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mardi 13 novembre 2012

2012 - Lana Del Rey - Ep Paradise - Review / Chronique

 
Born To Die Paradise Edition by Sabrine Carrein on Grooveshark

Je ne sais plus quoi penser de toi chère Elizabeth Woolridge Grant. Depuis quelques années, tu t'es cachée derrière tant de visages et de styles musicaux que l'on ne peut que se sentir perdu au mieux, dupé au pire. Oui, qui es-tu en réalité ? Depuis plus d'une année tu fascines autant que tu rebutes, certains hipsters t'ont prise pour une autre mais sont-ils au final dans le vrai ou faux ? Avant de prendre l'identité montée de toutes pièces de Lana Del Rey (moitié actrice, moitié carrosserie ? Cela se défend), tu as été Lizzy Grant au travers d'un opus éponyme étonnant et plutôt passionnant mêlant R&B et influences vintage et un public moins averti n'est pas au courant de ton essai sous May Jailer et d'un album Sirens. Celui-ci n'a jamais bénéficié d'une sortie, même digitale, Sirens est disponible sur le web et sa découverte nous offre une facette supplémentaire à propos de ta schizophrénie musicale car ce-dit opus est tout simplement déroutant. A mille lieux des sonorités bling bling et un peu creuses de Born To Die, Sirens est un disque acoustique folk mettant en scène une superbe voix épurée et émouvante sur fond de quelques notes de guitare répétitives et réverbérées. On se retrouve aux antipodes de l'ambiance et des signaux envoyés par ton dernier opus.

Maintenant, venons-en aux faits : il y avait-il un intérêt à donner une suite à Born To Die ? Objectivement aucune car bon la galette (dans sa version deluxe tout de même) faisait quinze longs morceaux et le tout commençait à devenir laborieux à l'écoute au fil des lectures, voire même carrément ennuyeux, la touche skip devenant une bonne amie, la faute à une production lourde et rutilante et à des sonorités théâtrales, grandiloquentes et surtout répétitives. Alors pourquoi se pencher sur l'ep Paradise qui vient agrandir la collection de Born To Die. Ben, c'est compliqué de ne pas se montrer curieux, de ne pas vouloir insuffler une seconde vie à un album dont la première a été vite épuisée. On peu rêver... ou pas d'ailleurs. Après l'écoute, je n'ai pas été entièrement convaincue, ni déçue par ailleurs. En effet, j'ai apprécié énormément de découvrir ces nouveaux titres, je pense que sans être "fan" de ton univers trop caricatural et superficiel à mon goût, je ne peux m'empêcher d'être "faible" et de craquer pour ton personnage certes maladroit mais doté d'une certaine grâce et tout de même attachant.

Paradise ne ralliera pas ceux qui ont été dépités par Born To Die, la faute cette fois-ci à... pour ne pas changer : aux sonorités qui ne diffèrent que peu de celles présentes sur l'album original, elles sont légèrement plus sobres et gagnent en simplicité et finesse mais bon la révolution n'est pas (encore ?) en marche. Par contre, les morceaux sont meilleurs que la plupart de ceux sur Born To Die. Pour une fois, rien n'est à jeter. Ride début sur les chapeaux de roues, l'ambiance et voluptueuse, fluide, libre, Lana Del Rey semble marcher sur un petit nuage et on la suit volontiers. America enchaîne toujours sur cette impression d'être en apesanteur, la douceur désenchantée et nostalgique du titre est aisément contagieuse. Comme sur du velours. On passe à la vitesse supérieure avec le sulfureux Cola. Tout se résume à une phrase qui se passe évidemment de commentaires : "My Pussy Tastes Like Pepsi Cola"... Difficile de faire davantage sexy et addictif que ce morceau. Tout aussi électrique et coquin Body Electric envoûte grâce à un refrain entêtant au possible. Lana n'a jamais perdu espoir de mettre en exergue ses influences lynchéennes et même si cette reprise de Blue Velvet s'avère pas mal et hypnotisante (et c'est pas son horrible campagne publicitaire pour H&M qui a aidé... que du contraire). Cependant, sans vouloir me montrer sans coeur, elle n'arrive pas à la cheville de la vraie muse (actuelle) de David Lynch qui n'est autre que la sublime Chrysta Bell (son album This Train est à découvrir sans attente ici).

Gods And Monsters nous replonge dans un versant plus sombre et intense de sa musique, une face que Lana devrait sans l'ombre d'un doute développer car c'est dans ce type d'ambiances et d'univers quelque peu libidineux qui lui donne un poids artistique certain. Excellent, tout simplement. Elle a ressorti Yayo de ses cartons ? En voilà une bonne idée, ce morceau déjà présent sur l'ep de démos No Kung Fu et sur Lizzy Grant n'a pas perdu une once de sa beauté. C'est sans conteste cet univers jazzy et mélancolique qui lui sied le plus, lui faisant ressortir la pureté de sa voix, le cristal précieux de ses aigus. Sans oublier, le plus important dans la musique que la jeune artiste as omis de trop sur Born To Die, alors qu'elle constitue le coeur même de ce quatrième art : l'émotion. Ce morceau nous fait vibrer et cela fait (enfin) du bien. Contrairement à la plupart des critiques, cette nouvelle mouture de Yayo est aussi bien, voire supérieure à l'originale car elle bénéficie d'arrangements exquis, divinement travaillés et subtils. Sublime. Bel Air est est le second single que Lana a décidé de mettre à l'honneur afin de promouvoir Paradise. Un choix aussi audacieux qu'incompréhensible, un peu à l'image de son parcours artistique aussi chaotique que fascinant. Alors que la jeune artiste dispose de singles en or qui pourraient (re)booster Born To Die, elle choisit visiblement la difficulté : une ballade aérienne, d'une douceur élégiaque mais aussi d'une grande vacuité. Enorme erreur sans doute bien que  j'aime beaucoup ce morceau. Burning Desire clôt Paradise. Il s'agit d'une bonus track uniquement disponible dans la version i-tunes de la réédition. Envoûtant, entêtant, voluptueux, tout cela a déjà été écris mais il n'y as pas d'autres qualificatifs à attribuer cet enjoyable titre. Je me suis permise d'ajouter deux ou trois titres qui ont filtré sur le ne mais qui n'ont pas été retenus sur la tracklisting finale et cela permet à cette Paradise Edition de mieux s'en porter. On a frôlé la catastrophe.

Hélas ou heureusement, cela dépend du point vue où l'auditeur se positionne, Paradise n'a de réel intérêt quant à son existence que pour le plaisir qu'il procure car pour ce qui concerne la vision artistique, ce n'est pas encore cela même si certaines pistes sont envisagées. Les haters passeront leur chemin et les lovers viendront prendre leur dose de Lana. Une drogue pas encore illégale.

Note Finale : 15,5/20

Site Officiel, Facebook

Où Trouver ce Bijou ?

Amazon.fr, Fnac.com, Wow.uk

Paradise - Lana Del Rey






2 commentaires:

Laurent a dit…

T'es gentille moi j'aurais mis une bulle !
Bizz

Laurent a dit…

Ou, j'ai été méchant le 15 novembre... faut penser qu'il n'y a pas qu'une chanteuse mais plusieurs intermitants pour faire de la musique, allez va pour la moyenne !

Un p'tit coucou en passant déjà pour savoir comment ça va chez toi!?
et pour te dire que je vien de découvrir un cd bien sympa à mon goût (ce n'est pas ta tasse de thé mais j'aime partager)
http://www.musicme.com/Curtis-Stigers/albums/Let-S-Go-Out-Tonight-0888072330986.html
Bises

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