Pages

lundi 24 octobre 2011

2011 - Marissa Nadler - Opus Eponyme - Review / Chronique







Je me demande s'il est possible qu'un jour je chronique en négatif une oeuvre de Marissa  Nadler ? Je l'ai découverte en 2005 et depuis je vis une folle histoire d'amour avec sa musique, rien de moins, elle ne m'a jamais déçue, et pourtant, en l'espace de cinq albums, cela aurait pu aisément arriver. Tout d'abord, pour restituer les choses dans leur contexte, retour sur ses trois premiers opus : Ballads of Living and Dying (2004), The Saga of Mayflower May (2005) et son chef d'oeuvre Songs III: Bird on the Water (2007), chroniqué ici et qui sera complété par un album démo Ivy and The Clovers que vous pouvez entendre et écouter ici), ces sont trois Lp's bouleversants et inoubliables, sûrement une triptyque d'anthologie, l'avenir nous le diras mais par ce biais, elle s'est imposée comme l'une des figures de proue incontestée du style new/goth/folk music.

Cette ambassadrice de charme s'est toutefois très vite méfiée des catégorisations et de tomber dans le piège qu'est de refaire sans cesse le même album alors elle a dévoilé une facette plus "humaine", étincelante et chaleureuse à travers Little Hells (2009, chroniqué ici)) produit par le magicien Chris Coady (Grizzly Bear, etc.). Ce fut l'album du changement, une nouvelle étape dans la déjà belle et prolifique discographie de la musicienne. Et pour ceux qui ne sont pas entrés dans ce nouvel univers plus ouvert et éclectique musicalement parlant, Marissa Nadler leur fait profiter des démos sous le couvert de Little Covers Acoustic, un album plus lo-fi mettant en avant de sons (moins produits donc) plus bruts mais plus vibrants. On serait presque tenter de dire que cette version acoustique surpasse la version "finale". Autant dire que l'américaine n'a nul besoin de l'aide d'un quelconque producteur pour mettre en valeur sa mirifique voix de sirène, son excellent jeu de guitare et plus précisément ses compositions.

Coup du sort inconcevable quand on possède en son giron une artiste d'exception, la belle Marissa se verra, peu après la sortie de Little Hells qui a pourtant rencontré un beau succès critique, remercier de façon douloureuse par son label Kemado, une mauvaise nouvelle que l'artiste retournera en sa faveur. Elle prendra définitivement son envol en fondant sa propre maison de disques Box Of Cedar Records et d'organiser une campagne sur la plateforme communautaire Kickstarter dont j'avais fait la promotion ici afin de l'aider à financer son prochain opus. Plus forte que jamais (et avec le soutien de ses fans), la déesse du goth/folk est revenue avec un cinquième opus nommé tout simplement Marissa Nadler.

Un opus éponyme, un cocon musical dans lequel la musique de Marissa Nadler n'a jamais été aussi simple, luxuriante, voluptueuse. On y retrouve une artiste décomplexée et sans aucune pression n'ayant plus peur de se cacher derrière le reverb (désormais beaucoup moins présent) car son admirable voix n'a nulle besoin d'artifices. Le résultat ? Sans vraiment exagérer, je peux affirmer qu'il s'agit d'une nouveau petit chef d'oeuvre, redécouvrir sa musique sans cesse sous un nouvel angle est palpitant mais ici ce nouvel opus est sans doute le plus intense et lumineux de la jeune artiste. In Your Lair, Bear débute comme cela, tout simplement, mais l'air de rien cette ritournelle est absolument stunning, comme affirmeraient les anglo-saxons.  Nous voilà embarquer immédiatement pour un aller simple en une Californie incandescente, lors d'un coucher (ou d'un lever) soleil, c'est beau, doux, fluide et aérien.

Econduite et romantique sur Alabaster Queen, Marissa Nadler n'a sans doute jamais (jamais, je rajoute au cas où) autant touché : la fragilité et la beauté de sa voix sur ce titre époustoufle. Je frissonne à chaque fois que je ré écoute cette somptueuse pièce rêveuse. Après la brume, le soleil réapparaît avec The Sun Always Reminds Me Of You. Réjouissant, presque éblouissant, ce titre de melancountry joyeux est un sublime paradoxe en lui-même. A la fois nostalgique et rempli d'espoir. Mr. John Lee Revisited refait appel à un personnage masculin présent sur The Saga Of Mayflower of May,  sur cette magnifique ballade diaphane que l'on écoute, avec grand plaisir, tel un beau songe lointain. Et puis ce fameux Baby I Will Leave You In The Morning, sans doute le premier morceau pop de Marissa. Mais pas n'importe quelle pop music. Ses contours psychédéliques, sa nature mystique, ses sonorités palpitantes (avec un band complet), ce "hit" est un véritable petit chef d'oeuvre en lui-même, brûlant de sensualité, de folie, impossible de ne pas se le passer en boucle, jusqu'à l'overdose qui ne vient, au final, jamais.

Et puis, on croit que le point d'orgue vient d'être atteint, que peut-être l'album n'a plus de surprises à dévoiler, et c'est à ce moment-là que survient Puppet Master. Il débute comme un morceau country charmant pour devenir carrément séducteur sur le refrain, les harmonies vocales de Marissa Nadler étant un véritable trésor pour les oreilles. Une merveille. Qu'il sera loisible de se blottir dans la mélancolie diffusée par le subtil, sobre et juste Wind Up Doll et de ne pas résister à l'appel lancé sur l'enchanteur Wedding qui porte à juste titre son nom. Retour à des ambiances plus simples moins éthérées et travaillées sur le sensible et touchant Little King. Une jolie mise à nu qui permet de se rapproprier la voix de Marissa Nadler. In A Magazine est sans doute le second morceau à consonance pop - et même country -  et dans le monde de l'artiste ce mot prend ses lettres de noblesse si largement bafouées par ce qui passe sur la FM. Un joli moment en apesanteur. Daisy, Where Did You Go ? est l'un des tous premiers titres qui a filtré de ce dernier opus. C'est sans doute pour cela qu'il évoquera le plus ses anciens travaux. Hypnotique et frissonnant à l'image de sa belle créatrice.

Petit chef d'oeuvre créé par un ange musical. A se procurer immédiatement sous peine de passer à côté d'une des plus beaux opus de 2011. Stop.

Note Finale : 20/20

Ils en ont (bien mieux) parlé que moi : Bertrand dans L'Essentiel Est Ailleurs (repris également dans indiepoprock.net ) et Charlu dans ses Chroniques.

Site Officiel

MySpace

Facebook

Où Trouver ce petit Chef d'Oeuvre ?

Sa Boutique sur Etsy, Bandcamp, Amazon.fr, Cdwow



1 commentaires:

Anonyme a dit…

je l'ai encore vu hier.
sublime :-)

en plus elle est adorable

LinkWithin

Related Posts with Thumbnails