez la playlist Birds avec Bic Runga

Cela fait aujourd'hui un peu plus de dix ans que Bic Runga partage le trône (avec Hayley Westenra, une autre chouchoute à la voix de soprano qui verse davantage dans le registre classique mainstream) de l'artiste la plus populaire de Nouvelle Zélande, vous me rétorquer de suite "populaire" comme Johnny Halliday en France ? Oui, mais bon je préfère de loin la musique de Bic Runga. Certes, elle ne fait pas de chef d'oeuvre (et n'en fera sans doute jamais) mais sa musique "populaire" revête plutôt un côté délicieusement universel, on est sensé se sentir bien quand on l'écoute, après une journée difficile, c'est un moment privilégié rempli de douceur et de simplicité que l'on partage avec cette très jolie jeune femme. Un peu comme on revête un vêtement d'intérieur douillet mais qui ne fait pas trop laisser aller tout de même (la différence avec Johnny Halliday, vous me suivez toujours ?).

J'avais envie de vous présenter la carrière de cette artiste de pop douce amère à travers son troisème album Birds sorti en 2005 et qui constitue mon album préféré de la donzelle et son dernier album sorti en date en ce début 2009 sous la forme d'une compilation de leftovers : Try To Remember Everything qui retrace une partie des morceaux mis de côté durant sa carrière musicale. Je reprends au début, après deux albums qui ont eu un succès retentissant Drive (1998) et Beautiful Collision (2002), d'ailleurs je peux vous assurer que vous tous avez déjà entendu sans le savoir cette artiste (ici). Pour faire court, ses deux premiers albums sont de jolies pépites, inoffensives certes mais pleine de charme et de fraîcheur, tout de même très loin des artistes de pop commerciale anglo saxonne actuelles hyper formatées. Bic Runga préfère de loin un travail plus subtil qui avantage chansons accrocheuses toujours pleine de finesse et ballades acoustiques parfumées d'une douce mélancolie.

Sur ce troisème album Bic Runga était clairement attendue au tournant après le très beau Beautiful Collison. Mais Bic Runga ne veut plus tellement être où on l'attend, elle vit des moments sentimentaux difficiles avec entre autre la perte de son père et cela se ressent profondément sur ce troisième opus qui revête une voile de deuil annoncé par l'artwork excessivement sobre de l'album. Elle n'a plus l'humeur à la fête et a perdu de son pétillant légendaire pour faire place à plus d'introspection et de profondeur. Les critiques à la sortie de cet album ne se sont pas faites attendre, elle ont littéralement tué l'album avec toujours les mêmes remarques injustifiées du genre : ne possède pas de single aussi accrocheur que les précédents opus, l'album est sombre, etc. Enfin, Bic Runga refuse de faire ce que l'on attend de la majorité des artistes qui ont rencontré le succès : la même chose encore et encore jusqu'à épuisement du public et elle a bien fait !

Entourée d'une équipe de choc (les meilleures musiciens de son pays) elle a décidé de sortir un album mature, profond, plus dense et noir. L'acoustique, s'il ne disparaît pas de l'album, il fait place en partie à un travail plus élaboré et riche des arrangements. Winning Arrow fait parfaitement la transition entre les anciens travaux de l'artiste et la nouvelle tournure musicale plus sombre de sa musique. Cette flêche gagnante possède un mid tempo des plus agréables, c'est toujours léger mais avec un légère pointe de spleen et de lassitude sous entendues. Ce morceau est vraiment magnifique. L'ambiance se plombe clairement avec Say After Me, ce morceau à faire pleurer les pierres inspirée du son des 70's est une petite merveille de romantisme mélancolique à écouter. Listen annonce un petit rayon de soleil, plus friendly radio que Say After Me, le refrain est particulièrement séduisant. Cette petite perle soul pop réchauffe légèrement le coeur. Plus que jamais les 70's s'invite sur le morceau titre Birds, un bijou à l'ambiance feutrée presque evanescent. Un de mes morceaux préférés, sublimement arrangé.

J'ai une préférence également pour le morceau aérien Ruby Nights. L'ambiance crépusculaire et classieusement morbide de la chanson est très réussie. Une ballade ténébreuse à ne pas manquer à l'écoute. L'instrumental est la plus belle réussite de la jeune artiste et met en évidence sa nouvelle maturité. Plus acoustique et simple dans sa forme, le bluesy No Crying, No More donne aisément des frissons à l'aditeur. Un nouveau registre pour Bic Runga qui donne une interprétation simple et sincère. If I Had You renoue avec le theme poignant de la perte qui inspire la quasi totalité de l'album. Les choeurs donnent une très belle âme à cette chanson doucement plaintive. Ahh que c'est beau. Cependant nous allons passer à la vitesse supérieure avec mon morceau préféré de Bic Runga : Captured. Ce morceau dramatique, téâtral, absorbé par le désespoir du chant de sirène de Bic Runga reste toujours aussi poignant après plusieurs années d'écoute. Une ballade atmosphérique sur fond d'une guitare bluesy. Un petite chef d'oeuvre en son genre. Pour ne pas tomber dans un état dépressif profond, That's Alright a la tâche difficile de nous remettre d'applomb. La mission est réussie c'est léger, frais et lumineux. Avec encore plus de réussite, Blue Blue Heart constitue une piste très réussie de l'opus. Entraînante et légère, cette piste possède un charme fou tandis que It's Over qui nous rappelle le ton sombre et aérien de l'album. Touchant.

Je suis une fanatique de cet album, je l'écoute en plein de soleil, je l'écoute dans l'obscurité, j'ai l'impression d'être en connection directe avec le ton de l'album. La légèreté et le pétillant de la demoiselle sont remplacés par la mélancolie et de la profondeur. Injustement, honteusement boudé par la critique de son pays, cet album devrait davantage plaire à un public neuf, plus ouevrt à l'évolution d'une artiste encore inconnue à leurs yeux.
Note Finale : 17/20








Après la déconvenue rencontrée lors de la sortie de son dernier album Birds en 2005, pourtant le meilleur à ce jour, Bic Runga est devenue maman et a voulu davantage se consacrer à sa vie de famille après la perte inattendue de son père qui l'a plongée dans un état proche de la dépression. Après seulement trois albums sous le bras, l'apparition d'un best of aurait sans doute fait parler les mauvaises langues, c'est la raison pour laquelle l'artiste, dans le but de faire patienter ses fans, a réalisé une compilation réunissant quelques leftovers issus de se albums studio et quelques morceaux Live de ses morceaux les plus connus. Cette idée sans être lumineuse est plutôt ingénieuse car elle a le mérite de donner une nouvelle vie à des chansons mises de côté.

