Je ne pouvais pas lui résister. En effet, cette beauté blonde aux yeux bleus et au brin de voix céleste me procure une poire pour la soif en cette journée d'été caniculaire. Monika Lidke fut le fruit d'un coup de foudre au gré de mes pérégrinations sur cdbaby. Elle a appris la musique en Pologne, en France et à Londres, c'est dire si la musique est une passion à ses yeux. D'ailleurs, son premier projet musical sorti l'an passé Waking up to Beauty représente le croisement de plusieurs cultures : slave, française et anglo saxonne. Entièrement écrit et produit par ses soins l'album a été enregistré dans des conditions live en une seule journée ce qui s'entend et qui explique la fraîcheur et la spontanéité qui se dégage de ce superbe album.
Ce qui est étonnant c'est ce mélange de jazz et de folk unique en son genre, son univers musical est très doux sans être trop mellow. C'est frais, voluptueux et aérien. Bref, cet album est représente un idéal pour s'aérer les idées au calme. Je n'ai pas envie de vous assommer avec une chronique de plusieurs paragraphes alors je vous dirai bien de vous appesantir sur tel ou tel morceau mais je trouverai cela hypocrite, cet album est divin du début à la fin, un sans faute exquis et pour ceux qui insistent vraiment je leur dirai simplement d'écouter le titre en français Vincent et si vous hésitez encore à l'épouser à la minute c'est que vraiment vous êtes sans coeur !
Un premier album qui regorge de promesses : en un mot : paradisiaque.
Ohh Shakira ! Cette déesse aux mouvements de hanches inimitables représente le plus beau de mes pêchés mignons. Je t'ai pardonné l'infâme Hips Don't Lie (influencé par ce looser de Wyclef... et puis ce duo inintéressant avec Bee qui était loin d'être piquant) et je te retrouve avec Loba qui est la version espagnole de She Wolf (qui sera en écoute dès la mi-juilllet) qui constitue le premier extrait de ton prochain album qui sortia en septembre 2009 selon les premières estimations. Ce morceau pop disco très suggestif devient rapidement addictif. Un retour qui annonce des nuits torrides.
J'ai flashé très rapidement sur ce groupe australien. En 2006, il avait sorti leur premier album Between last night and us et Banjo and Violin, un de leurs extraits m'avait marquée à l'époque. Leur musique est considérée comme de la musique pop/folk roots, c'est souvent doux et mélancolique, jamais criard, ni trop commercial. Le groupe a vraiment trouvé un excellent compromis entre musique roots et accessible à tout un chacun. The Audreys il est vrai est l'un des groupes phares que nous offre l'Australie qui n'a pas hésité à attribuer au groupe de nombreux prix. Je dois avouer : la charismatique chanteuse Taasha Coates apporte vraiment quelque chose de spécial à ce groupe. Sa douce voix angélique et juvénile séduit immédiatement l'auditeur qui aura bien difficile de se défaire de son charme.
Après un premier album lumineux, léger et ô combien séduisant, The Audreys sont revenus l'an dernier avec leur second effort : When The Flood Comes. Le ton est résolument plus sombre, plus incisif et mélancolique même s'il garde toute sa fraîcheur et son côté aérien et enjôleur. En réalité, le groupe confirme tout le bien que je pensais d'eux il y a quelques années. Chelsea Blues donne le ton. Le dépaysement est total, le fin fond de l'Amérique vient nous happer. Les versets sont légers et délicats et le refrain bien roots avec les choeurs masculins. Plus mélancolique et atmosphérique Head So Heavy me fait songer même à Alison Krauss. J'ai l'envie irrépressible de planer sur ce morceau poétique et subtil. Une pépite. Paradise City possède une ambiance plus sombre et troublante. Si je devais mettre une référence, la chanteuse me fait songer ici à la sirène Heather Nova, ce morceau plus pop destiné à aider à la commercialisation de l'album est excellent. Le tempo se relève sur le morceau de folk aux effluves de rockabily Lay Me Down. C'est simple, un must.
Plus simple dans sa forme Closing Time dégage des airs de charmante lullaby alors que le titre éponyme de l'album When The Flood Comes s'impose comme l'une des meilleures chansons de l'album nous replongeant dans une ambiance désenchantée. Les arrangements de cordes sont sublimes. Plus doux et tendre le folk de Anchor saura charmer vos écoutilles. Le style de cinématographique de Sally & The Preacher en fait une de mes chansons préférées de l'album. A écouter d'urgence. Et comme un must en annonce un autre, la mélancolie douce amère de Small Things est tout simplement superbe. Here He Lies fait songer à une comptine chantée devant un feu. Très roots, très bon également. Encore une chanson préférée ? Oui, Songbird est Ma chanson préférée de l'album. Cette ballade aérienne est de l'or 24 carats pour les oreilles. Pas Besoin d'ajouter quoi que ce soit. More To A Sinner clôture l'album sur une charmante note folklorique.
Un second album qui confirme le talent de ce jeune groupe australien. Aisé d'accès, très agréable à l'écoute et bien produit. Le tout rehaussé par les belles vocalises de la chanteuse. Un petit must.
