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samedi 28 juin 2008

2007 - P.J. Harvey - White Chalk - Reviews - Chronique d'une rockeuse qui se révèle une folkeuse en diamant brut






Je suis en retard sur mes chroniques, j'aimerais tant que les journée ne fassent pas 24 heures mais 48 heures ou davantage... afin de vous conter tous mes coup de coeur, mes coups de foudre et... mes coups de gueule mais je n'ai pas le temps de tout alors le meilleur vous est réservé. Je devais me rendre la semaine qui vient de s'écouler à Bruxelles pour un examen et pour combler le temp, je me suis rendue "of course" à la grande enseigne M*** M*** pour écouter de la musique et peut être découvrir de nouvelles choses, cette enseigne propose, pour le moment, des prix sur de nombreux cd's récents comme celui-ci de P J Harvey, à moins de 7 euros c'est une affaire pour un album sorti il y a moins de 1 an... P J Harvey je la connais depuis To Bring You My Love (1995) que j'avais loué car j'adorais à l'époque la chanson Down By The Water mais je n'avais pas accroché à l'abum que je trouvais top énervé, trop rock et cela ne rentrait pas dans mon univers musical de l'époque et même dans celui d'aujourd'hui... malgré tout le talent et le génie que je lui reconnais volontiers.

Beaucoup ont été étonnés par le virage musical que représente le septième album White Chalk (2007) : fini les guitares électriques (vous n'entendrez pas un riffs de ces dernières sur cet opus), fini les cris et vocalises discutables, bonjour le piano, les cordes et une voix éthérée, sublime, posée et juste. J'ai pris le cd et j'ai découvert des extraits sur des écouteurs pourris certes mais qui ne pouvaient gâcher la qualité de la musique et j'ai craqué, j'avais envie d'en écouter davantage dans un endroit plus intime (c'est presque un sacrilège de vendre ce cd dans un magasin aussi impersonnel) et je me suis emparée de cette galette et de deux autres et me suis rendue à la caisse... peut être allais-je regretter mon achat précipité.. et bien non, depuis plusieurs jours ce cd refuse de sortir de mon lecteur alors que d'autres attendent désespérément un peu d'attention de ma part.

Dès les premières vocalises de Devil, le climat du cd est donné : voix aigue, ryhtme lanscinant, des arrangements magnifiques, un coup de foudre. Dear Darkness est une chanson très douce, on se sent happé par la noirceur et l'intimité de ce morceau, les choeurs discrets ajoutent une touche paradisiaque à ce morceau époustouflant. Grow Grow Grow va encore plus loin dans l'introspection de la chanteuse (qui s'est défendue depuis de n'avoir rien mis de personnel dans cet opus ?), ce morceau baroque sur les rapports mères-filles est à tomber, les paroles, l'implication de P J sur ce morceau habité et des arrangements luxuriants font en sorte que cette chanson soit bouleversante.

When Under Ether
est un morceau sur lequel on se laisse bercer, une autre chanson incontournable de cet album doté d'un refrain fort, dieu que c'est court, c'est beaucoup trop bon pour être si court... White Chalk morceau folk par excellence, atmosphérique et calme. Broken Harp va plus loin encore dans le dépouillement et l'introspection, si petit et grand à la fois à la fois, un morceau qui remue les tripes. Silence un morceau sur lequel le piano omnisprésent (un peu à l'image de l'univers de Tori Amos, une autre consoeurs énervée que j'adore), que dire : à écouter, le silence est d'or par moments, n'est-ce-pas ? Sublime.

To Talk To You
est une chanson en forme de dialogue consacré à sa grand mère disparue, plus habitée que jamais, cette song à la beauté éthérée ponctué par le chant presque fantomatique de P J nou offre un moment mystique. The Piano est un de mes morceaux favoris (mais est possible de trouver un morceau favoris parmi toutes ces pépites ?), ce refrain sublimement lancinant : Ohh God I Miss You me hante depuis que j'ai découvert cette song : je suis toute retournée par une P J légèrement plus révoltée que sur les autres pistes de l'album. Before The Departure permet par son folk doux et calme de reprendre mon souffle avant l'apothéose de cet album la piste de cloture The Mountain : jamais elle n'avait chanté d'aussi belle manière, la P J d'antan n'est point reconnaissable sur ce morceau d'une beauté foudroyante, à couper le souffle, à pleurer de joie qu'un tel morceau ait vu le jour.

