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mardi 30 septembre 2008

2008 - M83 - Saturdays = Youth - Reviews - Chronique d'un album juvénile, romantique, atmosphérique



Saturdays by Sabrine Carrein on Grooveshark

Je connaissais ce groupe que de nom jusqu'à ce que par un beau matin de juin lors de ma visite quotidienne sur le fameux blog de Raph : PepperSounds, j'ai pu écouter le morceaux Up : pour certains une parodie kitsh de Kate Bush, pour d'autres (moi comprise) une savoureuse plage certes emphatique mais que je trouve somptueuse. Le tableau dressé de cette rencontre plutôt inatendue, il faut savoir que ce groupe de musique électronique a été crée par deux français : Anthony Gonzalez et Nicolas Fromageau. Ensemble, ils ont sorti deux albums M83(2001) et Dead Cities, Red Seas & Lost Ghosts (2003). Deux albums électro assez sélectifs (pour les amateurs du genre) qui ont bénéficié d'excellentes critique et ont permis d'asseoir leur réputation outre-atlantique.

Cependant, la tournée Dead Cities, Red Seas & Lost Ghosts marque la fin de la collaboration entre les deux français et le début du travail en solo d'Anthony Gonzalez. Et c'est à partir de ce moment que la musique de ce groupe me plaît davantage. Before The Dawn Heals Us (2005) marque un tournant dans la marche musicale du groupe : un son plus organique et humain avec l'introduction de voix, des sons plus denses avec des influences évidentes comme celle de Pink Floyd, beaucoup plus accessible à mes pauvres oreilles relativement peu habituées à l'électro (je ne supporte que l'autre groupe français : Air...). Revers de la médaille, ce nouveau son et cette "nouvelle" accessibilité ont fait en sorte de mettre fin à la belle unanimité des critiques.

Moins d'un an après la sortie du très bon et expérimental Digital Shades Vol. 1, Gonzalez décide ce sortir en avril 2008 : Saturdays = Youth. Le ton est définitivement tourné vers les thèmes de l'adolescence et de se premiers émois conjugués à la musique des 80's : Kate Bush, My Bloody Valentine, Depeche Mode, New Order, Jean-Michel Jarre, Jesus & Mary Chain, etc. ce qui a provoqué une levée des boucliers immédiates des critiques (excepté Pitchfork, l'excellent blog d'Eddie ainsi que quelques autres plus nuancés dans leurs propos) qui arguent que c'est trop kitsh, trop nostalgique, peu inventif, un compromis commercial par rapport Digital Shades Vol. 1, et tout cela ne plaît pas. Je peux comprendre. Pour ma part (et une fois de plus cela ne tient qu'à moi, je ne me prends pas pour une critique professionnelle qui décortique froidement la musique) je n'en ai rien à faire, les seules choses que je retiens des écoutes répétées de cet album sont les sentiments intenses de plaisir, d'évasion et d'émotion. Le reste des considérations telles que : il y a trop de nappes électro, les chanteurs en font de trop, le côté kitsh évident mais assumé de cet album, je passe ne préférant ne pas entrer dans le jeu.

Une introduction ouatée, au piano simple, agrémentée de quelques nappes, pour le premier titre You Appearing nous font plonger dans cette ambiance doucement reveûse mais place rapidement au fameux titre Kim and Jessie : luxurieux, il donne une jolie place au chant de Gonzalez qui ne fait que renforcer l'aspect juvénile de cette plage dédiée aux premières amours. Je ne fais pas qu'apprécier cette piste, je suis presque en transe. Une belle pop/électro accessible. Skin Of The Night me fait remémorer ce moment où j'ai découvert la sublime chanteuse Morgan Kibby (chanteuse également pour le groupe indie Romanov) sur le morceau Up, s'il paraît évident qu'elle fait légèrement penser à Kate Bush, je persiste à dire que c'est davantage l'ambiance musicale qui le veut. Cela a été un vrai coup de foudre pour cette voix absolument délicieuse. Pour revenir au morceau il est réellement envoûtant saupoudré d'une touche paradisiaque. Je vous invite à l'écouter pour vous assurer la véracité de mes dires. Graveyard Girl renoue avec cet aspect jeune naïf très 80's façon The Cure si je ne me trompe. Frais, catchy avec une touche psyché, le tout à consommer sans modération. Couleurs est la première plage électro instrumentale, bien que je ne sois pas du tout une admiratrice de ce genre musical, je l'ai adoré, le petit côté dance, sophistiqué et entraînant, ne casse pas l'ambiance atmosphérique de cet opus, se termine sur un tourbillon de sons et de voix.

Voici le génial Up! et son déluge de sensations que me procurent cette piste peut difficilement s'exprimer sous la forme de mots. Kitsh, planant, un ravissement pour mes oreilles qui n'en démordent pas depuis des mois. A écouter. We Own The Sky représente le sommet du kitsh de cet album : un duo entre Gonzalez et Morgan : théâtral, pompeux, inondé de sons, bref les oreilles sont saturées, seule la fin est a little too much, le reste de la chanson reste admirable. Highway Of Endless Dreams nous plonge plus que jamais dans une ambiance des plus atmosphériques, on se sent pousser des ailes. A écouter de préférence sur une bonne chaîne ou par le biais de bons écouteurs afin d'apprécier la densité du son. Too Late quant à lui est le pendant inverse de du morceau d'ouverture You Appearing. En effet, contrairement au coup de foudre pressenti par You Appearing, ici il s'agit de première rupture, l'émotion fait place à l'émerveillement du début de l'album. Magique et envoûtant. Dark Moves Of Love renoue avec ces différentes couches de sons imbriquées les unes dans les autres qui donne un résultat chargé mais détonnant avant la bouffée d'air frais et atmophérique de la piste de clôture : Midnight Souls Still Remain. Ce morceau linéaire et contemplatif peut paraître long (11 minutes) mais la luminosité et sa beauté compensent ce maigre reproche. Idéal pour un atterrissage en douceur.

18/20 : la note peut paraître haute surtout pour un album si décrié par les médias et les fans de la première heure. Cependant, je ne peux m'empêcher d'adorer, de chérir cet album assez marqué comme je l'ai fais remarqué à plusieurs reprises par le kitsh et la nostalgie. Oui, la nostalgie de l'adolescence perdue (et de ses amours intenses mais furtives) au profit de lendemains plus incertains. Je pense que Gonzalez a voulu marqué d'une pierre blanche cette période tourmentée par les premiers émois : du premier regard à la rupture ainsi que des regrets qui s'imposent. C'est vrai : c'est grandiloquent, un peu pompeux mais cela m'a touché, ben oui, je ne suis qu'une fille (pas trop) romantique !

Graveyard Girl :


Kim and Jessie :

2 commentaires:

Michael a dit…

A mon avis, "Before The Dawn Heals Us" est un des plus grands albums de la décennie, tous genres confondus !!!!!

Anonyme a dit…

il est pas mal ce disque mais les deux précédents sont mieux

Perso mon albuum préféré d'm83 est Dead Cities, Red Seas & Lost Ghosts.

c'est disque est d'une beauté froide incroyable

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