Il y a comme cela des artistes qui vous marquent davantage que d'autres pour de multiples raisons : après l'avoir découverte chez Daniel (d'ailleurs vous pouvez écouter chez lui le précédent opus de Wendy ici), j'ai vraiment pensé que je découvrirai un tas d'articles sur Wendy McNeill, je la trouvais unique, sincère, émouvante, bref elle possède, à mes yeux, l'étoffe d'une grande artiste et pourtant il n'y a presque rien à se mettre sous la dent point de vue web, cela fait peine à constater. Canadienne d'origine, elle vit actuellement en Suède et a déjà sorti pas moins de 4 albums (sans inclure ceux qui n'ont pas bénéficié d'une sortie officielle) si on inclus A Dreamers Guide To Hardcore Living son dernier album en date sorti en 2008/2009 selon la région du monde.
Quand j'ai écouté pour la première fois Wendy McNeill, cela a été davantage la découverte d'un univers musical qu'un coup de foudre musical. Entendez par cela qu'il faut s'immerger, accepter de se laisser imprégner par sa musique très originale : un melting pop de musique de cabaret et de folk tzigane, le tout rehaussé par l'accordéon et la sublime et singulière voix de Wendy. Quand on l'écoute, on ressent son investissement personnel dans sa musique, elle est habitée par ce qu'elle fait, il n'y a pas de calcul et c'est cela qui la rend si unique en son genre. Son univers musical est vaste, complexe, varié, mi-ange (les choeurs angéliques qui parsèment l'album sont superbes), mi-démon, mélancolique ou lumineux, il est traversé de multiples références et les magnifiques arrangements grandiloquents d'inspiration baroque mettent en valeur les superbes textes de Wendy qui nous content le plus souvent des histoires sombres ou fantastiques.
Embarquez-vous pour un aller simple dans le monde musical singulier de Wendy, un voyage qui envoûtera vos oreilles.
Note Finale : 16,5/20
Attention ! Pour tous ceux qui habitent en Belgique et dans les alentours de Bruxelles, Wendy McNeill se produit dans le cadre d'une concert gratuit le 3 juillet 2009. Toutes les informations ici. Une occasion à ne pas manquer.
C'est par elle que tout a commencé, comment dire ? J'avais perdu un peu de mon intérêt pourtant légendaire pour le jazz vocal (cela fait des années que je suis fan de ce genre musical). Pour moi l'année 2008 s'est révélée d'une part assez classique voir entendue avec le retour des divas pour des albums sans vraiment de surprises : The Cole Porter Mix de Patricia Barber, When You Know de Dianne Reeves, Loverly de Cassandra Wilson, Brewin' the Blues d'Elisabeth Kontomanou, Misery de Laika Fatien et d'autre part mes coups de coeur absolus pour Worrisome Heart de Melody Gardot, Blackbird de l'australienne Katie Noonan et le premier opus de la brillante Raya Yarbrough j'ai découvert également le jazz nordique avec Beady Belle, Fredrika Stahl, Caroline Henderson et Kristin Asbjørnsen.
Mais c'est Halie Loren, une artiste américaine indépendante qui vraiment m'a redonné goût pour le Jazz Vocal Classique, des reprises de grands standards qui ont fait le tour de la planète tels que Fever, Summertime, etc. C'est un fameux challenge qui l'attendait car d'une part ces morceaux ont déjà été repris maintes et maintes fois avec plus ou moins de bonheur et d'autre part Halie Loren est seule sur ce projet autoproduit, elle bénéficie uniquement de la collaboration étroite avec le pianiste Matt Treder et de trois autres musiciens pour parachever l'ambiance de l'album. C'est peut être cela sa plus grande force, ne pas être bousculée par un producteur qui va faire en sorte que l'album soit plus commercial ( Tommy LiPuma en bien et David Foster en mal). Pourtant, la jeune et charmante Halie Loren n'était pas nécessairement disposée à faire un album jazzy même si cela représentait ses racines musicales. En 2006, elle sortait un premier album original salué par la critique Full Circle qui mêle pop alternative avec déjà un feeling jazzy. Sur les conseils de son entourage qui lui affirme qu'elle possède la voix et le swing, Halie se serait lancée sur son nouvel album sorti l'an passé They Oughta Write A Song... un projet qui la va comme un gant.
Découverte grâce aux heureux hasards que propose le web, j'ai de suite succombée à sa voix : carressante, veloutée, nuancée, chaleureuse, sensuelle, pétillante avec un vrai sens du swing et de la nuance, j'ai tant aimé que je me suis précipitée que son site pour acheter cet album. Cela a fait un bien fou pour mes oreilles et très peu de mal pour mon porte feuille, il y est à excellent prix, voir ci-dessous. Ensuite ce disque de reprises offre une atmosphère feutrée, très mellow mais pointue. Le résultat est délicieux, je ressens un bien être envahir mon corps quand j'écoute Halie, elle met des nuances là où d'autres chanteuses récitent leurs notes par coeur de peur d'une fausseté. Si l'album constitue essentiellement en de reprises, trois nouvelles compositions sont à l'honneur : They Oughta Write A Songtout d'abord qui ouvre l'album. Une superbe entrée en matière élégante et raffinée. De quoi me mettre l'eau à la bouche pour la suite. A Whiter Shade Of Pale, un classique du rock retravaillé pour un version jazzy d'une belle fluidité. Une réinterprétation originale rehaussée par la sensibilité personnelle d'Halie. Une merveille.
