Mon dixième billet concernant Katie Melua ne sera sans doute pas celui de la réconciliation. Le ton est donné, les dés semblent jeter depuis un moment. Elle possède un visage et la voix d'un ange, des qualités d'interprète de haut vol, elle a ce petit quelque chose capable autant d'accrocher le grand public que le mélomane (qui se sentira toujours un peu honteux d'admettre que la belle Katie a touché son petit cœur tout mou) mais sa carrière ne semble pas décoller. Attention, la jeune femme a toute la vie devant elle : pour ses 29 printemps Ketevan (son vrai prénom) est sa sixième réalisation. Autant dire que la belle est à la tête déjà d'une belle discographie (6 albums en 10 ans). Cependant, je dois admettre une chose, j'avais du vraiment me sentir désespérée (pourtant pas encore enceinte de mon fils... même pas l'excuse d'un quelconque déséquilibre hormonal ne peut être invoquer) pour écrire une chronique aussi sympathique pour Secret Symphony (2012), en le réécoutant aujourd'hui, je suis scotchée tant il émane de lui de la condescendance et de l'ennui, seul Moonshine (une reprise, pas glorieux) sort du lot, le reste serait presque considéré pour ma part à jeter si aujourd'hui le manque chronique de sommeil me rendait pas aussi aisément irritable.
Bref, je m'égare, en écoutant pour la première fois Ketevan j'ai été déçue (encore), ce soi-disant énième retour aux sources me semblait quelque peu ennuyeux pourtant j'ai quelque peu changé d'avis en le réécoutant. C'est vrai Ketevan suit la lignée artistique des magnifiques Call Off The Search (2003) et Piece By Piece (2005), cependant l'innocence, la spontanéité et l'effet de surprise n'y sont plus, les qualités essentielles de ces premières œuvres. Beaucoup de nouvelles artistes féminines (Norah Jones par exemple est apparue un petit peu avant et a énormément évolué musicalement parlant) se sont implantées dans le paysage musical et beaucoup on pris des risques payants tandis que Katie Melua semble s'être résignée à être cantonnée à un registre destiné à divertir le troisième âge (ou le quatrième âge). Cela peut être méchant ce que j'avance car de plus je me prends en cible directe puisque qu'ayant tous ses albums me suis rendue à deux reprises en concert mais l'honnêteté intellectuelle à un moment donné se doit de primer.
Ketevan est moins pire que le soporifique Secret Symphony mais on est encore loin d'une œuvre à la hauteur du potentiel de Katie Melua (à moins que je l'ai surévaluée d'emblée et que j'en suis restée à ce point de vue, je ne le saurais que dans quelques années, je me refuse de juger une artiste qui n'a même pas soufflé ses trente bougies). Il est gentil, simple agréable, on y retrouve de bonnes surprises mais aussi des chansons qui flirtent avec la naphtaline, il gagne à être connu mais ce n'est pas à son premier contact qu'il s'avère le plus séduisant. Ce qui est étrange, c'est qu'on finit par l'écouter avec un certain plaisir (même pas trop coupable). D'abord, on retrouve une Katie Melua bien plus investie et présente que sur sa précédente galette. Bien que toujours chaperonnée de Mike Batt, accompagné pour l'occasion de son fils Luke (la relève ?), Katie est de nouveau également aux commandes et elle possède toujours une voix exquise et si douce... Ensuite, les compositions sont solides, simplistes mais solides : les meilleurs titres sont les ballades so(m)bres I Never Felt Like Dancing et Love Is A Silent Thief, le blues rock exaltant Shiver and Shake, le langoureux et si fifties Chase Me, le touchant I Never Fall et puis-je avouer commencer à apprécier le - quand même ringard sur les bords - I Will Be There (cette version live est juste très bonne) sans qu'on me jette des tomates ? Sans doute pas mais bon pour rééquilibrer la critique il est pas trop difficile d'affirmer que Sailing Ships From Heaven est un peu trop sucré (même si appréciable, pitié j'évite plus mal les pierres que les tomates), que The Love I'm Frightened Of tombe à plat dans la guimauve, que Where Does The Ocean Go semble une ode aux baleines en voie de disparition fort indigeste, Idiot School est gentil mais insignifiant et que Mad, Mad Men est juste une vaste blague que je prie depuis son écoute d'oublier.
Je suis partagée (depuis déjà longtemps) sur le cas de Katie Melua, une voix de velours d'une subtilité et avec un vibrato qui me provoquent des frissons mais dont le matériel ne rend pas toujours justice. Ketevan ne réconciliera pas les non amateurs de Katie Melua mais pourrait ravir les fans de la belle et jeune dame (oui, elle est mariée), le résultat du match est 0-0.
Note Finale : 14/20
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2 commentaires:
Je suis entièrement d'accord avec ton billet ...
@ Anjelica : ;)
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