La découverte de Sophie Barker remonte à pas mal de temps quand elle faisait la vocal guest sur les albums electro/downtempo de Zero7. Je ne me pencherai pas trop sur cette période pourtant bien sympathique du début des années 2000's, ni sur son travail au sein du groupe britannique qui permis de révéler une certaine Sia Furler et dans une moindre mesure Sophie Barker. C'est normal car malgré que cette dernière soit dotée d'une sublime voix légèrement voilée et fort caressante à l'oreille, ses couleurs musicales plus feutrées ne peuvent rivaliser avec la présence écrasante de l'australienne. Et pourtant... Sophie Barker mérite un peu d'attention, à ce qu'on se penche sur elle. Son premier opus solo Lullaby (2004) s'avère joli mais un peu mou du genou (dans le genre lullabies pour enfants on a vu plus inspiré dont le dernier en date Tumble Bee par Laura Veirs). Earthbound (2005) est à mes yeux son "vrai" premier opus. Il offre (enfin) une vue sur l'univers musical de la londonienne. Aidée par Robin Guthrie (Cocteau Twin) qui apporte une production légère et aérée, Earthbound n'est pas de ces albums qui impressionnent. Non, il s'impose davantage dans la durée et quand on en attend pas davantage que la musique soit simple et savoureuse. D'ailleurs, de prime abord, on pourrait s'ennuyer en écoutant Earthbound car excepté la fabuleuse whispering voix de Sophie, on est confronté à de jolies sonorités qui lorgnent vers le folk et le trip hop, le tout manquant un peu de relief, d'intensité, bref cela semblait trop calme. Mais en y regardant de plus près, on se surprend à apprécier de plus en plus la piste d'ouverture folklorico/mystique Secret, à se sentir cajoler sous les caresses vocales qu'offre Sophie sur Stop Me, à rêvasser sur le langoureux Wintertime et même à avoir de sérieux coups de coeur pour le sombre et spleenesque Start Me qui procure quelques jolis frissons et le folktronica Angel qui est tout simplement sublime et terriblement hypnotique. Et bien, au final, je puis énumérer mal de jolies qualités à cet opus aux apparences sans prétentions... A écouter idéalement dans l'optique de se relaxer. 14/20.
Même si je ne trouve pas "extraordinaire" la musique de Sophie Barker, cela est toujours un plaisir évident de renouer avec sa compagnie musicale. C'est vrai, sa simplicité et son authenticité en font une artiste attachante sans oublier que la voix de l'anglaise suscite toujours en moi un enthousiasme des premiers jours. Il aura fallu six longues années pour que ce troisième opus sorte, des années difficiles, parsemées d'embûches pour l'anglaise : quand ce n'était l'inspiration qui n'était au rendez-vous, c'étaient ses collaborations musicales qui ne fonctionnaient pas mais grâce à l'aide d'Alex Pilkington et de Mark Tucker, à la tête de maison de production Ho Hum Records, un petit label londonien, Sophie Barker a réussit à reprendre asez confiance en elle pour finir et livrer l'album à la hauteur de ses ambitions. Quand j'ai écouté la première fois Seagull, je n'ai su que penser de ce tournant musical : c'en était fini des atmosphères trip hop aériennes rehaussées - sans trop d'imagination - par la réverbération. Sur Seagull, j'ai été confrontée à des sonorités pop/soul acoustiques davantage accessibles et surtout travaillées. J'ai eu peur en écoutant le premier titre Paradise Lost, cela m'a fait songer de suite à Dido. Et cela n'est pas un compliment car même si je n'ai rien envers la conseur anglaise de Sophie Barker, elle est loin d'être au niveau de talent (tant vocal que du point de vue composition) de cette dernière. Cela n'enlève en rien au caractère très agréable mais passe-partout de ce morceau. Et puis, ce fut effacé par par mon coup de coeur pour le titre éponyme Seagull, je trouve cette ballade mélancolique incroyablement touchante. J'ai craqué pour son refrain qui met si bien en valeur le velours du grain de voix de Sophie Barker. Le reste de l'album coule en quelque sorte de source, il est simple dans sa structure mais foncièrement beau et plaisaint, les arrangements ont été vraiment soignés, les finitions sont impeccables. On se laissera porter par la chaleur de Just For You, par la tendre luminosité qui émerge de Home, par la douce mélancolie qui nous emporte sur Say Goodbye. Cependant (et heureusement), quelques surprises seront de la partie sous la forme du folk et funky Bluebell qui nous fait découvrir Sophie Barker sous un jour inédit, du sublimement sensuel et soulful Insight et par la pièce world folk complexe et sophistiquée qu'est I Sit & Hide qui démontre au passage le réel talent de compositrice et de conteuse de l'anglaise. Bref, loin d'être déçue, cet album m'a davantage convaincue que ses autres oeuvres et m'a enchantée. Merci Sophie. 15/20.
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