Blue Skies de Berlin prend une tournure funky légère, audacieuse, pleine de charme. Le ciel n'a jamais été d'un bleu aussi chatoyant... Autumn Leaves est l'une de mes chansons préférées de tous les temps, comme cela s'est dit. J'attendais fébrilement le résultat et je n'ai pas été déçue. Halie lui a donné un timbre lo-fi, très doux aux couleurs pastels. Seule une douce mélancolie parcoure ce titre souvent travaillé de façon mélodramatique. Quelques frissons plus tard, le jugement tombe : c'est une perle. La reprise de Fever est souvent un casse-tête comment faire oublier Peggy Lee ? Pas besoin d'en arriver là pour apprécier cette nouvelle version sensuelle qui met une fois de plus la virtuosité des vocalises d'Halie en évidence. Définitivement Hot. D'habitude je n'apprécie que peu les reprises de God Bless The Child, je ne sais pas pourquoi... c'est comme cela, Halie m'a réconcilié avec ce fait : cette version jazzy/bluesy est magnifique. Rainbow Race qui bénéficie uniquement de la basse et de percussions s'en sort agrémenté d'une nouvelle fraîcheur. Superbe. Sur le classique Perhaps, Perhaps, Perhaps, Halie se montre plus que jamais sensuelle, spontanée, instictive. Cet highlight de l'album est éblouissant.
Pause douceur avec How Should I Know avant de reprendre sur mon coup de coeur absolu de l'album la relecture de Summertime, c'est le premier morceau qui m'a permis de connaître Halie. Un choc, une révélation, cette version soulful est pourvue d'un final somptueux sur lequel Halie donne ses tripes tout en nuances. Somptueux. I Don't Miss It That Much, une nouvelle composition originale, entre dans la danse pour nous délivrer un raffraîchissement salutaire. Adorable et parfait. The Dock Of The Bay est certainement la reprise qui me faisait secrètement le plus peur... Je déteste littéralement que l'on reprenne Otis, mon Otis, ma légende, mon chanteur de soul favori en compagnie de Curtis, Marvin Maxwell et Sam Cooke. Cette année, à cette ineptie qu'est devenue Nouvelle Star, il y avait un gugus qui s'était permis de reprendre le grand Otis, si j'aurais été là je lui aurais balancé mes godasses. Passé cet interlude plein de finesse, j'annonce le verdict : et bien cette reprise faite par Halie est légère, douce, chantante dotée d'un excellent swing. Mention très bien. As Time Goes By est l'une des plus charmante chanson que j'ai entendue de ma vie. Je suis toujours sous le chame de cette chanson surranée, vestige d'une époque qui n'est pas prêt de réapparaître. Une fin exquise d'un goût très certain.
Un de mes albums de jazz favori de 2009. Le charme d'Halie Loren est irrésistible. Un pur plaisir pour ce jazz fait maison avec beaucoup d'authenticité et de personnalité. Tant de simplicité et de générosité méritent d'être récompensés. Si vous aimez, n'hésitez pas à la soutenir.
Ce matin, j'en ai fait de belles découvertes que je vous rapporterai prochainement mais je trouve que ce blog manque ces temps-ci de soul, non ? Grâce, une fois de plus à i-tunes, j'ai découvert ce blanc bec dénommé Mayer Hawthorne qui chante divinement de la retro soul music plus mellow que nature, Raphael Saadiq doit déjà se faire du mourron. Signé sur le label Stone Throw davantage réputé pour ses excellentes sortie hip hop (J Dilla, etc.), j'attends avec impatience un vrai premier album A Strange Arrangement qui sortira à la date fatidique du 09/09/09. En attendant, je vous mets en écoute son Ep : A Few Tracks (découverte ici). Le résultat est exceptionnel, le pire dans cette histoire ? Je n'exagère même pas (pour une fois) !
Je n'arrive pas à croire à ce fait pourtant bien réel : personne sur le web francophone n'a jamais écrit quoi que ce soit à propos de Julie Feeney. Et pourtant.. quelle regrettable erreur et en même temps quel bonheur de vous faire découvrir mes lecteurs si chéris cette merveilleuse découverte faite au hasard de mes divagations sans fin sur i-tunes. Cette artiste irlandaise reflète ce qui se fait de mieux pour le moment dans son pays. Certes, Il ne manque pas de grandes chanteuses irlandaises mais le catalogue proposé par ces belles dames n'est pas toujours des plus pointus (mis à part Lisa Hannigan et la légendaire Sinead), souvent on s'embourbe dans le folklorique et cela ne relève pas en général de mes goûts personnels.
A 28 ans, Julie a sorti son premier album 13 Songs maîtrisé de bout en bout. En effet (et ce que j'adore par dessus tout), cette jeune femme a écrit, composé, assuré la plupart des instruments, produit et même distribué ce premier album, mieux qu'impressionnant, c'est la signature d'une artiste qui se donne les moyens d'imposer sa vision artistique. Bien sûr, le résultat pourrait être raté, avec même toute la bonne volonté du monde, elle aurait pu se vautrer mais cela n'a pas été le cas. La sortie de ce premier effort a généré la naissance d'une des artistes les plus douées de son pays (et peut être au-delà des ses frontières) rien de moins. D'ailleurs, elle a reçu pour cette première oeuvre l'équivalent irlandais des prestigieux Mercury Music Prize avec également des critiques souvent dithyrambiques à la clé.
