Erika (Jenny Maria Alexandersson) Angell est une des artistes les plus troublantes de Suède. Imprévisible et intarissable d'un point de vue créatif, elle enchaîne les projets musicaux avec un aplomb (d)étonnant. Tourmentée et habitée avec Thus:Owls, l'un des meilleurs groupes scandinaves (leur premier opus Cardiac Malformations a été chroniqué ici et leur tout nouveau bijou Harbours vient de sortir le 5 octobre 2011 et est en écoute intégrale ici), mystérieuse avec The Moth, j'ai appris, il y a quelques mois, qu'elle faisait également partie d'un duo tout simplement nommé Josef & Erika. Elle et lui et ce lui c'est Josef Kallerdahl, contrebassiste au sein des formations MusicMusicMusic et New Tango Orquestra, ce dernier se trouve également à la tête de l'excellent petit label indie Hoob Records. La rencontre de ces deux musiciens accomplis, réunis pour le plaisir de partager et de créer de la musique, provoque de belles et intenses étincelles. Leur univers est difficilement catégorisable : folk, jazz ou encore musique de chambre, l'alliance de ces genres est indubitablement aussi surprenante que complexe et farouche comme le présage leur premier opus Wallpaper Stories (2005). Les mélodies n'y sont pas évidentes et ne se dévoilent qu'en les apprivoisant. Mais la chaleur de la contrebasse de Josef, la souplesse de la sublime, vibrante et fragile voix d'Erika ainsi que la présence en filigrane de quelques invités (Emil Strandberg à la trompette, Nils Berg à la clarinette et Richard Krantz au pedal steel) créent une intimité incroyable au coeur de ce bel ovni musical. Lorsqu'on écoute ce duo, sur le fil tout le long de l'opus, c'est comme si ses protagonistes nous faisaient partager leur art juste pour le plaisir de nos oreilles. Parcouru par un vent de liberté artstique total, Wallpaper Stories évolue, s'épanouit au fil des lecture pour devenir un petit bijou de jazz minimaliste en roue libre. 16,5/20.
Quand Small small small small Sounds est sorti en 2007, Josef & Erika ont rencontré une belle reconnaissance concrétisée par de très bonnes critiques musicales scandinaves et une nomination dans la catégorie du meilleur album de jazz de cette même année lors de l'équivalent des grammys suédois. Ce opus intermédiaire dans leur discographie actuelle, celui que je connais le moins bien à la base, est encore plus surprenant que son prédécesseur s'il était possible de l'être. Plus alternatif, sobre, maîtrisé, le duo a désormais pris ses marques et définit des sonorités contemporaines, dépouillées, esthétiquement sublimes, qui mettent l'auditeur, en quête de nouvelles sensations musicales, presque en transe. Le jazz minimaliste (contrebasse + voix) est toujours de la partie mais la pop expérimentale semble entrer en scène pour ajouter du piquant et encore plus de créativité à l'ensemble. Ces deux titres I Never Thought You Could Be Left In My Chest et l'entêtant And I Still Blush sont représentatifs de cette nouvelle équation. On prend de plus en plus goût à s'immerger dans l'univers introspectif de ce duo innovant et singulier. 17/20.
Quand Small small small small Sounds est sorti en 2007, Josef & Erika ont rencontré une belle reconnaissance concrétisée par de très bonnes critiques musicales scandinaves et une nomination dans la catégorie du meilleur album de jazz de cette même année lors de l'équivalent des grammys suédois. Ce opus intermédiaire dans leur discographie actuelle, celui que je connais le moins bien à la base, est encore plus surprenant que son prédécesseur s'il était possible de l'être. Plus alternatif, sobre, maîtrisé, le duo a désormais pris ses marques et définit des sonorités contemporaines, dépouillées, esthétiquement sublimes, qui mettent l'auditeur, en quête de nouvelles sensations musicales, presque en transe. Le jazz minimaliste (contrebasse + voix) est toujours de la partie mais la pop expérimentale semble entrer en scène pour ajouter du piquant et encore plus de créativité à l'ensemble. Ces deux titres I Never Thought You Could Be Left In My Chest et l'entêtant And I Still Blush sont représentatifs de cette nouvelle équation. On prend de plus en plus goût à s'immerger dans l'univers introspectif de ce duo innovant et singulier. 17/20.
Souvent à l'inverse des artistes venant des pays anglophones ayant réussi à obtenir une forme de reconnaissance dans le monde de l'indie, les artistes scandinaves aiment se renouveler, explorer d'autres territoires musicaux, Josef & Erika fait partie définnitivement de cette catégorie d'artistes audacieux, aimant nous emmener dans de nouveaux sentiers musicaux sans totalement nous désorienter. Un joli exploit réalisé par la troisième oeuvre du duo. En effet, Floods laisse de côté le monde intimiste du jazz pour embraser une musique aux dimensions plus théâtrales et grandioses. D'abord, Erika Angell semble vraiment plus à l'aise vocalement : elle se lâche complètement et se laisse happer entièrement par ses compositions. Depuis Cardiac Malformations de Thus:Owls, elle a pris toute son ampleur comme vocaliste pour devenir l'une des plus brillantes et touchantes de sa génération. De plus le trio de cuivres, formé par Emil Strandberg au bugle, Ayman Al Fakir au cor français et Sami Al Fakir au tuba, permet à la musique du duo de prendre une envergure impressionnante. Blow Life In My Soul souffle un magnifique vent de pyschédélisme hypnotique mais c'est à Roller Coaster que l'on mesure le chemin parcouru par Josef & Erika. Sombre, dantesque, il révèle une Erika Angell habitée par ce morceau tourmenté. L'un des meilleurs du duo à ce jour. Un petit chef d'oeuvre. Travail remarquable des percussions de la part de Josef Kallerdahl sur le somptueux Silence. Un morceau nerveux et pourtant atmosphérique et lumineux. Frissonnant. Majestueux, Floods Cover My Ankles, se dresse comme une pièce aux ressentis cinématographiques. Électrique. Anxiogène, beau et chaotique, My Own apprivoise l'auditeur de par son invitation au rêve. Fight and Day ainsi que Unpack Your Heart repoussent un peu plus les limites expérimentales du duo se donnant à coeur joie sur ces morceaux volontairement décousus et finement ciselés comme des pièces uniques afin d'animer notre imaginaire. Plus sobre et dépouillé, The Roar est animé par l'émotion se dégageant de la superbe interprétation toute en nuances d'Erika Angell. L'album s'achève en grande pompe sur les 30 secondes de l'instrumental Low Tide. Au final, nous avons droit à un album, aussi magistral qu'indéfinissable, qui ne devrait pas passer inaperçu. 18/20.
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1 commentaires:
J'ai écouté les 3 albums aujourd'hui et c'est vraiment intéressant de voir leur progression entant qu'artistes. Ils ont progressé d'un son jazzé/lounge très lisse à un son beaucoup plus progressif, où ils explorent beaucoup au niveau musical et des arrangements. Joli.
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