Finalement, l'attente ne fut pas si longue pour ce premier Lp depuis la parution de l'ep de Mina Tindle. Lorsque l'on devient parent, on semble comme plongé dans une faille spatio-temporelle, je ne peux que le constater, les mois passent alors qu'ils ressemblent à s'y méprendre à des semaines... et puis, il était devenu un fait certain qu'après un ep aussi prometteur, un album verrait le jour. Cependant, c'était aussi un risque de sortir un ep, dans le but d'attiser la curiosité, si peu de temps avant le grand format qui plus est quand sur quatorze titres finals, quatre sont déjà connus. Je me demandais aussi s'il était possible que je sois aussi charmée par Taranta que je ne le fus par son petit frère quelques mois auparavant. Alors que j'étais plongée dans mes réflexions philosophiques à deux balles, je remarquai que j'avais déjà écouté trois fois Taranta et que j'étais, bien entendu, déjà sous son joug. Bref, tout ça pour ça.
Si celle qui incarne Mina Tindle sur scène, s'appelant à la ville Pauline De Lassus, apparaît comme une une énième "nouvelle folkeuse", dans les faits elle s'avère apporter tellement plus. En effet, la demoiselle possède un univers musical difficilement cernable : pop ou folk ou autre ? That's the question. Mais quand on aime (sainement), on ne désire pas participer au jeu vain des catégorisations. Ce premier Lp Taranta est pourvu de qualités : fraîcheur, élégance et dynamisme qui font en sorte de le rendre irrésistible. Il débute sur deux titres connus et incontournables : l'exotique et dépaysant Bells ainsi que sur le mordant et addictif To Carry Many Small Things. Time Writer démontre une belle imagination et ingéniosité sur ce morceau bricolé autour de jolies harmonies vocales.
Et alors que je ne m'y attends pas, me voici foudroyée sur place par Pan, cette chanson, sur laquelle se ressent énormément la patte de JP Nataf (ex Innocents) réalisateur du disque, mettant à l'honneur la langue de Voltaire est une tuerie. J'adore le phrasé de Mina, le rythme qui comme Bells semble appeler le soleil. Depuis sa découverte, je fais une fixation sur lui. La légèreté et l'insouciance Lovely Day sont exquises et la douceur enchanteresse d'Echo s'avère toujours une caresse pour l'oreille tandis qu'Ukulele est une interlude curieux et fascinant. Too Loud possède le refrain assez entêtant ainsi que la malice nécessaire pour succéder à To Carry Many Small Things au titre de single. Excellent. Succèdent ensuite une série de morceaux plus expérimentaux dont le sublime et ensorcelant Alegria aux saveurs acoustiques ou encore l'espiègle ovni pop qu'est Henry avant d'atterrir sur le sensuel et intimiste Demain sur lequel, une fois de plus, Mina Tindle démontre une vraie habileté à transmettre fragilité et grâce en chantant en français.
Mina Tindle confirme par le biais de ce premier Lp tout le bien que l'on pensait d'elle. Taranta s'impose comme réjouissant et solaire, respirant le printemps. Il est grand temps de s'y engouffrer pour ne pas en perdre une miette.
Note Finale : 16,5/20
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