Dans l'ensemble, Try to Remember Everything (B-Sides and Rarities) se révèle une excellente surprise, pas un album essentiel pour tout le monde mais davantage un must pour les amateurs inconditionnels de la demoiselle. Démos, outtakes, morceaux inédits se croisent pour le plus grand bonheur des oreilles fatiguées. Je conseille à l'écoute en particulier le tendre et naïf All Fall Down, l'émouvant Strangers Again, la magnifique reprise de Autumn Leaves en Live, la reprise insipirée de Something’s Gotten Hold Of My Heart qui est un must, le seul morceau qui constitue une nouveauté empreint de la nouvelle douceur maternelle Everyone Must Love encore à l'état de démo (et que j'espère revoir sur son nouvel opus) et la magnifique lullabye Close the Door, Put Out the Light.

Mieux q'un Best Of, cette compilation de morceaux est un petit bonheur pour les inconditionnels de la chanteuse à la voix exquise.

Note Finale : 16/20

Honest Goodbyes (inédit, uniquement disponible sur i-tunes à l'achat de la compilation) :


Real & Imagined (Live - inédit, issu éventuellement de son nouvel album à paraître courant 2009) :

samedi 28 mars 2009

2007 - Hanne Hukkelberg - Rykestrasse 68 - Reviews - Chronique d'un ange alternatif





Elle sortira le 20 avril 2009 son troisième opus Blood From A Stone, j'en profite pour vous introduire à cette jeune norvégienne Hanne Hukkelberg au travers de son deuxième opus Rykestrasse 68 qui a presque le mérite d'être meilleur que son premier bijou : Little Things. Cette belle demoiselle est dotée de tous les talents : auteur, compositrice, multi instrumentaliste à l'imagination plus que fertile : elle utilise des ustensiles de la vie de tous les jours pour faire la musique. Cependant, elle a surtout le mérite de faire une musique pop alternative dans la même veine que celle de My Brightest Diamond et St Vincent ; si je cite ces deux surdouées américaines, c'est que je mets dans le même panier Hanne Hukkelberg qui prouve que dans le Nord de l'Europe, la musique peut également prendre des formes plus complexes et dépourvue de toute volonté commerciale.

La musique d'Hanne, en effet, n'est pas commerciale pour un sou, elle n'est pas non plus si évidente que cela pour l'auditeur lambda mais quand on rencontre pour la première fois sa voix angélique si expressive, on ne peut être que être séduit par une telle douceur et intensité divinement contenue (un peu comme Shara Worden de My Brightest Diamond). Et puis on se congratule soi-même d'avoir suivi son instinct, d'avoir écouté son album en entier et d'avoir découvert une merveille de l'ère moderne. Rykestrasse 68 propose à tout auditeur qui prend la peine de s'immerger dans l'univers d'Hanne un voyage dans les limites spatio-temporelles, sa musique peut être définie comme étant de la pop orchestrale minimaliste pour un voyage sur la lune. Album bricolé, brillamment conçu et étonnamment équilibré, ce qui vient étayé toutes ses affirmations ? L'album repose sur un tempo lent mais jamais le moindre souffle d'ennui ou l'envie de se reposer ne vient surgir, l'intérêt est sans cesse raviver à chaque morceau, ce qui devient de l'ensemble un jeu de piste palpitant.

Elle réussit un cran au-dessus par rapport aux travaux alternatifs de Björk, Tori Amos ou de Radiohead car ce qu'elle fait n'est jamais gratuit, elle ne joue pas à l'autiste musicale cherchant à devenir une artiste culte sans pour autant tomber dans le travers d'un un son polissé : pas de bruitages intempestifs pour effrayer l'auditeur, pas de tics vocaux insurmontables à l'écoute. Il ne serait pas vain d'affirmer qu'Hanna compte certainement parmi les artistes alternatifs les plus plus intéressants du moment. Je n'ai pas envie d'avancer telle ou telle chanson gratuitement pour faire durer la chronique mais si vous êtes pris par le temps : le ludique, claustrophobique et ensoleillé Cheater's Armoury constitue de loin la piste la plus enjouée de l'album, le conte noir The Pirate qui est tout simplement renversant, le féerique mais inquiétant Northwind, la reprise époustoufflante de Break My Body des Pixies que vous devez écouter, c'est un ordre et la perle noire étourdissante Ticking Bomb qui fait plus que s'inspirer de la musique de Bach. En bonus, que je propose sur cette réédition de l'album en 2008, le Live de la ballade incandescente Searching.

Poétique, fantasque mais pas de trop, la troublante Hanne Hukkelberg réussit un album ambitieux qui aurait pu être un casse gueule mais qui s'avère une pure merveille.

Note Finale : 18,5/20




En Bonus : Lucy qui fait partie d ela BO du Prince Caspian, cette ballade est un petit chef d'oeuvre de poésie et de sensibilité, ne pas se fier au film qui est loin d'en être un :

vendredi 27 mars 2009

Nouveautés - Lisa Ekdahl - Nouvel Opus - Give Me That Slow Knowing Smile - Un Retour Sobre et Grâcieux


Lisa Ekdahl est certainement l'artiste nordique la plus primée et reconnue à travers le monde (et en particulier en France). Ne me demandez pas pourquoi, sa petite frimousse craquante et sa voix enfantine doivent y être pour quelque chose. J'avoue qu'à une certaine époque, 3-5 ans j'avais loué tous ses albums à la médiathèque et j'y avais pris du plaisir. Cependant j'avais toujours le même reproche à lui faire : ses tics vocaux lui faisaient souvent perdre une crédibilité qu'elle aurait mérité d'acquérir depuis très longtemps. En effet, elle manquait souvent de subtilité sur ses albums de reprises jazz en anglais : When did you leave heaven (1997) et Back to earth (1998) malgré tout de même quelques beaux moments.