Voilà que j'écris deux paragraphes sans même évoquer sa musique, c'est tout moi. Tout d'abord Julie Feeney, c'est une voix extraordinaire : d'une clarté aveuglante, d'une expressivité qui tirerait des larmes aux pierres, elle n'est pas sans évoquer Sinead ou Elizabeth Fraser des Cocteau Twins, c'est le plus beau compliment que j'aurais pu lui faire. Ensuite, c'est un univers musical complexe, sophistiqué, élégant et minimaliste. On peut évoquer le folk mais pas la pop music. En effet, sa musique n'est pas des plus accessibles au premier abord. Bien sûr il y a cette ouverture incroyable que constitue la merveille de toutes les merveilles : Aching. Cette chanson me donne des palpitations à chaque écoute. Son chef d'oeuvre personnel. Le reste se déguste à l'abri des regards, du stress et autres bruits inconvenants de la vie de tous les jours. Suivez mes instructions : Ouvrez ma playlist de Deezer afin d'écouter l'album en entier et fermez les yeux. Les rouvrir après l'écoute de la sublime clôture en forme de lullaby Lui. Une expérience unique.
Un premier album en guise de voyage initiatique dans le dreamy world de Julie Feeney. Délicat, élégant, superbement maîtrisé du début à la fin. Un petit miracle musical. Parmi le best of musical de 2006. Sans oublier qu'elle vient de sortir en juin 2009 son nouvel album Pages que chroniquerai très prochainement, je l'ai déjà !
J'ai reçu sur mon adresse mail, il y a une semaine, un message pour le moins mystérieux me demandant si Lili Ster serait un coup de coeur pour mon blog ? Et bien oui, j'ai craqué pour cette artiste française qui reprend d'une façon sensuelle et personnelle le tube Relax de Mika. Un premier album déjà enregistré verra bientôt le jour. Pour découvrir plus, je vous invite sur son MySpace. J'apprécie également ses compositions françaises. C'est rare. Une belle voix et personnalité, cela ne sera pas le dernier post à son propos.
Je vous avais parlé de Kesang Marstrand il y a quelques mois ici, j'avais crié mon coup de coeur pour sa musique. Depuis j'avais pris contact avec cette belle artiste née d'une mère danoise et d'un père tibétain qui m'a par la suite très gentillement répondu. Quelques semaines plus tard, j'ai même reçu son premier album Bodega Rose dédicacé, ce fut le bonheur intégral. Si à l'époque de sa découverte j'étais sous le charme de sa musique, ce dernier s'est transformé au fur et à mesure en sortilège. J'ai été d'abord totalement envoûtée par sa voix : d'une clarté, d'une pureté et d'une sincérité évidentes, Kesang fait partie des grandes vocalistes de la scène folk du moment aux côtés d'Alela Diane ou d'Emily Jane White. Elle est angélique.
Mais Kesang n'est pas qu'une grande voix, ses textes d'une grande poésie et élégance ainsi que des compositions mélodiquement riches viennent compléter le tableau de la jeune artiste. Son univers folk/jazzy acoustique est d'une douceur infinie parsemé d'arragements minimalistes mais ô combien superbes et intelligents, d'ailleurs la seule reprise de l'album Say Say Say (McCartney/Jackson) en est un brillant exemple. Colorless Farewell vient ouvrir la danse : un morceau à la rythmique nerveuse, un peu bohémienne, pleine de poésie. Une magnifique entrée en matière. Say Say Say la fameuse reprise que j'ai déjà complimenté plus haut. Que dire de plus ? Une merveille enfin dépouillée de tout artifice, Kesang rend infiniment touchante cette pop song. Real Boy est un morceau incontournable à l'écoute. Cette touchante ritournelle met en évidence les très charmantes capacités vocales de Kesang. Fabuleux.
Sur un rythme assagi, Grow Garden, on se sent happé, aspiré par ce son doucement mélancolique qui nous procure un sentiment de bien être délicieux. Plus aventureux, Lioness nous propose une Kesang radieuse sur un rythme légèrement reggae. Un joyau à déguster lors d'une belle après-midi d'été. Ambiance feutrée et jazzy sur The Choir Sighed. Beware Norah Jones ! Un bijou chill out. Paris n'est pas loin avec l'envoûtant Any Kind Of Bridge. Accompagée d'une simple gratte acoustique sur The Slightest Sound, Kesang en fait une chanson indispensable et profondément attachante. Today Next Year offre une ambiance calme mais pas que cela, c'est très bien composé et cela accroche l'oreille de par son ambiance légèrement plus sombre que le reste de l'album. Superbe. La ballade When You Returned me procure toujours autant de plaisir après plusieurs écoutes. Une petite perle de simplicité et de grâce. La fin de l'album se clôture sur deux merveilles : Thin Skin qui me donne des frissons et Bodega Rose qui rivalise avec les meilleurs travaux des plus grandes chanteuses folk/jazzy.
