Découvrez la playlist Non One Knows avec Alice Lewis
Sur papier, découvrir le premier album No One Knows We're Here d'Alice Lewis ne me disait absolument rien (mis à part la jolie jacquette à l'esthétisme intrigant). Rien que son nom : Alice Lewis, est-ce son vrai nom ? Qu'importe au final mais cela me faisait déjà trop songer à une association d'Alice, éternelle égérie littéraire (et) de son créateur Lewis Carroll. Après le film de Tim Burton et l'album de Nolwenn Leroy, je commençais sérieusement à saturer des références multiples concernant cette oeuvre classique. Ensuite, j'ai été irritée par le fait que pour ses premiers faits d'armes, elle arrive à s'adjoindre les services de musiciens prestigieux : Ian Caple à l'enregistrement ou encore le quatuor à cordes des Tindersticks et de The Divine Comedy. Soit, cette française anglophone était un génie musicale, soit cela sentait le coup commercial parfaitement échafaudé pour les bobos des Inrocks. Ce qui m'a réconcilié rapidement avec la musique d'Alice Lewis ? Prendre connaissance que cette multi instrumentaliste (qui a étudié en Angleterre, en Chine et a appris à Taiwan la citare chinoise) a entièrement écrit (à l'exception d'un titre inspiré de l'oeuvre de William Blake), composé et arrangé sa première oeuvre, preuve qu'elle est loin d'être une artiste dirigée mais ce qui m'a définitivement fait changer d'avis est à l'évidence l'écoute de No One Knows We're Here.
Toutes mes appréhensions se sont envolées dès le premier titre Hiding Underwater. Une musique vaporeuse, féerique et délicate permettant de mettre en évidence une voix légère et angélique à se damner. Ce fut la révélation, je me suis évadée, engouffrée dans le même terrier qu'Alice dans ses aventures. Une introduction toute en cordes à la densité et beauté vertigineuses.Comme dans pas mal d'albums actuels, il est compliqué d'échapper à la présence des fameux singles, en l'occurrence, dans ce cas de figure, il s'agit des titres Night's End et de What A Mistake qui s'avèrent assez intelligents et astucieux pour ne pas dépareiller par rapports aux autres pistes sur un album plus alternatif qu'il n'y paraît. Le premier fait songer aux volutes Air-iennes en plus rythmées et le second nous invite, en compagnie de ses synthétiseurs eighties ostentatoirement présents sur le refrain irrésistible, à un voyage exotique rafraîchissant. Entre-eux se fraye le doux et mélancolique Rolling Game qui étale de jolies couleurs pastels au paysage de l'album.
Théâtral, particulièrement soigné et travaillé, Parachutes est un morceau ensorcelant capable d'évoquer l'univers musical développé par Vangelis sur le film culte Blade Runner. Le résultat est somptueux. Un bijou en cache souvent un voir plusieurs autres, la preuve avec les titres suivants : la ballade folk sophistiquée Celiant's Complaint qui dégage une belle émotion palpable et The Angel inspiré de William Blake, un autre morceau raffiné et contemplatif rehaussé par une saveur asiatique d'une grande finesse. Star Cigar se veut davantage léger, voluptueux et rêveur et constitue à cet égard une véritable cajolerie pour les oreilles, de plus To The Magical Moutain se voit ajouter une dimension ludique que le rend aérien et innocent. Le morceau piano-voix Play It Backwards étonne de par sa simplicité et sobriété, il permet de découvrir une Alice Lewis plus posée, très joli. Square 1234 nous rappelle que l'artiste aime expérimenter à travers ce morceau lumineux, tendre, délicieusement sifflotant qui s'avère un trésor de séduction ! L'album se clôture sur une magnifique note mystérieuse, atmosphérique et cinématographique avec le titre éponyme No One Knows We're Here. On en sort définitivement ensorcelé avec une seule espérance, ré-écouter le plus rapidement possible ce superbe album à l'esthétique de conte de fées.
MySpace
Où Trouver ce Bijou ?
Amazon.fr, Fnac.com
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire