Comment ne pas pas craquer pour Lisa Hannigan ? Je ne parle pas (que) de son physique d'éternelle romantique avec son minois craquant et charmant (en fait, elle est trop belle), non je parle de sa musique. Pourtant quand j'ai effectué quelques recherches sur le net francophone, je n'ai quasi rien trouvé d'intéressant à son sujet, cela ne s'invente pas. Une ou deux critique par-ci, par-là, rien de plus.
Après des noces artstiques avec le (sur)estimé Damien Rice de 2002 à 2007 en live et sur les deux opus studio de ce celui-ci : O (2002) et 9 (2006), ce fut le clash. Ce dernier, aussi soudain que violent, fit beaucoup couler d'encre mais aujourd'hui le voile sur ce mystère a été partiellement levé : c'est la romance secrète entre les deux artistes qui a fait péricliter leur petit groupe de musiciens. Depuis, Lisa refuse de parler à Damien tandis que ce dernier ne cesse de déclamer son amour à son encontre (source Spinner). Alors que Damien a difficile de se relever de cette épreuve (aucun album à l'horizon en l'espace de 6 ans, juste quelques collaborations non mémorables), Lisa Hannigan, quant à elle, a pris son envol de la plus belle façon. Désormais, les seconds rôles, très peu pour elle.
Elle a pris en main son destin en solitaire par l'entremise de son premier opus Sea Saw apparu dans les bacs européens dès la rentrée 2008. Un premier disque, il faut bien l'admettre, superbement réalisé : paroles, compositions, orchestrations, rien n'est laissé au hasard sur les dix perles qui jalonnent l'album et qui s'assemblent à la perfection. Parce qu'il faut l'avouer aussi : la belle demoiselle est déconcertante sur tous rapports : un talent énorme et une voix d'une rare beauté au cachet smoky inoubliable. Pourtant le coup de foudre avec Sea Saw ne s'est pas réalisé au premier contact. Je me suis fait la réflexion suivant dès la première écoute : "peut mieux faire". Rétrospectivement, cette remarque était vraiment déplacée car au fil des écoutes, j'ai été vraiment séduite par son univers folk délicat et intense.
C'est vrai qu'il ne s'avère ni flamboyant et encore moins révolutionnaire, c'est beaucoup plus maîtrisé et subtil que cela. L'album débute avec le chaleureux et passionné Ocean and a Rock et clôture sur l'intimiste et magnifique berceuse qu'est le single Lille. Et puis, comment ne pas fondre devant le titre éponyme, le virevoltant Sea Song ou encore face à la sensualité vénéneuse véhiculée par Keep It All ? C'est tout le talent de Lisa qui est mis en exergue, cette capacité à faire le grand écart et de jouer avec les rythmiques et ambiances. Cet opus qui entremêle mélodies pop, folklore irlandais modernisé avec une pincée de jazz s'avère une brillante réussite. On y parle de passion, d'amertume, de batailles, de victoires, de solitude, le tout avec poésie et crudité. Et c'est merveilleusement beau et émouvant. On devient vite addicted to Lisa Hannigan. Comme une évidence qu'il s'agit d'une grande. 17/20.
L'Irlande et la musique, toute une histoire qui existe depuis des centaines d'années (sans doute même au-delà). C'est vrai que plus récemment, tout le monde a déjà entendu parler de U2, de Sinead O'Connor ou encore des Cranberries. Mais je suis très loin de connaître la scène musicale irlandaise en général ni de son état actuel. Tout ce que je sais c'est que j'ai eu quelques coups de coeur pour les fantastiques Roisin Murphy (ici) et Julie Feeney (à découvrir ici) qui comptent parmi mes chouchoutes, la flamboyante Abigail Smith (son album Night Time Walking ici), de l'enchanteresse Carole Anne McGowan (premier opus ici) sans oublier la violoncelliste Vyvienne Long qui a réalié un premier opus surprenant avec Caterpillar Sarabande (ici). Elle est plus connue pour officier dans le groupe de Damien Rice et pour sa participation sur Sea Sew de la principale intéressée de ce post : Lisa Hannigan.