Je ne peux pas m'empêcher de craquer pour ces chanteuses qui regorgent de multiples talents : vocal, écriture, interprétation et composition, Kesang en fait partie. Un premier album étonnant à la fois de maturité, de sensibilité et de simplicité. Un must pour les amateurs de folk sans effet de mode et de manche. Note Finale : 17/20
Sans Daniel, j'aurai certainement pris contact avec la musique de Linda Carlsson alias Miss Li plus tard que prévu. Début 2008, je la connaissais de nom et n'étais pas plus enthousiasmée que cela de découvrir sa musique.En effet, cela n'a pas été un coup de foudre immédiat, sa musique très dynamique et sa voix placée généralement très haut ont de quoi déconcerter au premier abord (dans la même lignée que Frida Hyvönen). Et puis, on se laisse prendre au jeu : ses mélodies pop sont fun et mémorables, son écriture acérée et réaliste ainsi que sa musique possède un charme foncièrement intemporel : un mélange de jazz, de blues et de cabaret pop aux effluves des 50's. Par dessus-tout, elle est dotée d'une voix très expressive et d'une personnalité forte.
Finalement, le couperet tombe après la découverte à tête reposée de sa discographie : elle est l'une des artistes scandinaves les plus prolifiques sur un si court laps de temps (3 albums entre 2006 et 2007 : Late Night Heartbroken Blues, God Put a Rainbow in the Sky et Songs of a Rag Doll) et les plus douées de sa génération. Elle a raflé, en 2007, tous les prix qu'il était possible d'obtenir dans les pays scandinaves car elle a mis tout le monde d'accord sur son fantastique talent de pop girl. Il lui faudra pour la première fois deux ans pour sortir son quatrième album Dancing The Whole Way Home (2009) mais j'avais envie d'abord de vous la présenter à travers d'un Best Of qui regroupe les meilleurs titres des trois premiers albums sur une première galette et des b-sides et outtakes sur une deuxième ; le tout retraçant par conséquent le fabuleux destin de cette artiste provocatrice et sensationnelle.
Un Best Of presque parfait qui permet une introduction idéale à la musique inoubliable de Miss Li.
Gros coup de foudre pour Alondra Bentleyil y a de cela déjà deux mois. J'ai de suite harcelé (au sens propre comme figuré vu le nombre de mails envoyés) sa maison de disques indépendante Absolute Beginnerspour acheter la version physique de son premier album Ashfield Avenue introuvable par le biais d'autres filières de distribution. Après plusieurs mails, j'ai enfin reçu une réponse, ils m'envoient un exemplaire sans rien en contrepartie, je n'en attendais pas autant, j'étais plus que prête à acheter cet album que je considérais déjà comme une des petites merveilles folk de 2009. En effet, cette jeune espagnole m'a comme qui dirait ensorcelée de par sa voix angélique et son univers musical folk classique délicat, personnel et poétique. Après Anni b Sweet (que j'ai chroniqué récemment ici, n'hésitez pas à la découvrir si cela n'est déjà fait, j'ai adoré) l'Espagne s'impose tout doucement dans le domaine de la folk music.
Dot Dot Dot ou ... la première chanson apparemment sans nom vraiment défini est une entrée en matière plus qu'évidente pour l'auditeur. Touchée par la grâce, Alondra Bentley déploie sa magnifique voix sur cette ballade frissonnante. Les aigus dans les refrains sont divins. Cette merveille, que dis-je, ce petit chef d'oeuvre est sans conteste l'une des highlight de 2009. Still Be There semble vraiment être inspiré de la musique de la légende Nick Drake. Ce titre mélodramatique aux cordes soyeuses est un joyau dans le genre. A écouter d'urgence. Oscillant entre ambiance bohème et noire, Of All Living Creatures, Why A Human Being? enchante dès les première notes. Plus posé et simple, le duo partagé avec Gary Olson (inconnu jusqu'à ce que je trouve le MySpace de son groupe ici et qui fait partie du projet pop de Murdoch God Help The Girl) Meltdown est hypnotisant, les influences folk américaines parfument ce superbe titre. L'acoustique Some Things Of My Own distille ses saveurs avec une élégance et une délicatesse innées. A noter que cette pop/folk song possède une très belle mélodie et de superbes arrangements de cordes.
Sunglasses paraît comme un interlude ensoleillé et charmant face à la suite Giants Are Windmills. Ce morceau folk qui débute sur un note a cappella époustouflante se dirige davantage vers une ambiance plus décalée, et féerique. Aussi déroutant qu'excellent ! Un bijou. Sugarman est une comptine enchanteresse. Avec son refrain tourbillonnant, on peut difficilement faire plus attachant. Munie de son banjo sur I Feel Alive, Alondra fait une fois de plus des miracles sur cette plage ludique et pleine de fraîcheur, une nouvelle merveille. Sur fond de musique un peu rustre, Shine illumine littéralement la galette, on reste, en effet, sur une note légère et adorable. Par contre, The Petal House nous replonge immédiatement dans une atmosphère plus pesante et triste. Déconcertant après de si belles plages lumineuses et pourtant.. que d'émotions. Cette ballade mélancolique est sublime, les choeurs d'Alondra exquis. Somptueux. Le doucement lugubre Star For Mummy renoue avec la veine musicale de Nick Drake ou encore de Vashti Bunyan. Fascinant
Je reste scotchée par cet album, un début d'une grande maîtrise, une produciton soignée qui met en évidence la voix céleste d'Alondra qui s'impose définitivement comme l'une de mes plus belles rencontres musicales de 2009. Pour les amateurs de belle musique folk, cet album est un indispensable.