Ce n'est vraiment qu'en 2000 qu'elle a mis de côté ses vocalises exagérément appuyées sur leur aspect juvénile dans le cadre de son dernier album jazz : Lisa Ekdahl sings Salvadore Poe qui est également un forme d'hommage à son musicien de mari. A côté de cela, Lisa Ekdahl mène également une carrière pop en Suède qui sonne un peu plus naturel que ses travaux en anglais mais hélas cela ne rentre pas trop dans mes goûts musicaux actuels.

Quand j'ai appris cette année la sortie d'un nouvel album fin mars 2009 : Give Me That Slow Knowing Smile, ben j'ai pas sauté de joie, je m'en foutais un peu. Puis j'ai été informée qu'elle s'était orientée vers un style plus épuré, plus acoustique pour donner une tournure pop/folk à sa musique et je me suis dis pourquoi ne pas écouter ? Une fois pris le temps d'écouter les neuf extraits de l'album sur i-tunes, j'ai été charmée par la nouvelle maturité et la sobriété ds vocalises de la jeune dame et je compte même me procurer l'album. Finalement, il n'y a que les imbéciles qui ne changent jamais d'avis.

En écoute et visionnage, deux excellentes vidéos en live du premier extrait de ce nouvel album : One Life qui prouvent le charme incontestable de l'artiste :



Live Cast #10 / Lisa Ekdahl - One Life from Borey on Vimeo.

jeudi 26 mars 2009

Coup de Coeur - Rita Redshoes - Premier Album - Golden Era - Une Découverte Pop Stimulante



Elle vient du Portugal, elle a une carrière active depuis un peu plus de dix ans, elle avait commencé sein de son premier groupe Atomic Bees mais Rita Pereira alias Rita Redshoes possède les épaules assez large pour un premier album solo Golden Era sorti il y a un an en mars 2008 mais hélas introuvable chez votre disquaire préféré (essayer i-tunes France ou Belgique, je l'y ai trouvé).

Sa musique pop m'a enchantée et pourtant je suis rarement touchée par de la pop. Cependant il s'agit ici davantage de pop alternative, intelligente et imaginative dans la lignée - mais avec sa propre pesonnalité, j'insiste sur ce point - de Sarah Slean ou Rachael Yamagata. Pour faire connaissance, je vous invite à visionner les nombreuses vidéos qui ont été tirées de plusieurs extraits de son album, personnellement j'adore : c'est frais et séduisant. Et surtout, elle possède tout le temps devant elle pour devenir une grande.

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Son Blog


Hey, Tom :


The Beginning Song :


Choose Love :


Once I Found Love (Live) :

mercredi 25 mars 2009

2006 / 2009 - India.Arie - Testimony Vol. 1 / Testimony Vol. 2 - Reviews - Chronique d'une artiste soul qui irradie malgré quelques faux pas fâcheux




India.Arie représente à l'heure actuelle l'un des grands espoirs de la scène nu-soul américaine, c'est simple cette auteur compositrice, guitariste qui milite pour la spiritualité, la paix dans le monde et pour les droits des femmes et des enfants est un vrai rayon de soleil dans un paysage musical soul hyper superficiel. En 2001, cette protégée de Stevie Wonder signée sur le label légendaire Motown (plutôt de bonne augure) sort un petit chef d'oeuvre : Acoustic Soul qui rencontre un beau succès autant auprès du public américain que des critiques musicaux. A peine remis du premier choc musical que son second album sort dans la foulée en 2002 : Voyage To India, un brin inférieur au premier (c'est juste pour faire ma mijaurée que je dis cela) il remporte une ribambelle de Grammy Awards. Puis c'est le vide pendant 4 longues années, elle avait en tête un projet musical ambitieux faire une sorte de témoignage sur les sujets qui lui tenait à coeur : la vie, les relations, la politique et bien entendu l'amour.

C'est toujours la même histoire avec le monde de la soul moderne, les maisons de disque refusent que leurs poulains sortent des sentiers battus et il est hors de question d'évoquer la sortie d'un double disque qui coûtera (un peu) plus cher pour le consommateur et donc de générer l'existence d'un potentiel de pertes en terme de ventes de disque. C'est vraiment dommageable pour l'intelligence et la liberté artistique des artistes - enfin il ne faut pas oublier que Motown est une filliale d'Universal Music... ceci explique sans doute cela ! Passons l'éponge, peu avant l'été 2006 voit l'apparition plus qu'attendue du troisième opus de la lumineuse India.Arie nommé Testimony Vol. 1 : Life & Relashionship, un premier volume axé sur ses pensées, sa personne et son bien être avant de sortir quelques mois plus tard un deuxième volume davantage axé sur la politique et l'amour. Enfin ces quelques mois d'attente seront transformés en plusieurs années mais cela sera le sujet de la deuxième chronique ci-dessous.

Cet album a été pour India.Arie une façon également d'expérimenter un son plus acoustique, légèrement moins soul, en tous les cas le R&B a quasi disparu pour faire place à de la pop et même à de la country ! Lors des premières écoutes du disque en en 2006, j'avais été légèrement déçue en comparaison à ses deux autres opus. J'avais très difficile d'accrocher à telle ou telle chanson et pourtant avec le recul et en le réécoutant aujourd'hui sans les attentes (démesurées) de l'époque, je le trouve beaucoup mieux. Je me suis habituée à l'ambiance plus lumineuse et légère que ses précédents opus davantage sérieux. D'ailleurs, le premier morceau These Eyes avec sa guitare espagnole lancinante et son atmosphère mélancolique est un vrai petit bijou. The Heart Of The Matter met en avant ce nouveau son d'India que je trouvais plus passe partout à l'époque mais aujourd'hui je trouve le son toujours un peu naïf mais très charmant le tout est saupoudré de paroles positives.

J'aime également beaucoup Good Morning qui est un highlight de l'album : la voix d'India se fait d'une suavité paradisiaque. Une pépite inspirée par le son 70's de Stevie Wonder. Le léger et festif Private Party donne le sourire aux lèvres. Lumineux même si un peu anecdotique. Plus entraînant et réussi est There's Hope. Ce morceau profond et réaliste sur la superficialité aurait pu être un excellent single. Sur India's Song, une chanson sur elle-même, l'artiste mélange sonorités africaines et folk/country avec merveille. Une chanson solaire pleine de bons sentiments qui réchauffe le coeur. Dans le même registre Wings Of Forgiveness a pour but de nous rendre plus léger, de nous déculpabiliser par rapport à nos propres erreurs : "You're Only Human". C'est superbe.

