Lourdes Hernández et son nom de scène en guise de couleur de rouge à lèvres Russian Red est de retour avec son second opus Fuerteventura. Cette nouvelle oeuvre a pu bénéficier d'une sortie (en catimini) en France et Belgique en octobre dernier.. par le biais de l'import. Une nouvelle (presque) heureuse qui aurait pu s'accompagner d'une réédition du premier opus I Love Your Glasses (2008, voir mon élogieuse chronique ici), un premier jet d'une incroyable maîtrise qui mériterait davantage de reconnaissance que le déjà brillant succès rencontré dans le pays d'origine de l'artiste : l'Espagne. Ce que j'aime dans la musique de Lourdes ? Tout, sa sublime voix à la fois naïve et espiègle, son écriture léchée, ses compositions rondes, légères, pop avec des influences folk et country, on ¨se sent transporté très loin de la péninsule ibérique (alors que Fuerteventura fait référence à une des îles Canaries) et même de l'Europe continentale en général. Et puis, surtout cet équilibre parfait qu'elle entretient entre nostalgie et modernité ainsi que dans les couleurs de l'opus : c'est enjoué et / ou mélancolique sans jamais être outrancier. Sous l'égide du producteur Tony Doogan (Belle and Sebastian, Teenage Fanclub, Mogwai, etc.), Russian Red séduit toujours autant sur cette nouvelle livrée.
Certes, il n'y a plus la fraîcheur de la découverte, des premiers battements de coeur, l'artiste ici confirme tout le bien que l'on pensait d'elle suite à son excellentissime I Love Your Glasses. Je pensais même que je ne pourrais pas aimer autant que le prédécesseur que j'avais mis sur un pied d'estale (de façon légitime ou non, c'est à vous de juger). Comment ne pas succomber à ce superbe Everyday Everynight ? Titre préféré de l'artiste soi dit en passant, c'est beau, fluide et enveloppant ; bref, une piste folk chaleureuse et cosy comme on les aime. The Sun The Trees est le morceau upbeat de l'opus, un single qui a du être l'hymne de l'été sur la terre natale de Lourdes et qui est incontestablement le notre en cet automne ensoleillé. Un bijou pop comme on aimerait davantage entendre sur la FM définitivement bloquée sur des DJ ringuards.
Et puis survient cette ballade I Hate You But I Love You, une piste élégante et exquise, aux accents rétro façon, Spector tellement charmante qu'elle procure des frissons inoubliables. Un petit chef d'oeuvre, un de mes titres préférés de 2011, impossible aux oreilles de s'en passer. Brave Soldier vient s'incruster, une ballade aérienne et minimaliste absolument bouleversante. Le titre éponyme Fuerteventura redonne la banane sous ses airs bonhommes et charmeurs. The Memory Is Cruel revient nous hanter avec ses fantômes du passé qui gagne en intensité au fil des écoutes. Et quand elle évoque ses héros avec Tarantino et Nick Drake, Lourdes est au sommet de son art : le rendu est sophistiqué, sombre, ténébreux, captivant. Du grand art. Le rockabilly January 14th enchante et illumine l'album de par sa touche énergique, rêveuse et vintage mais l'on clôturera avec (toujours) des ballades My Love Is Gone et Hat qui brillent de par la simplicité et l'émotion qui s'en dégagent. Et l'on se demandera : comment faire pour résister à la musique douce et amère de cette belle artiste ?
Fuerteventura est un petit must have, ce qui se fait de mieux dans l'univers pop/folk.
Note Finale : 18/20
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