Ahlala ! Mon coeur a toujours été partagé entre deux crooners : d'un côté Richard Hawley, le britannique, le type fauché, mélancolique, désabusé et de l'autre, par le pétillant surfeur californien Chris Isaak, plus pimpant que lui tu meurs avec son brushing légendaire impeccable et sa fascination presque obsessionnelle pour Elvis Presley et Ray Orbison. La bonne nouvelle c'est que cette année 2009, les deux crooners de mon coeur sont de retour. D'abord Chris Isaak qui a sorti Mr. Lucky fin février 2009 aux States et la nouvelle vient de tomber hier soir, Richard Hawley reviendra avec Truelove’s Gutter le 22 septembre 2009. Ahh que j'ai hâte !!!! Bon, je reprends mon sang froid avant que l'on me traite de groupie ;-) Mais avant de chroniquer Mr. Lucky de Chris Isaak, j'avais envie de faire un petit récapitulatif de sa carrière car en Europe l'éternel beau gosse est surtout connu pour 3 tubes : le sensuel et intemporel Wicked Game, le virevoltant Blue Hotel et le très hot Baby Did A Bad Bad Thing. C'est triste, réducteur mais les choses sont ainsi faites.
Alors j'ai décidé de lui rendre justice de façon rapide, à travers un best of qui regroupe les morceaux les plus grand public de ses 8 albums studio (je ne compte pas les live, compil's et album de Noël), oui 8 vous ne revez pas, je parie que vous n'étiez pas trop au courant ! Chris Isaak est une figure incontournable de la scène musical américaine, sans lui, Jack Johnson ou Jason Mraz n'auraient sans doute jamais vu le jour, c'est lui qui a inventé le personnage du surfeur cool. Ses premiers albums sont des pépites (Silvertone, Chris Isaak et Heart Shaped World), Forever Blue (1995) en est l'apogée (ou plutôt l'aboutissement) et Baja Sessions(1996) sur lequel il se met à nu reste mon préféré à titre personnel. Pour les européens, Chris Isaak est plus un personnage un peu ringard, anachronique, qui reste ancré vaille que vaille dans une musique rétro, loin de toute hype et convoitise, personne (bon je parle de la blogosphère francophone) ne s'y est intéressé sérieusement (exceptéRégis!).
Pour moi, Chris Isaak, c'est avant-tout, The Voice, il possède, selon moi, la voix masculine la plus agréable et séduisante à l'oreille, qu'il est capable de moduler de façon étonnante (réécoutez Baby Did A Bad Bad Thing, c'est lui qui assure de A à Z). Quand rien ne va, que votre petit coeur tout mou est brisé, rien de mieux qu'écouter le roi des crooners. Je vous conseille vivement de redécouvrir par le biais de cette compilation classique (découvrir les albums, c'est mieux évidemment) qui a le mérite de lever le voile sur le travail mainstream de belle qualité de ce monsieur à la voix de velours. Toutes mes chansons préférées du bonhomme n'y sont pas mais je releverai outre (le sensuel et intemporel Wicked Game, le virevoltant Blue Hotel et le très hot Baby Did A Bad Bad Thing dixit moi plus haut !) le friendly Somebody's Crying, le Preyslien Only The Lonely, le nerveux Speak Of The Devil, le dreamy Blue Spanish Sky, le bluesy et ténébreux You Owe Me Some Kind Of Love, l'aérien et sublime Can't Do A Thing (To Stop Me Now), le classique Dancin', le bien ficelé Please et la version acoustique Forever Blue. Bref, de quoi, retomber amoureux de sa musique à la fois surannée et intemporelle.
Une compilation impeccable (bon, nous pouvons tout de même chicaner et dire que Wrong to Love You, Lie To Me et d'autres ont été snobées pour imposer des titres plus "friendly") qui regroupe le travail de façade de Chris Isaak. Si vous voulez vraiment cerner le travail du chanteur, n'hésitez pas à fouiller dans les albums, impossible d'être déçu, c'est du travail de pro. Bientôt, la chronique de Mr. Lucky qui signe son grand retour après 7 ans d'absence.
Ils s'appellent Joseph and Jenny Andreotti, ils sont mariés, professeurs d'école et à leurs heures perdues, d'excellents musiciens qui (comme beaucoup d'autres) méritent davantage de visibilité sur le web. Grizzly Owls fait de la musique qui oscille entre dream pop et country alternative et cela vaut vraiment le coup d'y jeter un coup d'oreille. Après un premier Lp By Night On My Bed autoproduit (2007) et un Ep sorti au début 2009 The People Have All Gone, le groupe propose un nouvel Ep I Am Shootfish en téléchargement gratuit sur leur site officiel. Un beau coup de coeur qui j'espère sera partagé avec vous.
J'avais évoqué ici le groupe scandinave Susanna and The Magical Orchestra il y a de cela plusieurs mois lors de la sortie du deuxième opus solo Flowers Of Evil (2009) de la chanteuse Susanna Karolina Wallumrød. Je n'ai pas encore pris le temps de chroniquer les deux albums solo de la demoiselle que le groupe se remet déjà au travail d'un troisième opus prévu de sortir en octobre 2009. En guise de premier extrait l'excellent Palpaltines Dream qui a déjà bénéficié d'une vidéo. Un retour au minimalisme électro excitant.