Après un premier opus encensé par les critiques en provenance des îles britanniques et outre atlantique, de nombreuses nominations à des prestigieux prix, quelques récompenses et une fan base bien implantée et fort fidèle, Lisa Hannigan a gagné beaucoup en l'espace de seulement trois ans. Et si elle est encore boudée avec la sortie de son second effort Passenger en octobre dernier par la francophonie, cette situaiton est de plus en plus incompréhensible.
En effet, ce qui caractérise la musique de Lisa, c'est qu'elle s'adresse au grand public, c'est pas un truc de bobo introspectif qui ne peut être compris que par un petit nombre se revendiquant comme connaisseurs. Plus que jamais Passenger se trouve à la portée de tout le monde sans pour autant que l'âme de son auteure soit mise en vente. Et le pire ? C'est que je préfère d'un tout petit cran ce nouvel opus alors que l'ancien avait placé la barre très haute. Oui, Passenger s'avère plus mainstream, la plupart des morceaux pourraient passer à la radio et pourtant, c'est si bien fait, si séduisant, si caressant, qu'il s'avère bien difficile de faire la fine bouche. Les morceaux s'enchaînent et le plaisir semble décuplé à l'écoute de chaque nouvelle piste. Pas un morceau plus faible que l'autre, pas un morceau qui ne ressemble à un autre ; la musique folk/pop de Lisa Hannigan est toujours aussi intense, belle, poétique, avec cette pointe de chaleur et de mélancolie qui lui sont désormais si caractéristiques.
Le premier tiers de l'album est orienté vers de sonorités up tempo donnant des tonalités très dynamiques mais aux ambiances diverses : Home ouvre l'album avec une certaine grandiloquence que l'on ne connaissait pas à Lisa Hannigan. Transcendés par le lyrisisme du piano et par la voix vibrante de Lisa, ce morceau vertigineux s'avère assez sombre de par ses paroles. Un peu comme un appel général avant la bataille finale. Epique. A Sail semble habité par une âme folk rock très agréable en mettant l'accent sur l'aspect rocailleux de la superbe voix de Lisa. Il s'agit d'un hymne doux amer entêtant sur les rapports humains pouvant faire un malheur sur les ondes. Mieux encore Knots, premier single tiré de l'opus, à l'atmosphère apocalyptique s'impose comme très entraînant, superbement orchestré et mis en scène par Myles O' Reilly. Certainement un des meilleurs singles de 2011.
Lisa n'a pas finit de nous entraîner dans une ronde qui ne semble finir avec le chaleureux et ludique What I'll Do. On ne se lasse pas d'écouter ce morceau qui donne la banane. O Sleep vient casser l'élan de l'album pour mieux nous séduire dans une forme d'intimité. Ce duo avec Ray Lamontagne semble c'est vrai un peu prévisible mais c'est si agréable de se sentir cajoler par tant de douceur et de légèreté. Après de nombreuses lectures, je peux dire que Paper House est mon morceau favori. Transparente au premier abord, cette petite ritournelle possède un refrain au charme ravageur qui a su transperçer mon coeur. Un gros coup de coeur pour elle. Little Bird est une pépite acoustique ensorcelante qui a été magnifiée par son clip. Le titre éponyme Passenger ouvre une parenthèse à cette fin d'album plus intimiste avec un morceau qui rayonne d'une certaine joie de vivre. Vraiment réjouissant, c'est un peu l'équivalent du titre 1,2,3,4 de Feist. L'album se clôt sur des notes minimalistes et brillantes. D'abord, par le biais de l'enchanteur Safe Travel (Don't Die) et ensuite avec l'émouvant et à fleur de peau Nowhere To Go. Juste de quoi se remémorrer pourquoi Lisa Hannigan est certainement l'une des artistes folk les plus talentueuses de sa génération. Passenger est un must have de 2011. 17,5/20
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2 commentaires:
What a wonderful review and deep appreciation of the artist.
Sea Sew was my personal favorite album of the year in 2008. This is a much more subtle and quiet outting.
Un bien bel album.
Bonnes fêtes de fin d'année à toutes les oreilles qui passent par ici et tout particulièrement à cette sympatique jeune maman qui nous fait découvrir avec toujours autant d'enthousiasme ses perles du moment :)
Bye!
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