Le mélange d'arrangements familiers à la musique classique ou folk et de l'univers électro/pop peut évoquer le pire : Enya mais nous préférons garder le meilleur à l'esprit avec Owen Pallett (son dernier album Heartland est en chronique et écoute ici). La compositrice, écrivain, arrangeuse et pianiste de formation classique Chloë March se situe entre ces deux entités. Elle garde la légèreté folklorique de la première en l'alliant avec l'intelligence et la complexité dont est capable le second. L'album chroniqué Divining est en réalité le deuxième Lp de l'artiste : il intervient après le beau Snowdrop (2004) mais avant son nouvel Ep Garden On The Boulevard sorti en version digitale fin 2009 mais qui devrait bénéficier d'une version physique dans le courant 2010.
Je tenais à vous présenter Divining car ce dernier représente l'un des plus charmants et beaux voyages musicaux que j'ai eu le plaisir d'écouter depuis le début 2010 : la musique de la jeune femme anglaise est élégante, atmosphérique et éthérée, elle déploie des trésors de douceur et de sobriété pour nous convaincre aisément de sa démarche artistique pas si évidente que cela. En effet, comme je l'ai susmentionné, l'alliance entre pop, électro et musique classique ne fait que rarement bon ménage car cela peut déboucher sur une musique trop emphatique et pompeuse ou verser dans la mièvrerie et les bons sentiments. Selon moi, cette artiste indépendante a réussi l'exploit de faire une musique profonde, intéressante et accessible avec un style musical qui se prête la plupart du temps à n'être que de la musique d'ascenseur.
Divining propose une expédition musicale symphonique et luxuriante qui combine classicisme et modernité avec fluidité et talent. La trame de ce périple initiatique, allégorique et infiniment poétique est l'eau. Cet élément indispensable à la vie est au coeur de cet album somptueusement dreamy que cela soit sous la forme du sentiment de liberté qu'évoque une pluie d'été sur le lumineux et pastoral Soft Rain ; d'une époque troublée au travers du sombre et sublime The Last Venetian qui met en avant le piano et quelques percussions lui donnant un aspect élégiaque, de la volonté de s'évader sur l'onctueusement réverbéré Written On Water influencé par célébre poète Keats ; de la renaissance évoquant la saison printanière transcendée par le séraphique Primavera ; de la mélancolie traversant le sobre et envoûtant Moat ; d'une complainte ceoncernant le destin funeste d'Anne Bolley sur l'introspectif et harmonieux Lollen ; du mythe entre Echo et Narcisse enveloppé par le féerique et ouaté Ice Release ; de la recherche de la perfection sur la magnifique douceur amère relevée de River Of Stone ; sur la plongée dans des eaux profondes du tourbillonnant et vivifiant Sea Bell ; sur le conte de fées ensorcelant Wolvish ; sur la rêverie bucolique enchanteresse de Dark River Sound et enfin l'hypnotique et angélique titre Eponyme Divining.
Un sublime album esthétisant d'un raffinement et élégance extrêmes. Chloë March s'impose aisément comme une artiste passionnée et passionnante. L'opus est un majestueux ovni musical à découvrir absolument les yeux fermés et les écouteurs aux oreilles pour ne pas en perdre une miette.
Note Finale : 17/20
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2 commentaires:
J'aime beaucoup; c'est vrai que çà ressemble è la musique de Oh Land mais en beaucoup plus dark et mélancolique.
@ Fritz :
La comparaion est vraiment pertinente ! Je n'y avais pas penser du tout alors que c'est pertinent, j'ai trop d'artistes en tête ;-)
Merci encore pour tous tes commentaires, c'est encourageant !
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