La chanson la plus réussie de l'album est Summer : une chanson acoustique avec quelques scratches pour donner un côté rétro. Ce morceau qui nous conte la nostalgie de cette saison est un petit chef d'oeuvre. J'aurais tant espérer davantage de titres de ce calibre car je sais qu'India en est très capable. I Am Am Not My Hair a été choisit pour être le single porteur de cet opus. Passé l'intro inutile et racoleuse de l'horrible Akon, le son hip hop de cette piste est vraiment bien foutu. Le refrain est tout simplement divin. Une belle chanson accrocheuse. Le mid tempo gospel Better People est destinée à vous mettre du baume au coeur, la bonne humeur y prédomine et toujours dans le même ordre d'idée le positif et I Choose clôture sur une note à la fois enlevée et radieuse. La chanson cachée est également une petite tuerie.

Un album qui n'a pas la prétention d'être un chef d'oeuvre, juste un album ensoleillée et constructif. Bien entendu toutes les chansons ne sont pas des réussites foudroyantes et l'album n'aurait rien perdu avec 2 ou 3 chansons en moins mais c'est toujours un bonheur d'entendre cette chanteuse à la voix d'or.

Note Finale : B+

Summer :


India's Song :





Plus de deux ans et demi d'attente pour que Testimony Vol. 2 : Love & Politics voit le jour au lieu des quelques mois prévus au départ, c'est dire le combat qu'elle a du engager avec sa maison de disque qui a certainement considéré ses premiers jets pas assez commercial. Le début de 2009 débute de façon bien triste pour la soul music, il s'agit du premier album qui mérite un petit peu d'attention et cela me rend tout chose car PPP et leur projet Abundance m'a déçu par leur son trop inspiré de la hype et finalement le résultat est très décousu malgré la belle présence du grand espoir de la soul masculine Coultrain et certains avancent que le premier album du producteur Ryan Leslie est pas mal, moi je trouve cela pas terrible c'est fait de façon mécanique et calculée, mais où est l'amour dans tout cela ? Enfin, je comptais sur le retour de Leela James mais son Let's Do It Again est un album de reprise sans grande inspiration. Bref, le bilan des 3 premiers mois de 2009 concernant la soul music tombe dans la déconfiture complète. Le retour d'India.Arie avec avec le second tome de Testimony ne renoue pas avec les grands jours musicaux de la belle mais il a le mérite d'être agréable et de nous faire passer un bon moment musical malgré la déception artistique.

Pourtant cela n'était pas gagné et si je n'avais pas réussi à me procurer l'album à un prix défiant toute concurrence, je n'aurais sans doute pas acheter l'album. En cause : deux extraits qui avaient été leakés avant la sortie de l'album et que je n'avais pas apprécié. Tout d'abord Therapy qui est le deuxième extrait déjà de l'album : un son artificiel mais avec un refrain certes addictif mais trop commercial, c'est sans doute pour obtenir les faveurs de la maison de disque ! Pas top mais pas trop mauvais non plus. Neutre. Ghetto et sa vibe latino continue un peu dans une sonorité mainstream mais le résulat est plus plaisant que Therapy et les lyrics sur la pauvreté sont simples mais intéressantes. La chanson qui m'énerve sans doute le plus est Chocolate High avec en featuring le sirupeux et relativement inintéressant musicalement parlant Musiq Soulchild (sois disant qu'il aurait une belle voix alors ques des milliers d'autres chanteurs de soul ont le même timbre de voix très commun). Cette chanson est la plus mauvaise de la carrière de India. Une belle erreur de parcours.

La ballade He Heals Me fait enfin mouche. Après trois morceaux moyens je désespérais, le résulat est superbe et touchant. La reprise Pearls de Sade avec un rythme légèrement acceléré par rapport à l'original est parfaitement excécuté. Le morceau est toujours aussi émouvant. Le low tempo River Rises et sa vibe un peu rétro est plein de saveurs. Un excellent morceau envoûtant. L'aérien et catchy Yellow possède toutes les qualités pour vous envoyer au paradis musical (de nouveau l'influence de Stevie Wonder ne sont pas loin). Un de mes morceaux préférés. Plus bourrin Better Way mélange blues/country et pop avec un résulat inespéré car très addictif. Vraiment pas mal. Dans le même esprit Long Goodbye fait dans les grosses ficelles, une sorte de ballade pop/rock dont seules les radios américaines ont le secret de diffusion. Trop commercial, carton rouge. Le bizarre Psalms 23 n'est pas mal du tout, c'est même une réussite tandis que la ballade hispanisante The Cure est sans doute l'une des pistes les plus aventureuses et réussies avec He Heals Me. Un bijou. Par contre on retrouve les travers artificiels sur A Beautiful Day, des arrangements à deux balles pour un texte naif mais inspiré. Du beau gâchis. Enfin un peu de simplicité avec Beautiful Flower, cette ballade acoustique renoue avec l'authenticité d'India.arie. Sublime, il suffit d'écouter et de savourer.

Toujours très agréable d'écouter India mais le résultat est tout de même décevant et beaucoup trop banal. L'année 2009 ne commence pas sous les meilleures auspices pour la soul qui se banalise de plus en plus vers un dérivé de pop. Espérons que la lumineuse India retrouve son aura première.

Note Finale : C

Beautiful Flower :

mardi 24 mars 2009

2008 - Joan Baez - Day After Tomorrow - Reviews - Chronique d'une pionnière du folk engagé en grande forme





C'est un peu triste mais cela est ainsi la blogosphère et en général le web ne laissent plus beaucoup de place pour les séniors de la musique. Même moi dernièrement je n'ai parlé que de jolies et jeunes chanteuses aux voix fluettes car il faut l'avouer (ne dit-on pas faute avouée, faute à moitié pardonnée ?) c'est une certitude, ceux qui étaient autrefois des valeurs sûres de la musique n'excite plus les comptes en banque des maisons de disque, les neurones des annonceurs et peut être même nous, public toujours à la recherche de la nouvelles sensation, de l'artiste qui sera la best next thing avant de passer rapidement à autre chose et en même temps nous voulons que cette nouvelle sensation dure, ne soit pas un simple coup dans l'eau. Notre schizophrénie nous fais perdre la tête alors que l'essentiel est peut être de nous replonger dans les sources, dans une production honnête remplie de ferveur, très loin des effets de mode.

