Je le catégorise indirectement parmi les songwriters les plus talentueux et les sous-estimés de sa génération rejoignant Bill Calahan ou encore Mark Kozelek (Red House Painters, Sun Kil Moon). D'ailleurs, Damien Jurado partage avec ceux-ci une certaine monotonie nasillarde dans leur timbre de voix qui est contrebalancée par l'émotion intensément profonde qu'ils insufflent à leurs textes. Je n'ai fait durant ces dernières années que survoler sa discographie plus que prolifique, n'étant pas particulièrement assidue mais davantage admirative de son univers folk/rock lunatique à la fois simple et tourmenté. N'arrivant pas à suivre ses sorties musicales qui s'étoffaient d'années en années, j'avais lâché un peu l'affaire jusqu'à Saint Bartlett. Issue d'une heureuse collaboration avec le soul et pop man Richard Swift (à la tête de ses propres disques et co-producteurs des albums de Laetitia Sadier et de Mynabirds), cet avant dernier opus studio de Damien Jurado m'avait totalement emballée. Sa musique avait pris une tournure davantage produite, policée, ronde, chaleureuse, la touche de Swift étant indéniable et sans doute pour la première fois, du début à la fin, j'ai adhéré à un album de ce génie folk sous-estimé.
Non pas que ses dix premiers opus soit d'une facture moindre que Saint Bartlett. Loin de là, en réalité Damien Jurado possède une discographie plus qu'impeccable : Ghost Of David, And Now That I'm in Your Shadow, Caught in the Trees comptant parmi ses oeuvres phares (mais je ne connais que très peu ses disques sur Sub Pop contrairement à celles, ses dernières, sur Secretly Canadian) qui m'on marqué d'une façon ou d'une autre mais depuis sa collaboration avec Richard Swift, l'univers de Damien Jurado semble être plus fluide, ouvert, ample et accessible, il devrait aisément agrandir son cercle d'adorateurs dans un monde parfait. Maraqopa sorti tout début 2012 prolonge la symbiose musicale qui s'est dessinée entre les deux américains. Et l'on peut aisément dire que cette suite à Saint Bartlett est sans aucun doute aussi réussie. L'extraordinaire sensibilité de Damien associée à l'efficacité du multi instrumentaliste, et faiseur de sons, Richard Swift font qu'une fois de plus on touche au chef-d'oeuvre.
Mararopa est une oeuvre troublante, qui navigue entre folk lunaire et pop et soul psychédéliques, proposant ainsi un voyage musical extatique. C'est simple si je ne gardais que les deux tiers de l'opus, il serait dans mes must have absolus de 2012. Comment ne pas être immergé directement par le biais de cette plongée en apnée au coeur d'une musique folk typiquement américaine ô combien prenante qui débute par l'électrique et oppressant Nothing Is the News. Life Away From The Garden enchaîne sur des tonalités beaucoup plus nostalgiques, l'interprétation prenante de Damien Jurado couplée avec les choeurs d'enfants apportent une dimension infiniment touchante à ce splendide titre. La mélancolie somptueusement poisseuse sur le pluvieux Maraqopa et la chaleur poignante qui émerge de This Time Next Year achèvent de me faire frissonner avant d'être prise d'un léger vertige avec l'atmosphérique Reel To Reel. Le sommet de l'album est sans doute atteint par le vibrant Working Titles et le voluptueux Everyone Is A Star, deux titres qui misent, une fois de plus, sur des sublimes arrangements vintage profondément planants. Cependant, les trois derniers titres sont presque dispensables pas qu'ils soient mauvais ou moins bons mais l'album semble d'un coup traîner un peu en longueur exception faite sans doute de Museum Of Flight qui donne un joli aperçu du falsetto, souvent caché, de l'artiste sur fond d'une musique plus synthétique qu'organique. Une surprise en fin de parcours pour cet opus grandiose.
La perfection est subjective pourtant Maraqopa frôle cette notion abstraite à bien des moments. Damien Jurado étant l'un des artistes les plus doués et sous-estimés de sa génération, écouter Maraqopa, Saint Bartlett ou ses travaux précédents s'impose comme une évidence pour les amateurs de folk music. Indispensable.
Note Finale : 18,5/20Non pas que ses dix premiers opus soit d'une facture moindre que Saint Bartlett. Loin de là, en réalité Damien Jurado possède une discographie plus qu'impeccable : Ghost Of David, And Now That I'm in Your Shadow, Caught in the Trees comptant parmi ses oeuvres phares (mais je ne connais que très peu ses disques sur Sub Pop contrairement à celles, ses dernières, sur Secretly Canadian) qui m'on marqué d'une façon ou d'une autre mais depuis sa collaboration avec Richard Swift, l'univers de Damien Jurado semble être plus fluide, ouvert, ample et accessible, il devrait aisément agrandir son cercle d'adorateurs dans un monde parfait. Maraqopa sorti tout début 2012 prolonge la symbiose musicale qui s'est dessinée entre les deux américains. Et l'on peut aisément dire que cette suite à Saint Bartlett est sans aucun doute aussi réussie. L'extraordinaire sensibilité de Damien associée à l'efficacité du multi instrumentaliste, et faiseur de sons, Richard Swift font qu'une fois de plus on touche au chef-d'oeuvre.
Mararopa est une oeuvre troublante, qui navigue entre folk lunaire et pop et soul psychédéliques, proposant ainsi un voyage musical extatique. C'est simple si je ne gardais que les deux tiers de l'opus, il serait dans mes must have absolus de 2012. Comment ne pas être immergé directement par le biais de cette plongée en apnée au coeur d'une musique folk typiquement américaine ô combien prenante qui débute par l'électrique et oppressant Nothing Is the News. Life Away From The Garden enchaîne sur des tonalités beaucoup plus nostalgiques, l'interprétation prenante de Damien Jurado couplée avec les choeurs d'enfants apportent une dimension infiniment touchante à ce splendide titre. La mélancolie somptueusement poisseuse sur le pluvieux Maraqopa et la chaleur poignante qui émerge de This Time Next Year achèvent de me faire frissonner avant d'être prise d'un léger vertige avec l'atmosphérique Reel To Reel. Le sommet de l'album est sans doute atteint par le vibrant Working Titles et le voluptueux Everyone Is A Star, deux titres qui misent, une fois de plus, sur des sublimes arrangements vintage profondément planants. Cependant, les trois derniers titres sont presque dispensables pas qu'ils soient mauvais ou moins bons mais l'album semble d'un coup traîner un peu en longueur exception faite sans doute de Museum Of Flight qui donne un joli aperçu du falsetto, souvent caché, de l'artiste sur fond d'une musique plus synthétique qu'organique. Une surprise en fin de parcours pour cet opus grandiose.
La perfection est subjective pourtant Maraqopa frôle cette notion abstraite à bien des moments. Damien Jurado étant l'un des artistes les plus doués et sous-estimés de sa génération, écouter Maraqopa, Saint Bartlett ou ses travaux précédents s'impose comme une évidence pour les amateurs de folk music. Indispensable.
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