Ayant comme parents, un père d'origine de Gambie et une mère Norvégienne, Haddy Jatou N'Jie n'est pas une artiste comme les autres. Cela peut paraître une assertion banale voire éculée mais cette belle femme est vraiment atypique dans le sens où elle réussit tout ce qu'elle entreprend. Licenciée en journalisme à l'Université d'Oslo, présentatrice (elle a brillé lors de l'Eurovision 2010 qui se déroulait en Norvège), cette jeune trentenaire hyper active a également débuté le chant au début de des années 2000's lors d'un séjour à Grenade en Espagne. Depuis, elle arrive à équilibrer ces activités prenantes afin de ne jamais se lasser. Se produisant avec son groupe A Few Good Men, son nouvel album World Of The Free est sorti dans le courant 2010 et fait suite à ses prédécesseurs White Lies (2005) et Welcome Home (2008) distribués sur le génial petit label indépendant Trust Me Records (Maria Due, Lucy Swann, Rockettothesky, etc.) qui lui ont permis d'asseoir une réputation de musicienne remarquable dotée d'une forte personnalité.
Cette forte personnalité se dégage tout d'abord de sa voix : granuleuse, profonde, d'une intensité qui coupe le souffle, Haddy N'Jie s'avère une interprète habitée et impressionnante. Ensuite, quand on décortique ses talents, son écriture engagée ne peut être que mise en évidence, elle parle de liberté, d'injustice sociale, d'amour, de la condition de la femme, de l'estime de soi, etc. des sujets forts et d'actualité. Son style musical est difficilement catégorisable : soul, blues, rock, jazz, pop ? Éclectique et souvent électrique en tous les cas. Sur World Of The Free, Haddy N'Jie préfère les teintes feutrée et posées aux sonorités rock/soul qui sont davantage en retrait excepté sur le flamboyant et théâtral The Final Fall of Haddy N'Jie, le superbe groove de Shout, Sister, Shout qui est à se damner ainsi que sur le titre éponyme World Of The Free qui constitue un final dantesque, sombre et troublant, à l'image de sa créatrice.
Le reste de l'album est plus introspectif et intimiste : Enemy débute l'album sur un piano-voix. On sent de suite poindre une certaine mélancolie et noirceur au coeur ce beau titre nu introductif. Alfacar est sans doute le morceau le mieux écrit : poétique, d'une grande douceur, nostalgie et finesse, il enveloppe l'auditeur pour un tour du monde qu'il n'oubliera pas de si tôt. La jolie histoire d'amour désabusée racontée sur Before All Poems, la sobriété et l'émotion qui se dégagent de Happy New Year ou encore l'atmosphère particulièrement envoûtante du sublime Travelling Song prouvent qu'Haddy N'Jie sait conjuguer à la perfection la forme et le fond. Une artiste à découvrir d'urgence pour la beauté de son âme et de sa musique.
Le reste de l'album est plus introspectif et intimiste : Enemy débute l'album sur un piano-voix. On sent de suite poindre une certaine mélancolie et noirceur au coeur ce beau titre nu introductif. Alfacar est sans doute le morceau le mieux écrit : poétique, d'une grande douceur, nostalgie et finesse, il enveloppe l'auditeur pour un tour du monde qu'il n'oubliera pas de si tôt. La jolie histoire d'amour désabusée racontée sur Before All Poems, la sobriété et l'émotion qui se dégagent de Happy New Year ou encore l'atmosphère particulièrement envoûtante du sublime Travelling Song prouvent qu'Haddy N'Jie sait conjuguer à la perfection la forme et le fond. Une artiste à découvrir d'urgence pour la beauté de son âme et de sa musique.
Note Finale : 17/20
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