Johanna Kunin c'est Bright Archer, derrière Bright Archer se cache Johanna Kunin. Vous suivez le concept ? Non, tant pis, je pense qu'au final cela n'a pas d'importance. Juste celui d'essayer de se créer une nouvelle image mais l'image ne fait pas tout (enfin bon si on prend l'exemple omniprésent de Lana Del Rey, je me trompe peut-être bien). Quand je vous ai chroniqué son album Clouds Electric ici, j'avais constaté que Johanna Kunin ne disposait pas des fonds nécessaires afin de sortir en version physique son nouvel opus Hidden Systems. Il y a quelques mois, j'ai eu le plaisir d'être contactée par elle pour me dire qu'elle avait enfin la possibilité de m'envoyer mon exemplaire "en vrai" d'Hidden Systems. Quel plaisir de pouvoir enfin toucher ce que j'écoutais déjà depuis près d'un an.
Comme l'explique parfaitement cet article, il est compliqué, voire mission impossible, de trouver de bons artistes qui maîtrisent l'art - à haut risque probable de casser les oreilles - de la ballade pianistique. Frida Hyvonen, Susanna Sundfor, Rebekka Karijord, Tori Amos (dans ses bons jours), Sarah Slean, Agnes Obel, Regina Spektor (aussi dans ses bons jours) et encore une poignée mais pas plus. Johanna Kunin, pardon Bright Archer, fait partie de ce cercle relativement fermé. Avec comme armes de destruction massive une voix et une plume en or, sa pop orchestrale ne tombe - une fois de plus - jamais du côté obscur de la force sirupeuse et/ou de la larme facile.
Hidden Systems est un superbe "petit" opus pourtant sans prétention à première vue, il coule et se dilue dans nos oreilles avec beaucoup d'aisance. Mais derrière cette facilité à nous séduire se cache des petits trésors de pop orchestrale. Les arrangements sont riches et originaux, jamais attendus et les envolées lyriques de Johanna et de son piano sont sombres mais poignantes. L'ouverture par Featherweight donne d'emblée le ton : les sonorités foisonnantes happent l'auditeur pris dans ce joli tourbillon musical mais ce que j'apprécie le plus dans la musique de Johanna c'est quand elle prend des allures aériennes et nuancées, ni sombres ni vraiment lumineuses, le titre Ascencion est sans doute le plus représentatif. Et puis, il ne faut pas se leurrer, l'américaine est une pop girl en puissance comme sur l'entêtant titre éponyme Hidden Systems ou encore le réjouissant Skies Open Wide qui mériteraient bien une mise en image pour promouvoir sa musique et une excellente conteuse sur l'enjôleur aux effluves jazzy Sunrising ainsi que sur le vaporeux Underground.
Je compte sur vous pour (faire) découvrir la délicatesse des mélodies de la jolie artiste indépendante. Parce qu'elle le vaut largement. Hidden Systems, un album pop d'orfèvre à savourer et/ou partager.
Note Finale : 16,5/20
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Son Store, Bandcamp
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