J'avoue, je ne sais pas trop ce qui m'arrive pour le moment mais la pop ne me fait plus peur, est-ce le temps ensoleille qui fait cela, la promesse d'un été normal (vu l'hiver pourri qu'on a eu, cela serait le moindre dédommagement) ? Je ne sais pas trop ! Ce que je sais c'est qu'il y a quelques semaines, je suis tombée sur cette artiste Aura de 22 ans et qu'il en a résulté une belle rencontre musicale. Cette jeune danoise aux origines multiples (quelques racines françaises et espagnoles viennent compléter celle qui sont danoises) possède tout d'abord un brin de voix plus qu'intéressant, elle a une voix marquante : juvénile, espiègle, très expressive, une vraie personnalité se dégage de ce petit bout de femme, peut être davantage que ses consoeurs anglaise Lily Allen ou Kate Nash auxquelles on peut aisément la comparer.
Finalement, très peu d'informations filtrent à propos d'Aura et de son parcours. Ce premier album Columbineest sorti l'an passé et a glané 2 belles récompenses aux Danish Music Awards en tant que meilleure artiste féminine et meilleure sortie pop de l'année. C'est plutôt pas mal et amplement mérité pour cette découverte piquante qui signée récemment sur la major Sony n'a pas encore bénéficié d'une distribution ailleurs qu'au Danemark (on m'assure dans son entourage et managment qu'il sera bientôt disponible sur i-tunes Belgique et France). Pourquoi ne pas parler de sa musique ? Un mélange très bien ficelé de pop, de folk saupoudré d'une pincée d'électro et d'ambiance western ! Oui, cela peut paraître étrange mais l'univers est très réussi. Le visuel du livret et des photos internes est magnifique : classe, glamour et coloré. Bon, il ne faut pas se leurrer le visuel et la pop ne font qu'un, cela fait partie intégrante au packaging, la forme et le fond sont intrinsèquement liés.
Le contenu est tout aussi séduisant que le contenant : Glass Bones débute sur des cordes et une voix sur le fil, l'émotion au bord des lèvres, Aura impressionne d'emblée sur sa capacité de moduler sa voix. Une entrée en matière d'une grande élégance, douce et violente (les paroles) à la fois. Sublime. Je vous parlais de folk avec une touche de western électro, le voici sur le magnifique Litttle Louie. Un refrain accrocheur tout en souplesse et simplicité vient pigmenter ce morceau d'une superbe fluidité. Comme dans un rêve. Something From Nothing a été un big hit au Danemark, c'est l'un des morceaux qui lui a permis d'asseoir une belle notoriété dans son pays. Relevant de la pop plutôt mainstream, ce morceau très catchy et entêtant, est néanmoins une perle addictive. Retour à une atmosphère plus intimiste avec la ballade aérienne Picture Of The Moon. Envoûtant. J'avoue avoir été un peu déconcertée avec You Are The Reason, j'avais la désagréable impression d'écouter une plage américaine de R&B matinée de guitares espagnoles... bien entendu, Aura brille vocalement, elle a assurément une voix qui porte mais le son, même après plusieurs écoutes, est trop sucré. Sans être mauvaise, elle constitue la plage que j'apprécie le moins sur l'album.
Song For Sophie est La chanson qui l'a vraiment révélée. Sucrée/salée, cette pop song est aussi addictive que Something From Nothing. Excellent. Ma chanson préférée est certainement I Will Love You Monday. Cette chanson qui mêle look rétro et moderne est juste une tuerie pop, l'un des morceaux pop les plus excitants de cette année. Une merveille sur laquelle Aura se révèle irrésistible et espiègle, reléguant des chanteuses fades comme Duffy dans les limbes. It's hot in here ! Clean Hands est sans conteste la chanson la plus émouvante de l'album : des paroles émouvantes sur l'abus, des arrangements fins, délicats et travaillés, une interprétation d'une grande justesse, bref, un bijou. On reste dans le registre de l'émotion avec Are You For Sale. De nouveau, c'est un sans faute, une magnifique ballade jouissant d'une belle sobriété. Un autre highlight à écouter. Antony est comme son titre l'indique une chanson sur l'artiste Antony. Un hommage vibrant et sincère pour cet artiste hors normes. Sur la deuxième galette reçue en bonus avec Columbine il y a beaucoup de remix mais surtout trois chansons que j'ai ajouté à la Playlist initiale. Deux nouvelles : Stay The Same, un single idéal pour les journées ensoleillée. Un brillant rayon de soleil et Lulla Goodbye, une merveilleuse lullaby. Sans oublier la version acoustique Song For Sophie. Indispensable.
Un album pop aux accents folk (presque) sans fautes. Aura est arrivée en un seul ablum à se démarquer de ses concurrentes de par sa voix davantage typée, son écriture fine, sincère et simple et des solides compositions.
