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lundi 14 juillet 2008

2008 - Tindersticks - The Hungry Saw - Reviews - Chronique d'un retour éblouissant

Tracklisting :
01. Intro
02. Yesterday tomorrows

03. The flicker of a little girl

04. Come Fell the sun

05. E type
06. The other side of the world

07. The organist entertains
08. The hungry saw
09. Mother dear
10. Boobar

11. All the love

12. The turns we took


Il m'a fallu du temps pour découvrir ce groupe, je les connaissais de nom depuis plusieurs années et ironie du sort j'avais même découvert cet album méchamment leaké sur le net plusieurs mois à l'avance de sa sortie officielle (un peu la même aventure que Goldfrapp avec leur dernier opus Seventh Tree) grâce à Raph et son excellent blog musical Peppersounds, j'ai enfin pu remédier à mon ignorance.

Ce groupe qui fête cette année leurs 15 ans d'existence depuis la réalisation de leur premier opus eponyme devenu culte, ont sorti pas moins de 6 albums avant de jeter leur révérence en 2003. Une séparation de 5 ans qui aura été, dans ce cas, des plus bénéfiques : leur musique aux sonorités pop, baroque, romantique, à fleur de peau n'a, sans doute, jamais sonné aussi apaisée, douce, sombre, captivante, émotionnellement si intense que je sens encore poindre des picotements près des yeux à l'évocation de leur sublime musique. L'une des "attractions" (mais pas la seule) est la voix soulful de Stuart Staples : son timbre de voix est transcendant.

Le premier morceau Intro est un instrumental qui déploie sa sombre beauté au fil des écoutes, ce qui paraît anecdotique au premier abord est en fait la beauté de cette musique qui allie savamment pop et musique classique. Après le minimaliste Intro Yesterday Tomorrows pointe le bout de son nez. Ce morceau envoûtant est doté un parfum capiteux, de ceux qui font tourner la tête, tant de beauté résumée en un morceau sublime, de ceux que l'on adopte dès la première écoute. The Flicker Of A Little Girl est le morceau, pop/folk, par lequel le groupe a fait sa réapparition, un single léger et pourtant il touche à l'excellence. Come Feel The Sun nous plonge dans une ballade profondément sombre avec des violons et la voix tremblotante de Stuart Staples à vous faire pleurer de bonheur malgré le cafard que cette song n'est pas loin de procurer. Poignant.

E Type
est le deuxième instrumental de cet opus navigue en plein dans le psychédélisme anglais avec une voix féminine en background qui apporte un plus à ce superbe morceau. The Other Side Of The World est sans aucun doute le morceau qui m'a définitivement révélé, dans son ensemble, la splendide beauté de la musique de Tindersticks : fermer les yeux et savourer ce morceau divinement arrangé et saupoudré de la voix émouvante et sublime de Stuart. Un morceau intense en émotions, les larmes peuvent monter facilement. The Organist Entertains est le dernier instrumental de l'opus, et de nouveau il fait mouche, minimaliste à l'instar d'Intro, il porte en lui une beauté surannée, captivant.

The Hungy Saw
: ce morceau de pop baroque relève le tempo de l'album qui s'était calmé depuis The Flicker Of A Little Girl. C'est superbe, un tempo entraînant et un groupe qui se fait plus léger dans la forme (non dans le fond, les paroles sont, une fois de plus, poignantes). Mother Dear est plus expérimental : un début un peu chaotique avec des riffs de guitare improvisés et puis l'apparition de cordes pour finir cette chanson en douceur, la lumière après les ténèbres tortueux. Boobar Come Back To Me, morceau country/folk est peut être la plus belle piste de l'album, la plus poignante en tous les cas, d'une intensité émotionnelle qui va en crescendo. Un morceau bouleversant.

All The Love
est une nouvelle piste qui va vous briser le coeur : une chanson sur la recherche de l'amour que l'on sent proche et pourtant intouchable, une sublime chanson d'amour qui évite le pathos avec des arrangements minimalistes somptueux, la belle interprétation de Stuart et la belle voix féminine qui l'accompagne. The Turns We Took clôt l'album de façon magistrale : ce morceau, aux envolées lyriques et musicales lumineuses, ne peut que mettre tout le monde d'accord : étourdissant.

La musique des Tindersticks peut ne pas être à première vue la plus accessible qui soit mais cet album mérité mille fois qu'on s'y arrête et qu'on se laisse submerger par leur univers musical d'une grande richesse. Les critiques, souvent très positives, déclarent que si l'album est excellent, il n'est en rien révolutionnaire dans leur catalogue mais finissent par admettre qu'il s'agit, peut être, de leur opus les plus "abouti" dans le sens que le groupe, n'ayant plus rien à prouver, revient décomplexer. N'étant pas une "ancienne" amatrice de leur musique, j'ai été bluffée par tant de beauté et d'émotions, peu de musiciens osent vraiment à faire de la musique "émotionnelle" ayant peur de tomber dans le pathos. En effet, je le constate ce que font les Tindersticks relève de l'exploit, est c'est si rare à notre époque où on se laisse avoir par de la musique aseptisée issue de la F.M., pour ne pas le souligner. A la fois sombre et lumineuse, chatoyante ou minimaliste, la musique des Tindersticks fera vibrer votre coeur au son de la voix exceptionnelle de Stuart Staples.

100/100 : quand on aime : on ne compte pas, devant une si belle oeuvre : non plus.

En vidéos :

The Flicker Of A Little Girl (Live) :


The Hungry Saw (Acoustic Live) :

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