Quelle belle claque musicale, quand je pense que beaucoup de fans ont été déçus par cet album, quémandant incessamment que P J refasse sans cesse la même chose qu'à ses débuts est une attitude qui me déstabilise : comment ne pas se pâmer devant ce chef d'oeuvre, oui je parle bien de masterpiece parce que je ne vois qu'un mot pour définir une telle oeuvre ? Bien entendu il faudra du temps, du recul pour juger de manière plus impartiale mais je n'arrive pas pour le moment à me raisonner, c'est trop beau, c'est trop puissant. Ce n'est pas un album tout public : ce n'est pas de la musique "facile d'accès" : il faut s'y émerger sous peine, peut être si vous adhérez à ce nouvel univers, de ne jamais refaire surface intact. C'est noir et intimiste au possible mais l'ambiance atmosphérique et les arrangements somptueux (merci à Flood et John Parish) font en sorte que cet album ne tombe pas (de trop) dans la dépression. Difficile de qualifier, de mettre une étiquette à cet album : folk, baroque, dream pop, etc. Acoustique est un terme qui le décrit bien, l'électricité a été éteinte pour faire place à une P J certes moins énervée (pas dans son écriture plus noire et pessimiste que jamais) mais qui a fait une oeuvre à son image ascétique et intense sans le superflu. Peut être n'acheterai jamais plus un autre album de cette grande dame du rock mais je suis heureuse d'avoir fait la connaissance de celle qui a boulversé mon top 10 musical de 2007 et cela n'est pas rien. Merci P J de m'avoir foutu une des plus belles claques de ma vie.

Coup de foudre absolu, impossible de justifier l'injustifiable. Un chef d'oeuvre, l'une des oeuvres majeure de ce siècle.

Note Finale : A+++





5 commentaires:

Bob August a dit…

>il suffit de cliquer avec le bouton droit de la
>souris pour ouvrir une nouvelle fenêtre
et pour ceux et celles qui sont sur mac, et bien vous savez quoi faire ;-))))
Blague à part, c'est vraiment prometteur cet album. J'ajoute à ma liste - tu vas me ruiner avec toutes tes suggestions ;-)

Anonyme a dit…

Bonjour Saab, WHite chalk est mon album préféré de Miss Harvey. Tu le dis à juste titre : un vrai chef d'oeuvre !
J'aimerais également que mes journées fassent 48, voire 72 heures. Connaissant parfaitement mes goûts musicaux, je parviens rapidement à faire des (pré)sélections de ce que je vais aimer ou pas. Je vais donc en quelque sorte directement à "l'essentiel" (Bon ok, la méthode a parfois des ratés : je loupe des p'tits trucs sympas parfois !), ce qui fait que j'aurais des centaines et des centaines de disques / artistes à vous présenter. La musique qui sort un peu des sentiers battus est tellement riche ...

J'ai un article de prêt également sur Lila Downs. Je pense le poster dès ce soir, enfin, cette nuit. Dès que le tien sera en ligne (n'hésite pas à me prévenir), je rajouterai le lien.
Bon début de semaine ;-)

Aurélie a dit…

j'aime beaucoup sa voix aiguë... je découvre... et comme dit Bob, tu vas nous ruiner lol

Aurélie a dit…

j'ai écouté plus attentivement et à la longue, ça a eu un effet super mélancolique sur moi lol

c'est une musique magnifique mais qui me donne envie de pleurer...

Anonyme a dit…

Grand amateur des albums énervés de PJ, j'ai aussi trouvé que White Chalk était un chef d'oeuvre; Seuls les grandes artistes comme elle peuvent se révéler aussi bons sur des registres aussi différents! d'ailleurs, je te conseille fortement Stories from the Cities, Stories from the Sea, plus "pop" mais magnifique (mon préféré avec celui ci).
j'ai terminé mon petit tour chez toi, j'y reviendrai avec plaisir, nous avons pas mal d'artistes en communs, meme si nos préférences divergent; En tout cas c'est intéressant....

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