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vendredi 4 novembre 2011

2011 - Laura Marling - I Speak Because I Can / A Creature I Don't Know - Review / Chronique



Je suis impressionnée par ce petit bout de femme qu'est Laura Marling. En outre son pouvoir de faire tomber tous les frontmen de groupes londoniens (on ne pourra leur reprocher de succomber à son charme faussement angélique qui cache une personnalité magnétique), cette anglaise, aujourd'hui âgée de 21 printemps, possède un talent de musicienne et d'interprète inné, cela coule dans ses veines, il suffit de voir quelques-unes de ses prestations scéniques pour s'en rendre compte. Malgré sa belle jeunesse insolente, elle transpire par tous les pores de sa peau l'authenticité, elle ne joue pas, elle est habité, transcendée par son art. Son premier opus Alas I Cannot Swin (2008) ne m'a pas seulement marquée, ce fut une révélation : une nouvelle reine de la folk music était née. Une artiste déjà jusqu'au bout des ongles qui parlait de l'adolescence, de l'amour et de la mort comme une adulte qu'elle était à peine devenue. Ce premier opus de la part d'une si jeune personne restera sans nul doute possible dans les annales pour sa maturité, sa pureté et sa noirceur. Ensuite, je l'ai un peu perdue de vue la Laura. J'ai acheté ses deux derniers opus plus par automatisme que par confirmation d'un véritable coup de coeur qui datait déjà. Je savais juste en les écoutant distraitement que c'était pas mal sans plus. Puis, j'ai pris mon courage à deux mains et je les ai écouté pour mieux les jauger.

J'ai renoué avec une talentueuse songwriter à la voix d'ange déchu, doté d'un calme qui n'est qu'un leurre pour mieux captiver l'auditeur. Alors que je l'ai quittée dans un univers folk très minimaliste et relativement assez moderne, rempli de silences, je la redécouvre, au travers de sa deuxième oeuvre I Speak Because I Can (2010), dans un style boisé et naturaliste intemporel, aux arrangements de cordes foisonnants et denses, le premier single Devil's Spoke, même s'il n'est pas totalement représentatif du reste de l'opus, est une pièce passionnée, ses envolées lyriques et instrumentales sont mémorables et on y découvre même une Laura Marling en brune dans sa vidéo, un retour aux sources qui donne le ton. Derrière ce décor à cordes (dont le point d'apothéose est sans doute les sublimes Hope In The Air et Alpha Shallows) apportant un superbe cachet classique et sans âge à la musique de l'artiste anglaise, se cache quelques pistes plus lentes, intimistes (comme Blackberry Stone) qui donnent la pleine mesure du talent de Laura Marling, le résultat n'en n'est que plus étonnant. 17/20




On peut dire qu'elle en a derrière le coude la petite Laura (si je puis m'exprimer vulgairement). A peine un an après la sortie de son second opus I Speak Because I Can (2010), la revoilà avec le nouvel arrivage A Creature I Don't Know (2011). Je ne sais que trop penser de cette volonté de brûler les étapes sans réel recul, à 21 ans, elle se montre assez audacieuse en accumulant comme cela les opus. Sa musique folklorique s'avère de plus en plus tournée vers l'Amérique et évoque le plus souvent Joni Mitchell, Bob Dylan et consorts, ce qui n'est pas une mauvaise chose en soi vu que ce sont des monstres sacrés de la folk music mais ces derniers ne sont pas ceux qui me touchent le plus, je leur préfère largement l'intimisme et la noirceur du compatriote de Laura Marling : Nick Drake. Pas que je sois contre le banjo et ses autres copains de corde mais le côté rustique donnant un timbre un peu trop terrestre à l'ensemble empêchant cette superbe artiste de prendre son envol vers des cieux plus palpitants. Cela ne lui correspond pas totalement je trouve.

J'aurais aimé retrouvé davantage de simplicité, plus de moments dédiés à l'introspection, quelques plages acoustiques mettant en exergue l'intensité et la profondeur de ses écrits, je regrette l'époque de Night Terror qui me fait toujours frissoner. Oui, je sais, vous pouvez penser que je suis difficile car ce nouvel opus est tout de même très réussi, très bien écrit, produit et excessivement toujours bien interprété. D'ailleurs, j'ai même failli changer d'avis en écoutant trois pistes exceptionnelles, qui sortent aisément du lot et qui se suivent par ailleurs : Salinas et The Beast qui sont des pièces folk rock détonantes et étincelantes, pour ne pas dire brillantes, et également Night After Night qui renoue avec cette intimité que je souhaitais tant. Et même si les notes fragiles et celtiques de Rest In The Bed et le punch de la ballade Sophia ont ce je ne sais quoi d'indubitablement superbe, le reste de l'opus m'enthousiasme moins car même si le folk de Laura Marling s'avère intemporel, mature et vraiment intéressant, je trouve qu'il manque ce petit quelque chose pour lui permettre d'être totalement remarquable. Rien de bien grave somme toute, cette toute jeune femme (seulement 21 ans, je n'en reviens toujours pas), au caractère bien trempé, à toute sa vie devant elle pour peaufiner son univers et me séduire complètement. 15/20




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