Découvrez la playlist Tired But Happy avec Laure Perret
Je ne le dirai jamais assez : "vous mes lecteurs que je chéris, vous êtes l'une des mes principales sources d'inspiration", n'hésitez donc pas à me conseiller, me faire découvrir vos vos coups de coeur musicaux comme Cristina (elle-même artiste avec son projet Selva Nuda) qui m'a ouvert les yeux et fait succomber les oreilles concernant le talent de plusieurs demoiselles suisses talentueuses à l'image de Laure Perret. Depuis sa plus tendre enfance, Laure s'est passionnée pour la musique, apprenant dès 5 ans le piano, le chant à la chorale ou s'exerçant à la guitare lors d'un voyage au Guatemala. Cette jeune touche à tout (qui a participé à la première tournée de sa compatriote KASSETTE au claviers et dans les coeurs), adoratrice de Joni Mitchell et de Billie Holiday, a sorti son premier album Tired and Happy en mars 2010 sur lequel elle accumule les postes artistiques : multi-instrumentaliste, écrivain, compositrice, arrangeuse et productrice avec l'aide de quelques collaborateurs proches : son band comme elle l'appelle dans les crédits de l'album et de Pascal Hirt.
Cette volonté de participer à tous les niveaux de cette première création discographique démontre chez cette jeune fribourgeoise, une volonté de se démarquer et une polyvalence assez remarquables qui n'ont d'équivalence que la beauté de sa voix. Parce qu'il ne faut pas se leurrer, ce qui se remarque en premier lieu lorsque l'on se trouve introduit à la musique de l'artiste, c'est bien sa magnifique voix : fragile, éclatante, capable de moduler des aigus cristallins qui font vibrer les oreilles et le coeur. En second lieu, et pas des moindres, sa musique plus folk/jazzy que pop (les mélodies sont ici plus complexes) avec une touche électrique sur certains morceaux est dotée d'un charme absolu et redoutable : celui de faire tomber en émoi ceux qui sont attirés par les belles voix féminines éthérées aussi légères et lumineuses qu'une journée printanière.
La poésie, l'innocence et la délicatesse sont les principaux atouts de ce premier opus extrêmement prometteur : Orange Guitar débute sur une note sobre rehaussée par des harmonies vocales et quelques accords de guitare. Simple mais terriblement efficace et envoûtant. Une entrée en matière en douceur qui sera renversée par le catchy et espiègle Chapin. Un single subtil et finement exécuté. Excellent. Plus sombre, sur sa forme du moins, il nous sera aisé de nous laisser entraîner sur les flots troublés d'In The Mood avant de nous réconforter sur l'apaisante piste folk aux douces saveurs country Fine, Fine, Fine. Charmant au possible. Reckless Driver renoue avec une rythmique bluesy plus énergique pour en faire un morceau mordant et addictif. Drowning nous plonge dans une pièce cabaret jazz enfumée du plus bel effet avant de nous balader sur une plage piano-voix introspective et glacée sur le superbe Frozen Duck qui n'aurait pas dépareiller sur l'un des premiers album de Tori Amos. Touchée par la grâce, la ballade acoustique et aérienne Earthen Princess est sans conteste l'un des plus beaux moments de l'album. Nous restons dans un registre intimiste avec le piano-voix vaporeux et au charme délicieusement suranné, le très beau Silver Moon. Le langoureux et culotté jazzy/bluesy Run Away Faster ainsi que l'intimisme poignant diffusé par Bloody Me sont chargés de clore l'album de très belle façon.
S'imposant comme l'une des plus belles découvertes folk/jazzy de 2010, Laure Perret doit absolument attirer notre attention sur le fait répandu mais souvent ignoré : la demoiselle (et pas mal d'artistes indépendants) ne vit pas intégralement des fruits de sa musique. Par conséquent, il ne tient qu'à nous et ses autres auditeurs de changer la donne afin qu'elle poursuive une carrière musicale qui s'annonce déjà éblouissante. A découvrir absolument.
Note Finale : 17,5/20
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