Celle qui fut souvent engagée aux côtés de Bob Dylan dans les années 60's et qui s'est toujours investie dans les batailles qui lui tenaient à coeur : la paix, la liberté, contre toutes les injustices dans le monde est toujours dans les coeurs : la reine de la folk. Certes son folk a toujours revêtu une forme classique pas sophistiquée ou aguicheuse pour un sou car c'est toujours avec sobriété et ferveur qu'elle a chanté ses textes de folk ou de gospel engagés, elle a toujours privilégié le contenu à la forme. Bref, vous l'aurez compris, c'est une très grande dame. Sorti presque dans l'indifférence générale en Europe en 2008, Day After Tomorrow constitue le 24ème opus de Joan Baez et qui signe pour ainsi dire ses 50 ans de carrière irréprochable. Joan Baez dans ses jeunes années possédait une voix de soprano aussi limpide qu'un lac glacé, aujourd'hui si sa voix se fait plus grave, plus humaine et plus émouvante, elle a acquéri également des failles qui font en sorte que l'émotion prend une tournure plus mature et bouleversante.

Dans le cadre de ce nouvel opus, elle s'est faite aidée par la légende musicale Steve Earle afin de sortir un opus authentique et puissant. Composé de textes de Steve Earle et de reprises de chansons provenant essentiellement d'artistes féminines (Diana Jones, Patty Griffin, Thea Gilmore, etc.) cet opus peut se révé,ler au premier abord se révéler un opus idéal à écouter auprès d'un bon feu de bois. Cependant au fil des écoutes, il s'avère beaucoup plus essentiel : prenant, envoûtant et assez intense et beau pour provoquer des frissons de bonheur et de tristesse. De plus, cet opus se révèle également atemporel, l'ambiance des sixties est impeccablement resituée mais au final il sonne comme un album universel : l'humain au travers de ses blessures, de ses batailles, de ses victoires, de ses sentiments les plus profonds est mis à l'honneur grâce à une production sobre et subtile. Je n'ai pas envie de mettre en évidence une chanson au détriment d'une autre car chaque minute des 36 qui totalisent la durée totale de l'album valent le détour.

Pour résumer l'album deux adjectifs : bouleversant et apaisant. Un autre pour vous convaincre : essentiel.

Note Finale : A

Day After Tomorrow (Live) :

lundi 23 mars 2009

2008 - Yoav - Charmed & Strange - Reviews - Chronique d'un guitariste surdoué





Découvert il y a un peu moins d'un an chez Michael, pour lequel, il ne représente pas moins sa découverte de l'année 2008 j'ai également succombé de suite à la musique de Yoav. Quelques jours plus tard, je me procurai son premier opus le bien nommé Charmed & Strange. Cet israélien, qui a grandit au Cape Town puis a vécu dans différentes régions du globe terrestre, est très certainement l'une des découvertes les plus originales de 2008. Vocalement on le compare à Justin Timberlake, à James Blunt ou encore au grand Jeff Buckley. Certaines critiques ont même l'audace d'affirmer que sa voix est le point faible de l'opus, et moi je dis non. Certes sa voix peut évoquer Robin Thicke ou très légèrement celle de Jeff Buckley mais elle possède néanmoins sa propre identité vocale intéressante : bien posée, c'est une voix masculine douce qui caresse, dorlote l'oreille avec une certaine suavité et sensualité.

Cependant, il faut comprendre ces critiques car le gros point fort de l'album de Yoav est sans conteste sa musique très originale de par ses arrangements (quelques effets de tapping + la magie du mixage) : une guitare sèche réverbérée qui produit un son unique ; à elle seule, elle vous invite à un vrai voyage musical orgasmique. Une fois de plus, le son étant relativement orginal (signification de pas trop conventionnel), les références pour se rassurer, pour catégoriser la musique de cet album pleuvent : Timbaland, Radiohead, The Neptunes, Massive Attack ou encore Portishead, bref on passe du coq à l'âne sans vraiment savoir où les critiques ont pu puiser des références aussi contradictoires.

Dès la première piste Adore Adore qui instaure doucement la tension continue créée par la guitare tout le long de la track, on ne peut s'empêcher de se sentir rapidement absorbé par l'ambiance de l'album mais la première piste que l'on peut qualifier de killer est Club Thing. Si elle n'est pas vraiment le reflet fidèle du reste de l'album elle reste l'une des plus belles réussites de Yoav : cette chanson qui allie mélodie pop et rythme hip hop sur fond électro/acoustique minimaliste aurait pu être une production des Neptunes mais non c'est juste ce petit bonhomme tout seul qui l'a pondu. A noter le joli falsetto de Yoav. Sans doute la bombe de 2007/2008. Le morceau suivant Live n'est pas mal du tout entre musique sous tension et dream pop aux sonorités orientales, un bijou.

Les boucles de la guitare sur One By One vous hypnotiseront à coup sûr et puis ce petit effet de tapping... bref ce morceau est irrésistible.There Is Nobody débute un peu comme un morceau des White Stripes pour ensuite continuer sur une veine 80's dans le refrain façon Jimmy Sommerville, sans blague écouter attentivement et puis j'ai une mère qui m'a assommée avec ce chanteur anglais (pauvre de moi... bien entendu il possède une voix sublime mais bon certaines de ses chansons sont un peu trop kitsh), je suis devenue incollable ! Ce mélange des genres totalement différents s'avère aussi déroutant que réussi. Un highlight. Sombre et ténébreuse, le pop/gospel de Wake Up brûle de mille feux ardents. Le résultat est brillant mais c'est sur Beautiful Lie que le travail de guitariste reste les plus impressionnant.

Les premières notes de ce morceau ne sont pas sans rappeler l'introduction cultissime de Born Slippy du groupe Underworld. Sans exagérer, ce morceau est d'une beauté éthérée foudroyante. Angel And The Animal représente sans doute la plus piste la plus simple de l'album, Yoav se contente sur cette ballade d'émouvoir l'auditeur armé uniquement de sa voix et de sa guitare acoustique. Superbe. Sur une note plus enlevée Sometimes… et Yeah, The End continuent à séduire l'auditeur sans vraiment diminuer le niveau élevé de l'album mais ils ne font pas le poids à côté de la cover des Pixies : Where Is My Mind. Cette reprise fera sans doute hurler les fans du groupe, pourtant ce choix audacieux est particulièrement bien exécuté. Une perle devenue douceur et sagesse qui contraste avec la folie sous-jacente à ce morceau culte.

