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mardi 6 juillet 2010

2010 - Gonjasufi - A Sufi and a Killer - Review - Chronique d'un trip sous hallucinogènes fascinant






L'un des albums les plus étonnants et incongrus est sans conteste le premier essai A Sufi and a Killer de l'artiste surnommé Gonjasufi. Ce type venu de nulle part, qui s'appelle en réalité Sumach Ecks, traîne derrière lui un passé mystérieux et/ou incohérent qui revête au final que peu d'importance au vu de la musique que lui ont concocté le trio de producteurs/Dj's californiens issu de la scène électro/Hip Hop : Flying Lotus (José James, Mia Doi Tod, etc.), Gaslamp Killer et Mainframe. Ce premier album A Sufi and A Killer, sorti au début mars 2010, n'est rien de moins qu'un trip spatio temporel à la fois mystique, hallucinatoire, expérimental, audacieux, bruyant, décousu et pas très accessible. En effet, tout d'abord, il faut savoir apprécier la magnifique voix grave et éraillée de l'artiste qui semble être la porte parole d'une âme tourmentée pourvue d'une existence millénaire.

Ensuite, A Sufi and A Killer requiert de la patience (20 pistes pour au final un un peu moins d'une heure de musique) afin de le découvrir et l'apprécier à sa juste valeur : un OVNI rocambolesque, hypnotique et escarpé qui vous emmènera tour à tour en Inde (le morceau planant et psychédélique Kobwebz, le subjuguant et lancinant Kowboysz and Indians, le bizarroïde Klowds, DedNd), en Asie (le minimaliste et magnétique hip hop Ancestors, le folk/soul doux et féminin de Sheep, l'une de mes pistes préférées) et dans les pays anglo-saxons : pas loin de l'univers de Gnarls Barkley (l'étouffant et palpitant She Gone), au sein d'un groupe de blues/rock indie crasseux (Suzie Q et Stardustin', Ageing, DedNd, le fabuleux et très Jimi Hendrix-ien Dobermins), dans la soul noire (le satiné et Isaac Hayes-ien Change, le funky seventies/eighties de Candylane, Made), dans les volutes du trip hop psychédélique (l'aérien et inquiétant Duet, le prenant I've Given) et au coeur de l'éclectro/soul/jazz expérimentale (Holidays, Love Of Reign, Advice).

Un album patchwork complexe et ardu qui comporte des multiples références musicales. Une merveille déroutante qui fera planer l'auditeur assez fou et ouvert d'esprit qui y laissera traîner ses oreilles.

Note Finale : 17/20

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