Je suis intriguée par Catherine Watine. J'adore les personnalités magnétiques et elle en est incontestablement une. Il y a seulement quelques années, je ne pensais pas trouver ce genre d'artistes dans les pays francophones, je pensais que seuls les pays où on parlait la langue de Shakespeare en comportaient mais depuis j'ai ouvert les yeux et davantage les oreilles. Je ne peux qu'admettre une chose : j'avais grandement tort, quand je tombe sur des artiste comme Watine, je me sens bête, je suis éblouie par sa virtuosité, par son érudition, par sa maîtrise de la musique, et surtout par son chant : le calme qui l'enrobe, sa beauté et douce aridité. Depuis 2005, la belle dame a crée une discographie riche, éclectique, multipliant les références : trip hop, électronique, musique classique, pop de chambre, etc. pour mieux nous perdre et nous retrouver. Pourtant malgré la profusion de tous ces styles musicaux, la musique de Watine s'avère poétique et sophistiquée. Si ses premiers opus sont Random Moods (2005) et Dermaphrodite (2006), de très beaux débuts, j'ai la nette impression que c'est au travers de B-Side Life (2008) que le potentiel de la française s'est réellement affirmé : textes et compositions plus complexes, une instrumentation qui fait de plus en plus référence directement à de la musique classique (avec une pointe de jazz) donnant un cachet intemporel à sa musique avec en prime des arrangements électroniques plus aérés et en filigrane. En réalité, c'est tout un univers qui a pris un nouvelle ampleur permettant à Watine de s'avérer une artiste absolument incontournable.
Alors que son Fantassins tourne encore en boucle dans mon esprit et que Oceans & Captains a hanté certaines de mes rêveries, je me dois de continuer ma route avec le dernier opus de Watine : Still Grounds For Love sorti en 2011. Ce périple musical fini en apothéose en compagnie de cette dernière oeuvre car on ne peut plus à ce stade parler de simple disque. Après avoir en quelques sorte allégé les arrangements et fait en sorte de minimaliser ses sonorités, Catherine Watine revient vers des atmosphères plus imposantes, théâtrales, intenses, animées par des cordes majestueuses et autres instruments. Nous balancant sans ménagement entre rêve et cauchemar, cet album s'avère d'un onirisme flamboyant. On pourra coller à Watine les influences de Pink Floyd, de Kate Bush, Satie, ou encore de Tim Burton, pourtant sa pop de chambre, d'une élégance et subtilité rares, est unique, son imaginaire envoûte (le fantastique The Story Of A Girl, le dense et réaliste Still Grounds For Love, l'aérien, mélancolique et rêveur Trying To ou encore l'hivernal et subliminal String Of My Fate), émeut (Strong Inside est aussi somptueux que frissonnant, le tempêtueux et introspectif Le Cours De Ma Vie), surprend (le malicieux Connected Queen, le virevoltant Sailors qui vacille magnifiquement entre nostalgie et modernité) et quand le disque s'éteint, on a plus qu'une hâte, celle de se replonger et de se perdre dans cet univers étrange, sombre, et captivant. Un disque et une artiste magnifiques à découvrir d'urgence.
Note Finale : 17,5/20
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