Robin "Hannibal" Braun est mon producteur de musique soul électronique favori et cela depuis des années maintenant : ses interventions dans son collectif d'amis danois Boom Clap Bachelors, le premier disque culte de Quadron qui scelle sa collaboration avec son amie de longue date Coco O ou encore ses envolées individuelles avec Bobby font qu'il est le producteur de soul alternative le plus talentueux de la scène musicale à ce jour. Et, c'est un européen, le pire : les américains l'adorent (enfin ceux qui ont le bon goût de connaitre ses travaux). Alors qu'il a sorti la suite des aventures musicales de Quadron sur lesquelles je donnerais mon avis (suspense, suspense) fin octobre, c'est son projet avec le canadien Mike Milosh appelé Rhye sur lequel je m'épanche aujourd'hui. Le jour où j'apprenais l'existence de ce duo, j'acquis le cd, ce fut un coup de foudre total. Les raisons sont si nombreuses : une voix androgyne avec un falsetto de rêve (envoyant dans les cordes Robin Thicke), une production élégante, rétro futuriste et surtout l'influence de Sade. Ce fantôme hante du début à la fin ce premier Lp extraordinaire qu'est Woman. Rhye cristallise en quelque sorte un fantasme soul alors que Sade se fait si rare et peine selon certains à se renouveler ou à garder la magie des débuts intacte (je ne fais pas partie de cette catégorie) mais que l'on ne s'y trompe pas si Woman est un disque qu'aurait pu faire Sade, Rhye possède une identité propre beaucoup plus ambigüe et moderne.
Si je pense aujourd'hui de Woman qu'il s'agit d'une superbe œuvre soul, je suis passée par différentes phases en écoutant cet Lp de dix titres dépassant à peine la demi heure. A l'image d'une relation amoureuse les débuts furent comme selon l'expression faite "tout feu, tout flamme", puis j'ai commencé à sélectionné mes titres préférés : le disco funky qui brille de milles feux Last Dance et le sublimement dreamy et émotionnel One Of Those Summer Days délaissant le reste. Ce fut le syndrome de l'été : "il fait beau, je ne m'enquiquine pas à découvrir plus que ce qu'il me plaît". L'automne étant dans la place, j'ai repris quelque peu mes esprits et ai redécouvert toutes les vertus admirablement aphrodisiaques de Woman et surtout toutes ses subtilités. Si Milosh semble habité par la sensualité à fleu de peau de Sade Adu et Robin Hannibal influencé positivement et créativement par les travaux de Stuart Matthewman (Sade, Maxwell, etc.), Woman n'en reste pas moins remarquable, impossible de résister à son charme post moderne. Sophistiqué, soyeux, lumineux et sombre à la fois, il est résolument sexy, voire sexuel. Les dix pistes qui jalonnent l'opus tendent à la perfection : voluptueuses, généreuses, toujours sensuelles, elles couvrent des ambiances mélancoliques et rêveuses (l'urbain The Fall, le très Maxwell-ien Verse que j'adore, le très Sade-ien Shed Some Blood, la quintessence de la douceur sur One Of Those Summer Days, la le tendre et éthéré Major Minor Love et le troublant et hypnotique titre éponyme Woman) ou au contraire invitent au déhanchement (l'ouverture sous les arpèges d'Open, le lancinant Last Dance, le passionné 3 Days ou encore l'entêtant disco d'Hunger).
Note Finale : 18/20
Woman est l'un des albums soul incontournables de 2013. Un must have.
Note Finale : 18/20
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