Album merveilleusement pensé et exécuté, mis à part une ou deux pistes plus faibles, cet homme orchestre nous offre un petit bijou rare et original.

Note Finale : 16,5/20

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Yoav - Charmed & Strange





vendredi 20 mars 2009

2009 - Melody Gardot - My One and Only Thrill - Reviews - Chronique d'un second album qui confirme le talent unique de l'envoûtante Melody



My One And Only Thrill by Sabrine Carrein on Grooveshark

C'est la surprise de la semaine, une exclusivité sur la toile, je mets en écoute le nouvel album de Melody Gardot nommé My One and Only Thrill. Vous ne pouvez que vous souvenir d'elle ! Il y a un an presque jour pour jour, elle a su ravir mon coeur ici et arrêter le temps avec son premier Lp Worrisome Heart ici pour la review et l'écouter en intégralité. Ce deuxième Lp est sorti en toute confidentialité le 16 mars 2009 en Angleterre (jour qui coïncide avec l'arrivée du cd dans ma boîte aux lettres, merci encore à mon e-bayer anglais !!!). En effet, partout ailleurs il devrait sortir dans le courant avril 2009.

Depuis le début de semaine, je me délecte de ce nouvel opus qui ne vient que confirmer ou plutôt certifier le talent en or 24 carats de cette jeune femme qui utilise encore aujourd'hui la musique comme une thérapie. Moins maniérée que Patricia Barber ou Madeleine Peyroux, moins classique que Jane Monheit ou Diana Krall, possédant moins de coffre que Dianne Reeves ou qu'Elisabeth Kontomanou (mais cela n'est pas un défaut, j'ai toujours préféré les voix plus subtiles) mais plus d'intensité que Norah Jones (qui incarne davantage une force tranquille) Melody Gardot s'impose comme l'une des artistes du jazz vocal actuel de tout premier ordre. Peut être même est-elle ma préférée dans ce domaine trop décrié par les puristes avec la chanteuse de Beady Belle et Kristin Asbjörnsen, c'est dire !

Alors que son premier album m'avait renversé par son ambiance envoûtante, que dire de cette suite qui représente un pas de géant en avant pour cette troublante artiste ? Alors que mes deux chansons préférées du premier album étaient Worrisome Heart et Love Me Like A River Does, devenus deux classiques instantanés, dans le cadre de cet nouvel opus j'ai l'impression d'écouter 11 futurs classiques du jazz vocal. Tous les morceaux ont été finement ciselés, arrangés avec un classe folle, produits par Larry Klein (Joni Mitchell, Madeliene Peyroux), écrits avec subtilité (que de morceaux originaux à l'exception de la reprise du culte Over The Rainbow) et surtout interprétés de façon sublime par Melody plus radieuse et subjuguante que jamais.

Le ton de l'album a légèrement changé par rapport à ses anciens travaux : la pop et le jazz sont toujours à l'honneur mais le tout sonne légèrement moins pop (même si Bacharach semble être une source d'inspiration évidente) et plus jazz le tout agrémenté d'une touche céleste de musique brésilienne. Nous commençons très fort avec Baby I'm A Fool, il débute de façon acoustique, la voix enchanteresse de Melody suspend le temps au gré de ses intonations. Ce morceau particulièrement tendre à l'ambiance feutrée bénéficie de jolis arrangements de cordes. La touche brésilienne vient rapidement s'invitée sur l'album avec le morceau acoustique If The Stars Were Mine, jamais Melody n'a été aussi près de son auditeur, une proximité plus que charmante. Une petit merveille à la fois simple et si sophistiquée. Un peu à l'image de Sweet Memory sur le précédent opus, Who Will Comfort Me représente la petite touche délicieuse blues/gospel du nouvel opus. Cela se déguste dans la pénombre jusqu'au bout, c'est jouissif. Avec Your Heart Is As Black As Night nous rentrons dans l'aspect plus sombre et mélancolique de l'album pour mettre en avant toute l'intensité du chant de Melody (avec si peu d'effets...) dans une atmosphère qui sent le souffre. Mémorable.

Ambiance plus feutrée et sensuelle pour Lover Undercover. A donner des frissons. Encore davantage d'émotions vous attend avec l'une des meilleures pistes de l'album : Our Love Is Easy. Cette chanson qui mélange habillement arrangements classiques et ambiance jazzy est tout simplement poignant. Une pure merveille. Mais oui le titre du prochain morceau Les Etoiles ne ment pas , elle est bien d'expression française. Ce morceau au charme fou scintille de mille feux. The Rain propose une ambiance douce qui sous tend une rare intensité dramatique. Un morceau saisissant. Le voluptueux et luxuriant My One And Only Thrill évoque pour l'auditeur le paradis sur terre tandis que le doucement mélancolique Deep Within The Corners Of My Mind s'impose également comme un classique instantané. Une merveille. Sa version sur un air ensoleillé du Brésil Somewhere Over The Rainbow est une relecture brillante et aérienne de ce classique. L'une des meilleures versions entendues depuis des années, je vous conseille de jeter une oreille dessus. En guise de Bonus Track anglaise, nous avons droit à une version avec orchestre du sublime If The Stars Were Mine. Cela ajoute une subtile touche de raffinement.

Ce nouvel album est une merveille. Impossible de passer à côté pour les amateurs de belles voix. Nous ne sommes qu'en mars et beaucoup d'albums de jazz vocal doivent encore sortir (Diana Krall, Madeleine Peyroux, etc.) mais je ne pense pas m'avancer en affirmant que c'est l'un des meilleurs albums de jazz vocal de l'année. Ne vous attendez pas à trouver beaucoup de vidéos de la demoiselle, d'une part parce qu'elle ne bénéficie pas d'une bonne promotion et ensuite les séquelles de son grave accident survenu voici quelques année font en sorte qu'elle ne supporte que les ambiances calmes et sombres et ne se déplace pas avec la plus grande facilité. Dans ce cas de figure la promotion et les concerts sont souvent d'obstacles difficiles à surmonter pour cette courageuse jeune femme.

