Découvrez la playlist The Dreamer avec Jose James
Ce New-Yorkais pourrait constituer la plus belle découverte section jazz de cette année 2008. Signé sur le label de Gilles Perterson (DJ et propriétaire de labels à Londres), José James est essentiellement connu et adoré parmi un cercle de connaisseurs qui s'étoffe peu à peu grâce à la machine que représente le buzz internet. Ce que je peux dire à propos de ce buzz, c'est qu'il le mérite amplement. Dès le premier abord, il y a la découverte d'une voix extraordinaire ! Vous la savez, mes chers lecteurs, que je suis in love avec les belles voix surtout féminines mais loin de moi d'exclure les voix masculines car je suis une fervente admiratrice de ces monsieurs mais je me montre davantage sélective envers ces messieurs.
La voix de José James est tout simplement exceptionnelle, de celle que l'on chérit dès la découverte : à mi-chemin avec celle de Gil Scott Heron, de Terry Callier ou encore d'Andy Bey, autant dire un petit miracle qui ne se déroule pas tous les jours : grave et suave à souhaits, elle subjugue, envoûte et captive l'auditeur pour le mettre à sa merci. Ensuite son répertoire s'étend du jazz façon piano bar ou lounge à de l'acid/free jazz et même au hp hop afin de donner une touche de fraîcheur et de nouveauté au jazz vocal qui a tendance à s'enliser dans un jeu de vocalises sans renouveler le genre. Enfin il est en excellente compagnie avec des musiciens de belle renommée. Voici la recette gagnante afin de réaliser le meilleur disque de jazz vocal de l'année.
Dreamer ouvre cet opus, un hommage à MLK en filigrane, est d'une beauté à couper le souffle, ce morceau calme, atmosphérique est spirituel et profond. Pendant près de 7 minutes José James nous convient dans son monde au son de sa voix qui nous happe dès les premières secondes. L'accompagnement musical : piano, trompette et quelques percussions est un délice et ne fait qu'accentuer ce rêve que l'on voudrait ne jamais voir s'achever. Un chef d'oeuvre. Velvet, à l'image de son prédécesseur, prolonge ce songe, cette impression d'être léger, sur un nuage, sur cette magnifique plage mélancolique. Un joyau. Blackeyedsusuan voit apparaître quelques changements apporté à la voix de José qui se fait plus cabotin, un peu à la façon d'Andy Bey, jolie souplesse de la part de José qui ne se limite pas vocalement. A noter que le travail de ses musiciens est exceptionnel sur cette piste. De très beaux solos.
Park Bench People (une reprise du groupe Freestyle Fellowship) met en avant un style plus moderne, créatif en plongeant dans l'acid jazz, ce mélange de jazz et de hip hop est tout simplement une des plus belles réussites de cette année. Frais, original et irrésistible, avec un feeling so british, un morceau a découvrir absolument. De même Spirits Up Above possède un swing fantastique, un mélange de gospel et de jazz, Jose James brille vocalement à plusieurs niveaux. Il assure tout comme un des plus grands, ce "up tempo" est un bijou qui laisse la musique s'imposer et aux musiciens de jouer un rôle de premier ordre. Nola, continue dans la lignée desdeux précédentes pistes, à étonner, à embraser l'auditeur, ce morceau avec sa touche lounge qui inspire un jazz moderne et vivant est une merveille. Red prolonge cette impression de jazz vivant et en mouvance, du swing, une touche de free jazz et une belle énergie.
Winter Wind fait redescendre la pression des 4 derniers morceaux, on se retrouve dans un registre plus mélancolique qui fait la part belle aux musiciens sensationnels, la voix de l'artiste se fait douce et tendre à l'image d'une couette dans laquelle on souhaiterait se draper. Sublime. Desire, dans la lignée des morceaux tels que Dreamer ou Velvet, est une plage atmosphérique, magnifique, contemplative sur laquelle le temps semble s'être arrêté afin de nous faire partager ces quelques minutes de bonheur intégral. Love constitue la parfaite conclusion de cet opus. Si Dreamer ouvrait cet opus pour nous plonger dans un songe idéaliste, Love quant à lui nous hypnotise sur un son urbain. Entre acid jazz et lounge music, on se sent pousser des ailes à l'écoute de cette petite merveille. Le temps a défilé trop vite et l'envie d'appuyer sur replay se fait sentir ? Une conséquence bien logique après l'écoute de cet album qui est une petite tuerie intemporelle.
Un premier album ambitieux mais pas prétentieux qui s'écoute avec un plaisir exquis. José James réussi le tour de force, un peu à l'image d'un Kurt Elling, à dépoussiérer le jazz vocal, qu'il soit masculin ou féminin, qui a tendance à se reposer sur ses lauriers douillets. Peut-être le meilleur disque de jazz vocal de cette année ? En tous les cas, la plus belle révélation masculine de jazz vocal. Laissez-vous happer ce cd qui mélange les genres musicaux, doté une production en apesanteur, de musiciens excellents et surtout qui est survolé par la voix intense et profonde José James, vous ne le regretterez absolument pas. Un chef d'oeuvre.
Note Finale : 19/20
Park Bench People :
4 commentaires:
Décidément ! :))
Excellent album signé José James effectivement.. j'en ai moi aussi causé il y a quelques mois..
Dommage de ne pas avoir mis "desire" en extrait, c'est un titre magnifique je trouve...
c'est sans doute mon coté romantique qui me fait dire ca :)
@ Eric :
Sacrilège réparé ;-) c'est vrai ce morceau tout particulièrement est superbe et on peut affirmer que c'est un album sans fausses notes.
Alors là, tu attises ma curiosité... et me tente bien avec ce José dont je n'ai jamais entendu parler :o)
You write very well.
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