Dans le rayon soul blanche, les deux dernières sensations en date Jessie Ware et Ren Harvieu sont incontestablement les reines. Elle ont toutes les qualités pour reléguer aux oubliettes toutes les Adèle et Duffy qui polluent depuis trop longtemps les ondes de la FM et de quoi compenser aisément la perte d'Amy Winehouse ou encore (sans doute) la retraite anticipée de Lana Del Rey qui a déçu (je ne sais pour quelles raisons) avec son bling bling opus qu'est Born To Die. L'anglaise Ren Harvieu est celle qui me pose le plus de problèmes. Lauren Maria Harvieu âgée à peine de 21 ans possède déjà un parcours énigmatique vallonné de hauts et de bas. Depuis sa prime jeunesse, elle a connaissance de sa voix, laquelle étrange sonne de la façon de celle d'une dame âgée. Cela n'a pas joué en sa faveur jusqu'à ce que la chance tourne. Repérée rapidement sur MySpace (si, c'est encore possible) par son futur manager Paul Harrison, les événements se sont vite enchaînés et son premier opus Through The Nigh est sur le point d'être enregistré en mai 2011 qu'un tragique et burlesque accident lui brisa sa colonne vertébrale stoppant net pendant plusieurs mois ses désirs de carrière.
On lui dira qu'elle ne remarchera pas, elle s'enfoncera dans la boisson et la morphine, cet anti-douleur qui l'aidera à fois de ne ressentir d'atroces douleurs au dos mais qui la plongera en contrepartie dans la dépendance. Cependant, au bout de quelques mois passé au Royal National Orthopaedic Hospital, Ren recouvrira partiellement l'usage de ses jambes ce qui l'aidera à sortir de la dépendance et à poursuivre son parcours artistique si prometteur. Presque un an jour pour jour après son accident, Ren Harvieu sortira enfin ce premier Lp si attendu. A l'issue de cette attente si longue, on ne peut être qu'impressionné et déçu de cette oeuvre. Oui, ce n'est aisé à avouer : Through The Night n'est pas à la hauteur du charisme et de la voix de cette artiste exceptionnelle. Il faut bien avouer la voix de Ren Harvieu est époustouflante : pensez à un mix de celles de Karen Carpenter, K.D. Lang, Dusty Springfield et de Julie London et vous n'aurez pas encore fait le tour de toutes les subtilités et nuances de sa voix de velours.
Pourtant, Through The Night n'est pas un mauvais opus. Loin de moi l'idée de penser cela : sa production léchée et scintillante est un écrin permettant à la voix de Ren de briller de mille feux. Il faut dire que la pop/soul symphonique sied parfaitement au vibrato rétro de la sirène anglaise. Là où le bas blesse est clairement le manque d'authenticité qui ressort de l'ensemble : c'est si flamboyant que cela en est aveuglant. Certes, à chaque fois la voix de Ren et ses interprétations, d'une justesse incroyable, s'en sortent haut la main mais on dirait que c'est au prix d'une bataille avec les sonorités saturées qui sont souvent à deux doigts de les étouffer. C'est toujours appréciable d'écouter de la musique vintage de qualité mais par moments l'ensemble aurait mérité davantage de simplicité car flirtant d'un peu plus près du kitsh que de l'hommage : Walking In The Rain et Twist The Knife en sont les exemples les moins convaincants. D'un autre côté, les références à John Barry, Phil Spector ou Burt Bacharach sont tout-à-fait de mise et respectées sur les éblouissants Open Up Your Arms, Tonight, Do Right By Me et Forever Blue et Love Is A Melody. Le reste de l'album ne tombe pas dans l'écueil du kitsh mais ne sont clairement pas au niveau des morceaux cités précédemment, ils sont juste présents pour mettre en relief cette voix... absolument divine et spectaculaire.
Je peux au final l'affirmer Through he Night n'a d'intérêt que pour la découverte d'une artiste extraordinaire qui répond au doux nom de Ren Harvieu. Un nom qui ne devrait plus être anonyme en Europe continentale dans les années à venir. Une découverte majeure de 2012.
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