Note Finale : A++




mercredi 18 mars 2009

2009 - Jenny Gillespie - Light Year - Review - Chronique d'une jeune artiste folk américaine talentueuse à découvrir absolument






Au tout début février je reçois un petit message sur ma boîte mail dévolue à ce blog venant de l'artiste Jenny Gillespie :
"Bonjour,
Puis-je vous envoyer mon disque de musique?
Merci beaucoup.
Amicalement,
Jenny Gillespie
"

J'avoue que j'avais peur, peur de quoi ? Et bien peur de ne pas apprécier plus que cela sa musique et ne pas savoir comment le lui avouer. Je ne la connaissais pas du tout et de plus j'étais vraiment étonnée de sa démarche vu que cela était la première fois que cela m'arrivait. Je suis partie avec un avis a priori négatif parce que je suis une demoiselle compliquée en matière d'appréciation de musiques, c'est purement intuitif, rien de rationnel ne peut expliquer mes goûts musicaux : il y a des artistes que je devrais apprécier mais que je n'arrive pas et d'autres qui à priori ne correspondent pas à mes attentes musicales et qui me font craquer. Rien n'était gagné d'avance, loin de là. Et pourtant...

Si je vous en parle aujourd'hui c'est que j'ai été littéralement envoûtée par sa voix dès la découverte des extraits de son nouvel opus sur cdbaby. Cette jeune femme américaine, qui a quelques notions en langue française, a baigné durant son enfance et adolescence dans une atmosphère propice au développement artistique : peinture, écriture, musique, etc. En 2000, âgée à peine de 20 ans, Jenny Gillespie sort son premier album eponyme qui n'est plus disponible que sous forme de mp3 chez cdbaby. Un premier album folk acoustique très prometteur mais une carrière musicale étant quelque peu incertaine et Jenny Gillepsie ayant la tête sur les épaules, cette dernière décide de continuer des études et décrochera en 2004 un master de poésie à l'Université du Texas. En 2005, la demoiselle sort un nouvel Ep nommé Love and Ammunition disponible chez cdbaby. Elle a acquis de la maturité, elle s'ouvre au monde avec un son plus sophistiqué davantage orienté vers le pop/folk classieux.

Mais il faudra attendre fin janvier 2009 pour qu'un nouvel Lp se profile : Light Year paraît et c'est précisément là que Jenny Gillepsie me contacte pour me faire part de son offre que j'ai accepté avec un plaisir non dissimulé vu que les extraits écoutés de l'album m'ont vraiment emballée. La musique de ce nouvel album se situe dans un registre de folk/country/pop aérienne. Jenny Gillespie arrive à conjuguer la grâce de Sarah McLachlan (d'ailleurs son timbre de voix possède un troublante ressemblance avec la canadienne), la sensibilité d'une Beth Orton ainsi que la simplicité et le charisme d'artistes telles que Tracy Chapman, Aimee Mann ou de K.D. Lang. Cependant, Jenny Gillespie possède sa propre identité musicale empreinte de poésie, d'élégance, de romantisme et d'une touche de modernité qui lui sont caractéristiques.

Cet album de 40 minutes est absolument parfait, c'est le prototype de l'album chevet, celui dont on se départi difficilement, celui qui est si agréable à écouter après une journée difficile. A la fois très accessible et exigeant, entre musique alternative et mainstream de bon goût, il fait tomber les frontières pour ne subsister qu'une chose : le plaisir, le bonheur d'écouter un album parfaitement équilibré constitué de 8 perles toutes plus brillantes les unes que les autres remplies de mélodies mémorables. Vanishing Point est à la fois la première chanson de l'album et le premier contact que j'ai développé avec la musique de Jenny. Ce morceau de pop folk - profondément humain, les paroles parlent d'elles-mêmes - arrangé de façon si harmonieuse et élégante est dune beauté à couper le souffle. Nightmares & Appointments possède un petit côté roots et naturel savoureux ainsi qu'une une mélodie entêtante. Un morceau aérien somptueux et lumineux.

Hydra est sans conteste la chanson la plus sombre de l'album. Cette ballade - mélancolique et poétique - piano-voix dégage une ambiance particulièrement réussie qui provoque des frissons de plaisir. Un bijou à écouter d'urgence. Plus légère Littleblood viendra vous caresser l'oreille avec son infinie tendresse. Une lullabye atmosphérique subtile et suave. Une petite merveille. Slow Clouds Break constitue l'un des chansons les plus solides de l'album : des paroles engagées, un refrain entêtant, des arrangements fins et acérés et une interprétation intense de Jenny. Une chanson magnifique. Un must. New Maze navigue davantage dans le domaine de la dream pop /easy listening. C'est un vrai délice paradisiaque que d'écouter ce morceau idyllique qui possède des paroles frappantes. Plus enlevé et réjouissant, le morceau pop Hummingbirds est très accrocheur mais tout aussi subtil que le reste de l'album. L'acoustique Shells clôture sur une note émouvante. Le résultat est splendide.

Un "premier" album plein de promesses ! Jenny Gillespie à la fois multi instrumentaliste, auteur et compositrice réussit avec l'aide de quelques amis proches et le soutien de ses fans a sortir un album attachant, prenant, lumineux qui mérite amplement toute votre attention. Un vrai coup de coeur pour cet album folk qui se révèle une magnifique découverte de 2009.

Note Finale : 16/20

Site Officiel

MySpace

Pour acheter son album Light Year :

CdBaby

Light

mardi 17 mars 2009

2007 / 2009 - The Bird and The Bee - Eponyme / Ray Guns Are Not Just The Future - Reviews - Chronique de deux albums pop irrésistibles







J'avoue ne pas foncièrement apprécier la pop en elle-même par contre mélangée à d'autres styles musicaux tels que le folk, le jazz, électro, etc. cela la pare rend plus séduisante. C'est très certainement la raison pour laquelle j'ai craqué pour The Bird and The Bee, d'ailleurs je vous en avais déjà touché un mot ici. Quelles sont les raisons de cet engouement particulier pour ce duo ? D'abord, pour la voix craquante et exquise de la chanteuse : Inara George (j'ai chroniqué ses deux opus solo ici). Mais que serait une voix sans de belles mélodies et une pointe d'imagination our l'accompagner ? Pas grand chose ! C'est heureusement Greg Kurstin (Beck, Lily Allen, etc.) qui est aux manettes de l'album (producteur, multi instrumentaliste) et qui assure l'écriture (acidulée, pleine de charme) de l'opus en compagnie de sa compagne musicale la douce et radieuse Inara.

