Pages

jeudi 3 juin 2010

2008 / 2010 - Marina Gallardo - Working To Speak / Some Monsters Die And Others Return - Review - Chronique d'une artiste qui séduit dans la noirceur





Découvrez la playlist Working To Speak avec Marina Gallardo


Découvrir le petit label espagnol indépendant Foehn Records, c'est un peu la même expérience que de mettre la main sur la caverne d'Ali Baba. Certes, cette comparaison vous semblera à coup sur hasardeuse mais c'est très exactement l'impression que cela m'a donné. L'un de leurs plus merveilleux trésors est sans aucun doute Marina Gallardo originaire de Cadix. Cette jeune interprète, compositrice et productrice a pour devise de faire de la musique honnête et désintéressée, sa volonté d'indépendance artistique l'a poussée à s'orienter vers un petit label afin de créér et distribuer sa musique et non pas à se jeter dans la gueule du loup des grandes majors. Pourtant, la demoiselle a clairement du talent à (re)vendre à toutes les soi-disant pop/folk rockeuses de pacotille qui sévissent principalement du côté anglophone de la terre.

Mais laissons de côté ces mauvaises paroles pour davantage se focaliser sur la musique de la belle artiste. Son premier album Working To Speak (2008) qui offre un équilibre précaire entre folk aux douces senteurs américaines et indie rock fait indubitablement penser à Cat Power et P J Harvey. Deux références musicales qui ne gâchent rien la découverte de Marina Gallardo. Elle se cherche encore un peu artistiquement et se trouve le plus souvent car la brièveté et l'urgence de son écriture et de ses compositions font de cette artiste un véritable diamant noir et brut qui n'a pas besoin d'être davantage polissé pour briller et nous émouvoir. La fulgurance et l'agressivité de certains titres stimulants comme X-Song, Waved In The Trees, In The Frame Of My Real Temp sont contrebalancées par les petits joyaux folk que sont le lumineux 12 Old Whiskey, le dreamy et ensorcelant About Days, l'incandescent et céleste Bloody Moonshine, le minimaliste et touchant Savana Song, le folk psychédélique fantastique de sobriété Winter et le transcendant Working To Speak.

Un premier jet magnifique et émouvant. Marina Gallardo est sans aucun doute l'une des plus belles découvertes ibériques de ces dernières années.
Note Finale : 16/20



Some Monsters by Sabrine Carrein on Grooveshark

La second album de Marina Gallardo, au titre assez imagé et évocateur pour tout un chacun, Some Monsters Die and Others Return est paru sur le même label Foehn Records qui a distribué par ailleurs son premier essai le très beau et quelque peu aventureux Working Speak. Ce nouvel album sorti début 2010 va sans doute plus loin dans la réflexion artistique de la belle espagnole. C'est déjà un grand plaisir de redécouvrir sa magnifique voix magnétique et suave qui sait si bien habiter et envelopper ses compositions plus sombres et sincères que jamais. A l'image de cette pochette magnifique reflétant une Marina en mode clair obscur, Marina Gallardo arrive à créer des atmosphères ensorcelantes et le plus souvent mélancoliques peuplées de réflexions et d'angoisses , ses monstres personnels.

Mis à part les quelques titres comme l'abrasif et tripant Golden Ears et du tendu New Words qui rappellent la reine PJ, Marina Gallardo s'est départie des riffs de guitare orageux plus présents sur Working To Speak pour davantage se focaliser sur une musique plus intimiste et dépouillée afin de nous envoûter et subjuguer avec douceur et subtilité. L'album, comme son prédécesseur, ne dépasse pas la demi heure, et les 13 chansons individuelles ne font pas souvent plus de 2 minutes chronomètre en main, ce qui donne un goût très particulier à cet album fugace, à la beauté ouvertement crépusculaire, incluant de véritables joyaux noirs comme l'indolent et enivrant A Beast In Me, les morbides et pourtant somptueuses pistes americana The Squawking Bird et Monsters, les lullabies attendrissantes Climbing The Walls et Nora, l'assourdissante et inquiétante impression délivrée par l'hypnotisant Words, le philosophique Tired Man et le profond et pourtant si léger et enchanteur Smile. Cet album ose également se clôturer sur deux instrumentaux fascinants de par leur simplicité (les accords) et émotions qu'ils prodiguent : la douce chaleur émanant de Trembling Bones et la sobriété mélancolique de Sea Song.

Un des plus beaux albums féminins d'indie folk de 2010. Plus sombre, plus mature même si moins lumineux que son prédécesseur, ce nouvel opus fait de Marina Gallardo, l'une des découvertes les plus troublantes de 2010 pour ceux qui ne l'auraient rencontrée en 2008.
Note Finale : 17/20

Site Officiel

MySpace

Facebook

Où se Procurer ces Bijoux ?
Le Store de FoehnRecords

Marina Gallardo



0 commentaires:

LinkWithin

Related Posts with Thumbnails