2013 - Kat Edmonson - Way Down Low - Review / Chronique

 

 

Quelle drôle d'impression de se relire quatre ans auparavant lors de cette brève présentation de Kat Edmonson. Bien que j'ai craqué sur cette fort charmante artiste, je n'aurais pas imaginé plusieurs années plus tard avoir autant de matériel positif à écrire à son propos. Originaire d'Austin, cette texane dans les veines n'est pas qu'une énième chanteuse jazzy à réinterpréter des classiques et des titres pop, la formule commençant à être éculée et n'a lieu de continuer à exister que si l'artiste possède une voix exceptionnelle ou a le talent de réarranger le tout avec une certaine originalité.

 

Avec Take To The Sky (2009), Kat Edmonson m'a laissé un agréable souvenir sans plus. Une erreur car quand son second opus Way Down Low est sorti (2012/2013 pour UK), j'ai réécouté sa première œuvre et outre le fait que cela restait une fort charmante lecture musicale, j'ai (re)découvert une artiste singulière qui a apporté beaucoup de fraîcheur et une sensibilité à fleur de peau à des classiques du jazz surécoutés (donc surestimés ?). Take To The Sky emmène l'auditeur vers d'autres cieux que ceux habituellement empruntés par les interprètes féminines de jazz vocal. Le chant de Kat Edmonson semble à la fois candide et habité par une fêlure étrange mais encore quelque peu indéterminée (en résumé, à approfondir dans le traitement).

Cependant, ce qui surprend par dessus-tout c'est la confiance, le charme éclatant et troublant dont fait preuve ici la jeune interprète qui insuffle grâce et surtout à l'aide de musiciens de renommée un vent de fraîcheur à des morceaux de jazz et de pop relativement assez populaires : Summertime se voit paré d'habits d'une noirceur inattendue, Just Like Heaven des Cure se voit transformé en une samba langoureuse, Night and Day devient un morceau au swing inattendu, Love Fool des Cardigans est coloré d'une touche de salsa de salon, Angel Eyes prend des allures hypnotiques et mélancoliques du plus bel effet mais c'est sans l'ombre d'un doute la reprise a capella de Spring Can Really Hang You Up the Most qui s'avère la pépite musicale de cette galette plus surprenante qu'elle ne s'avère au premier abord. 16,5/20
 

 

Way Down Low est l'album de la révélation. Celui qui fait en sorte de rendre Kat Edmonson indispensable pour les amateurs de jazz/pop stylisé. Elle y montre l'étendue de son talent d'auteur compositrice et s'avère un véritable petit caméléon artistique oscillant entre clacissisme et modernité. Alors que le disque, sorti dans le bacs américains en 2012 et réédité en Europe durant l'été 2013, s'ouvre sur le dreamy et lumineux au possible qu'est Lucky (un petit titre au charme ravageur souvent entendu comme fond sonore pour l'une ou l'autre publicité télévisuelle) pour embrayer sur la pop que l'on peut qualifié d'adulte sur I Don't Know, l'une des plus jolies chansons d'amour entendue cette année, Kat Edmsons n'hésite pas à marier les styles en associant jazz, pop de chambre, avec par-ci, par-là, des touches brésiliennes ou vintage dans l'air du temps.

 

Way Down Low est un de ces mets exquis dont on se délecte avec les étoiles dans les yeux, les oreilles sont en liesse en l'occurrence. L'album se partage entre reprises et compositions originales et le tout est si cohérent, si superbement interprété qu'il demeure impossible de faire la différence entre les titres d'antan et ceux d'aujourd'hui. L'élégance, la classe, le calme et la tendre mélancolie, se dégageant de l'ensemble de cette nouvelle œuvre, offre à l'auditeur un apaisement, une quiétude, une béatitude proche de l'émerveillement. Ce n'est pas pour rien que  des pointures musicales comme Al Schmitt et Phil Ramone ont accepté de travailler avec Kat Edmonson, elle peut sembler à première vue banale, on la sous-estime inévitablement mais après plusieurs écoutes, il devient difficile de se défaire de son filet de voix qui hante encore la mémoire bien longtemps après que le disque ait délivré ses dernière notes. D'ailleurs, cela devient une marque de fabrique, le meilleur est gardé pour la fin avec la reprise d'I Don't Know dans une somptueuse version country alternative dont ne rougirait pas les Cowboy Junkies et celle de 'S Wonderful (titre ajouté pour la version Uk) qui est la cerise sur le gâteau. Excellent. 17/20

 

 

 

 

 

 

Site Officiel, Facebook

 

Où Trouver ces Bijoux ?

 

Amazon.fr, Cdbaby, Cdwow.uk