C'est un peu triste mais cela est ainsi la blogosphère et en général le web ne laissent plus beaucoup de place pour les séniors de la musique. Même moi dernièrement je n'ai parlé que de jolies et jeunes chanteuses aux voix fluettes car il faut l'avouer (ne dit-on pas faute avouée, faute à moitié pardonnée ?) c'est une certitude, ceux qui étaient autrefois des valeurs sûres de la musique n'excite plus les comptes en banque des maisons de disque, les neurones des annonceurs et peut être même nous, public toujours à la recherche de la nouvelles sensation, de l'artiste qui sera la best next thing avant de passer rapidement à autre chose et en même temps nous voulons que cette nouvelle sensation dure, ne soit pas un simple coup dans l'eau. Notre schizophrénie nous fais perdre la tête alors que l'essentiel est peut être de nous replonger dans les sources, dans une production honnête remplie de ferveur, très loin des effets de mode.
Celle qui fut souvent engagée aux côtés de Bob Dylan dans les années 60's et qui s'est toujours investie dans les batailles qui lui tenaient à coeur : la paix, la liberté, contre toutes les injustices dans le monde est toujours dans les coeurs : la reine de la folk. Certes son folk a toujours revêtu une forme classique pas sophistiquée ou aguicheuse pour un sou car c'est toujours avec sobriété et ferveur qu'elle a chanté ses textes de folk ou de gospel engagés, elle a toujours privilégié le contenu à la forme. Bref, vous l'aurez compris, c'est une très grande dame. Sorti presque dans l'indifférence générale en Europe en 2008, Day After Tomorrow constitue le 24ème opus de Joan Baez et qui signe pour ainsi dire ses 50 ans de carrière irréprochable. Joan Baez dans ses jeunes années possédait une voix de soprano aussi limpide qu'un lac glacé, aujourd'hui si sa voix se fait plus grave, plus humaine et plus émouvante, elle a acquéri également des failles qui font en sorte que l'émotion prend une tournure plus mature et bouleversante.
Dans le cadre de ce nouvel opus, elle s'est faite aidée par la légende musicale Steve Earle afin de sortir un opus authentique et puissant. Composé de textes de Steve Earle et de reprises de chansons provenant essentiellement d'artistes féminines (Diana Jones, Patty Griffin, Thea Gilmore, etc.) cet opus peut se révé,ler au premier abord se révéler un opus idéal à écouter auprès d'un bon feu de bois. Cependant au fil des écoutes, il s'avère beaucoup plus essentiel : prenant, envoûtant et assez intense et beau pour provoquer des frissons de bonheur et de tristesse. De plus, cet opus se révèle également atemporel, l'ambiance des sixties est impeccablement resituée mais au final il sonne comme un album universel : l'humain au travers de ses blessures, de ses batailles, de ses victoires, de ses sentiments les plus profonds est mis à l'honneur grâce à une production sobre et subtile. Je n'ai pas envie de mettre en évidence une chanson au détriment d'une autre car chaque minute des 36 qui totalisent la durée totale de l'album valent le détour.
Pour résumer l'album deux adjectifs : bouleversant et apaisant. Un autre pour vous convaincre : essentiel.
Note Finale : A
Day After Tomorrow (Live) :
2 commentaires:
Yes Joan Baez !!! J'ai été bercé (enfant) par elle... ma mère était fan et donc... je le suis !
Je voulais te tagger mais tu l'as été comme moi par Luce... mais j'ai pensé à toi...
Biz et Amitiées
Ha, ce n'est pas parce qu'on en parle pas qu'on ne les écoute pas. C'est une remarque pertinente, il y aurait de quoi débattre longtemps sur ce sujet, j'ai juste envie de dire qu'en ce moment pas un jour ne se passe sans que je lise un "article" sur Bob Dylan ou Neil Young, donc certains des "anciens" sont toujours très présents. Pour ne pas oublier ces dames, je citerais aussi Patti Smith et son ainée d'un jour Marianne Faitfull qui sont bien présentes aussi.
Quant à l'exemple particulier de Joan Baez, je crois qu'elle n'a jamais été très médiatisé (là on a un deuxième débat: blog=média?), mais elle possède une communauté de fan et ses disques et ses concerts reste dans ce cercle (un peu à la manière du Grateful Dead)
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