Il y-a-t-il vraiment quelque chose à ajouter sur Lhasa de Sela ? Elle est l'une des plus grandes chanteuses contemporaines. Cette artiste à la voix grave et profondément émouvante chante à la perfection en anglais, français et espagnol. Après le projet La Lhorona créé avec Yves Desrosiers en 1998 et The Living Road (2002) sur lequel elle a collaboré de façon étroite avec François Lalonde et Jean Massicott, il aura fallu plus de 6 longue années d'attente pour voir l'arrivée de son premier vrai album solo au titre éponyme (ici, elle en assure seule la production). Dans le cadre de ce nouvel opus, les ambitions "world music" de premier standing son mises au placard au profit d'un album folk de format classique. Lhasa ne s'y exprime qu'en anglais, alors cela fait tout drôle du premier abord, on se sent décontenancé, que se passe t'il ?
On a peine à la reconnaître : les "r" qui roule de façon si dynamique, le chant qui auparavant enflammait notre esprit a fait place à une artiste plus posée et introspective. Au fil des écoutes, je me suis prise à adorer cet album, je n'avais même jamais été autant touchée par sa façon de chanter. Je préviens tout de suite, l'album risque de ne pas plaire à tout le monde : pas original pour un sou, le ton extrêmement feutré (presque lo-fi) à l'ambiance bluesy/jazzy représente pourtant une expérience sonore hors du commun car cette voix, la voix de Lhasa est tout simplement bouleversante. On se retrouve absorbé dans un univers musical contemplatif, en apesanteur car le temps s'est arrêté le temps de l'écoute de l'album. Solaire, malgré son aspect dépressif, Lahsa n'a pas oublié d'être habitée par la poésie à travers ses textes vibrants : elle évoque des fables dans lesquelles elle est réveillée par des cloches venant d'une ancienne cité noyée, d'un poisson à visage humain, d'amours brisés ou déçus, des textes limpides, fantasques et d'une grande beauté.
Dès l'introduction Is Anything Wrong, on se sent troublé par cette voix presque blanche, intemporelle pour ce morceau de country alternatif (à noter les quelques claps qui évoquent en arrière plan ses origines latines). La mélancolie de ce morceau prend directement aux tripes. De même, sur l'excellent Rising choisi à juste titre pour promouvoir l'album, on ne peut s'empêcher de s'engouffrer dans ce spleen poignant. Une oeuvre d'art. Love Came Herede par son feeling jazzy/bluesy entêtant est une perle. L'Amérique est définitivement dans la place, savoureux. What Kind of Heart est un des chefs d'oeuvre de l'album : on ne peut s'empêcher de penser aux plus grandes comme Nina Simone. Il y a cette forme de recueillement et d'intensité qui caractérise les plus grandes interprètes. Que de frissons ressentis en écoutant cette ballade acoustique squelettique sur laquelle Lhasa fait des miracles. Magistral. Etait-il possible de ralentir encore le tempo devenu presque moribond de cet opus qui s'acharne obstinément à vouloir défier l'écoulement du temps ? Oui, avec Bells. Ce morceau de folk crépusculaire est déchirant. Me sera t'il possible de finir cette p**** de chronique sans verser une larme ? C'est drôlement mal engagé !
Ouf ! De quoi respirer avec le léger, lumineux et sublime Fool's Gold mais cela n'est déjà plus qu'un mirage, un interlude pour déjouer notre attention car A Fish On The Land vient nous reprendre à la gorge, le ton splendidement plaintif de Lhasa, sur fond d'arrangements délicats de nature latine, vient nous recouvrir d'une chape de plomb. Impossible de se défaire de son emprise. Where Do YouGo (la deuxième collaboration après Rising avec son voisin le génial montréalais Patrick Watson) constitue également une folk song, au rythme un peu plus enlevé que la moyenne de l'album, des plus envoûtantes. Excellent. The Lonely Spider fait honneur aux meilleurs morceaux d' Angelo Badalamenti. Ce son ténébreux est un must à écouter absolument. Au fur et à mesure de l'album, on se retrouve dans des ambiances de plus en plus sombres : 1001 Nights vient sans conteste pour le prouver. le son est rèche, nerveux, volontairement à nu, Lhasa s'aventure au tréfonds de son âme. I'm Going In, autre chef d'oeuvre de l'album, bouleverse de nouveau, on ne peut que se sentir submerger par cette émotion à fleur de peau. Anyone and Everyone clôture sur note étrange, si vous avez pu le remarquer : le son est plus haut, davantage réverbéré. Si vous dégustez ce morceau avec des écouteur, vous avez la réelle impression qu'elle chante au coin de votre oreille. Etrange et magnifique à la fois pour ce morceau qui navigue dans une douce mélancolie entrecoupée par quelques rayons de soleil.
Je ne sais pas comment dire cela ! Je me suis retrouvée presque anéantie par l'écoute de cet opus, c'est rare ! Je le dis de suite c'est un album de facture classique mais qui deviendra rapidement un classique en lui-même car Lhasa s'y montre exceptionnelle.
Mais non, je ne succombe pas insidieusement aux pop songs sans grande originalité de Lady Gaga, j'ai visionné ce matin la vidéo acoustique d'un de ses tubes Poker Face et j'ai juste trouvé cela pas mal foutu : elle chante juste et joue du piano, c'est pas à Britney Spears ou Madonna (ouais, il bon, il paraîtrait qu'elle joue très faux - ou pour du faux - à la guitare) à qui l'on peut demander cela !