En écoute intégrale sur Deezer
Les artistes suisses ont incontestablement marqué cette année musicale 2010. Les retours de Sophie Hunger (1983) et de Lunik (Small Lights In The Dark), les découvertes de Fiona Daniel (Drowning), Laure Perret (Tired But Happy) ou encore de Léa Lu (Dots And Lines), ont fait en sorte d'encore mieux apprécier quelques-uns des trésors que recèle ce magnifique petit pays. Cependant il manquait une pièce au puzzle pour que ce dernier prenne la forme idéale : le come back d'Olivia Pedroli, celle qui a permis justement un renouveau (à tout le moins) médiatique de la scène pop/folk suisse. Avec à son actif deux albums aussi bien réceptionnés par les professionnels que par le public (The Smell Of Wait, 2005 et Sugary and Dry, 2007) sous le pseudonyme Lole, la jeune et belle artiste a travaillé pas moins de trois ans à l'élaboration du successeur tant attendu nommé The Den finalement apparu dans les bacs français et belges le 25 octobre 2010.
Présentée (avec une certaine joie non contenue) au tout début octobre sur WMIMM (La Suite...) lors de la réception physique de cet album, Olivia Pedroli fait maintenant l'objet d'un écho plus que positif sur une quantité de blogs et webzines. Des louanges amplement méritées pour un album brillant qui doit néanmoins être écouté attentivement et à de nombreuses reprises pour capter son essence, ses subtilités ainsi que sa beauté sobre et écrasante. The Den produit, enregistré et mixé par le génial et discret Valgeir Sigurdsson (Björk, Ane Brun, CocoRosie, Camille, etc.) constitue un tournant dans la carrière de la jeune musicienne qui abandonne un univers pop/folk balisé mais ingénieux pour s'inspirer des merveilleuses contrées vastes et sauvages diffusées par la musique islandaise. Sa musique est désormais plus cérébrale et dense prenant une tournure davantage introspective et symphonique.
The Bow ouvre l'album sur des sonorités expérimentales glacées avant de de se terminer quelques accords de guitare qui réchauffent l'atmosphère de cette belle introduction surprenante. The Day, premier single et highlight de l'album, dévoile des couleurs boisées majestueuses instaurant, avec l'aide de l'interprétation sobre et poignante d'Olivia Pedroli, une ambiance poétique et mélancolique. Époustouflant. Sur le vibrant et hypnotique A Path, l'artiste dévoile une voix plus fragile nous remémorant les plus grandes folkeuses comme Vashti Bunyan ou Linda Perhacs. Un somptueux morceau sophistiqué qui donne la chair de poule. Les arrangements sur To Be You procurent au morceau une puissance incroyable, on se sent littéralement envahi par ces sonorités qui se font de plus en plus oppressantes au fur et à mesure de l'avancement du morceau. Impressionnant.
Raise and Erase est un bijou sur lequel on s'appuie pour déambuler dans des paysages féeriques. Ce petit chef d'oeuvre est d'une grande sophistication et finesse. Sombre et baroque, voire même psychédélique, You Caught Me ensorcelle et interpelle l'auditeur tandis que le minimalisme merveilleux de Play n'est pas sans rappeler la sensibilité tourmentée de Radiohead, période OK Computer. D'une beauté foudroyante. Tout d'abord vaporeuse, la lancinante litanie de Stay prend au final une tournure plus imposante et angoissante. Flamboyant. House suit à peu près le même parcours que son prédécesseur, en évoluant et dévoilant son intensité en crescendo. Profondément prenant et troublant. Silent Emily parachève l'album sur un splendide hommage grave et tourmenté à la poétesse américaine Emily Dickinson. L'atmosphère fantomatique et diaphane, particulièrement belle et réussie, offre une fin en guise d'apothéose.
Un must have absolu de 2010.
Note Finale : 18/20
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Bandcamp, Fnac.fr, Amazon.fr
1 commentaires:
Superbe ! Quant à votre blog, il est incontournable. Bravo et continuez.
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