Leur musique pop s'inspire de beaucoup de courants musicaux : on songe à la pop orchestrale de Bacharach, à celle plus ensoleillée des Beach Boys, au tropicalisme brésilien et à la fusion lounge/jazz/easy listening ; le tout agrémenté d'une touche de psychédélisme synthétique et même d'une pincée inattendue de rythmes façon hip pop. Depuis quelques mois, j'écoute en boucle leur premier album Eponyme et ne me lasse jamais de ce petit bijou qui compte parmi les meilleurs albums pop de 2007. Certes, ce dernier n'offre rien de foncièrement original mais la pop que ce duo propose sort des sentiers battus en ce que les ficelles ne sont jamais trop visibles : même les morceaux que l'on peut qualifier de "up tempo" restent toujours dans une forme de légèreté, de poésie, de sensibilité et de subtilité que l'on ne retrouve que trop rarement au sein la scène musical pop qui se retrouve le plus souvent pieds et poings liés par les veillités commerciales des maisons de disques.

Si l'on passe l'album sous la loupe, nous ne pouvons nous empêcher de citer en premier lieu les deux premiers morceaux, véritables étendards de ce dit opus : Again and Again et F*cking Boyfriend. Il est, en effet, difficile de faire plus addictif que ces deux pépites qui ont l'outrecuidance de survivre à des centaines d'écoute assidues. Puissant. Entre ces deux morceaux se cache le calme, subtil et discret The Birds and The Bees qui permet à Inara de montrer l'étendue de ses capacités vocales. Superbe. Je suis toujours subjuguée par I'm a Broken Heart, c'est plus fort que moi, je ne peux résister aux arrangements rétro et luxuriants, à la légère tension sensuelle de ce morceau foncièrement beau. De même le psychédélique et foisonnant La La La qui consitue également l'un de mes morceaux préférés propose un pur moment de paradis.

La deuxième partie de l'album est plus calme et sombre : le sophistiqué et doucement mystérieux My Fair Lady ouvre le bal. L'influence de John Barry n'est pas loin sur ce morceau fantastique. Le synthétique I Hate Camera est vraiment pas mal, dommage que le refrain soit légèrement trop prévisible car le reste du morceau est excellent. Je vous parlé de hip hop et bien voici Because légèrement influencé par ce courant musical : le rythme indolent et le phrasé d'Inara font mouche. Preparedness est clairement plus introspectif que le reste de l'album : quelques percussions qui instaurent une ambiance nerveuse et les choeurs éthérés d'Inara rendent ce morceau sombre et brûlant. Flamboyant. La clôture se fait sur une note magistrale avec Spark : cette ballade vaporeuse et somptueuse sort des sentiers tracés précédemment par le groupe afin de nous démontrer qu'ils ne sont pas qu'un groupe pop parmi les autres ; leurs possibilités étant illimitées et modulables à souhaits.

Dançant, attendrissant, candide, subtil, sophistiqué et élégant ; le tout mené de main de maître par Greg Kurstin qui donne le meilleur de lui-même et par Inara qui chante divinement bien. Un excellent album pop, l'un des meilleurs de 2007.

Note Finale : 17/20














Ce duo ne pouvait pas nous laisser sans une suite de leurs aventures musicales, non cela ne s'envisage même pas. Leur alchimie parfaite ne pouvait se passer sans la réalisation d'une deuxième oeuvre. Ray Guns Are Not Just The Future représente l'une des premières grosses sorties de 2009 pour ma petite personne. Paru fin janvier 2009 aux States, cet album bénéficiera d'une sortie en avril 2009. Un peu de patience ! Plus pour moi, acheté en import depuis janvier, je me délecte depuis en le (ré)écoutant en boucle, cela me met d'humeur enchanteresse.

La recette par rapport à leur premier album n'a pas vraiment changé : influences pop psychédélique et tropicalia des années 60's, goût prononcé pour les arrangements luxuriants et les choeurs enchanteurs. Plus important encore : la bonne humeur et la fraîcheur de leur musique sont plus que jamais présentes. L'introduction galvanisante de Fanfare fait place rapidement au premier titre phare de l'album : My Love. C'est vrai : comment ne pas succomber à ce déluge d'arrangements féériques, à ce refrain aérien et étourdissant, au charme irrésistible d'Inara ? Impossible. L'une des meilleures pistes de l'album. Le délicieusement rétro Diamond Dave est une ode céleste à David Lee Roth tandis que What’s in the Middle propose une ambiance plus sombre, plus rock et urbaine, le tout magnifié par un refrain particulièrement enchanteur. Un must à écouter. Plus calme et posé Ray Gun met en avant une petite musique de chambre délicieusement arrangée.

Et puis survient Love Letter to Japan, ma pop song préférée de 2009. Ce up tempo euphorisant, monté sur ressorts, est hyper addictif. Un autre must. Toujours dans le domaine de l'addiction, le refrain de Meteor ne déroge pas à cette règle. Ecoutée à de nombreuses reprises, cette chanson est vraiment captivante et les aigus d'Inara, toujours aussi séducteurs. Une des mes autres chansons préférées est Baby. J'ai adoré de suite cette chanson avec ses arrangements abondants de cordes synthétiques. Sophitication, classe et charme. Un joyau. Le décalé et syncopé Polite Dance Song renoue davantage avec la pop efficace du premier album. Merveilleusement Iinfectieux. Le ludique, rustique et sautillant You're A Cad est le prototype du morceau qui est sensé vous mettre d'humeur légère. Décaléet très agréable. Witch constitue un autre highlight de l'album tant sa réussite est brillante. Sans conteste l'ombre de John Barry plane une fois de plus pour un plasir des plus exquis. La pop aériene et enfantine de Birthday est charmante mais c'est à Lifespan Of A Fly à qui il incombe de clôturer l'opus. Cette ballade mélancolico/atmosphérique est une pure merveille.

Un second opus qui ne déçoit pas, ouf ! Mission accomplie pour ce duo hors pair qui est parvenu à me faire adorer leur pop music mineure matinée de diverses influences. Greg Kurstin se montre toujours aussi doué pour les arrangements et Inara (à la voix toujours aussi soyeuse que paradisiaque) provoque toujours en moi ce pincement au coeur qui ne trompe pas : c'est une grande auteur/interprète.

Note Finale : 17/20







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