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vendredi 17 décembre 2010

2010 - Aloe Blacc - Good Things - Review / Chronique - Un soulman engagé pour le meilleur


Good Things by Sabrine Carrein on Grooveshark

Ce type a débarqué de nulle part d'une certaine manière. C'est vrai qu'il a traîné ses basques au sein du duo hip hop Emanon puis repéré par le label spécialisé dans le hip hop alternatif Stone Throw Records, il enregistrera un premier album Shine Through qui mettait en évidence un excellent artiste fortement influencé par le hip hop moderne, l'électronique et ses racines latines (il est né aux States de parents panaméens). Mais tout cela semble à mille lieux d'I Need A Dollar qui lui a procuré un popularité immédiate. Ce titre utilisé pour être le générique de la série HBO How to Make It in America l'a propulsé comme l'une des révélations soul de 2010. Davantage connu pour être un rappeur, il s'est lancé dans la soul vintage, domaine très prisé de nos jours alors que le style nu-soul stagne quelque peu et que le R&B sombre dans la décrépitude artistique dictée par la F.M.

Cependant, il ne faut pas enfermer le second album d'Aloe Blacc : Good Things dans le pur excercice de style soul nostalgique. En effet, si ce nouvel effort applique presque à la lettre la recette de la soul des années 60's et 70's, il a néanmoins le bon goût de renouveler les golden years de Stax et de la Motown, lesquelles n'avaient pas froid aux yeux de sortir les albums politiquement et socialement engagés de Curtis Mayfield ou de Marvin Gaye. Good Things est l'un des très grand albums de soul de 2010. J'irai même à avancer qu'il possède toutes les qualités pour devenir un futur classique du genre (intelligence, intemporalité, charisme, etc.). Aloe Blacc aborde, de façon sobre et efficace, des sujets d'actualité qui reflètent les problèmes auxquels de plus en plus de populations sont confrontées : misère sociale et intellectuelle, abus du capitalisme, désespoir, abandon, désillusion et (dés)amour. Sur la forme, Good Things bénéficie d'arrangements cuivrés et psychédéliques qui procurent à l'album une palette musicale riche et pas si commune qu'on pourrait le croire.

I Need A Dollar garde, même après plusieurs mois de matraquage médiatique, toute son énergie du désespoir intacte, impossible de ne pas garder le refrain de cet "instant classic" quelques part dans son esprit. Sans aucun doute, il reste l'un des meilleurs single soul de cette année. Ambiance plus détendue et cosy sur Green Lights qui semble lorgner sur le gospel et au au funky et sexy Hey Brother. Very enjoyable. Miss Fortune avec ses accents reggae est un de ces highlights qui pourrait déjà passer pour un classique. Grave mais pourtant planant et envoûtant, So Hard permet à de découvrir l'étendue de la palette vocale d'Aloe Blacc, notamment par le biais de son beau falsetto. Un superbe morceau. Le même compliment pourra lui être accordé grâce son chant habité sur l'oppressant et glaçé Take Me Back. L'idée est aussi audacieuse que casse-gueule de reprendre le culte Femme Fatale chanté par Nico au sein des Velvet Underground et pourtant le résultat est à la hauteur de l'original. Il réinvente ce morceau devenu pour l'occasion une ballade soul incandescente et frissonnante.

Si l'on entend encore quelques notes d'orgue au loin, Loving You Is Killing Me est sans conteste un morceau de soul moderne lumineux et maîtrisé. Entêtant et très bien construit, il pourrait constituer un single idéal à diffuser sur les ondes. On retrouve le velouté et le flegme de Bill Withers sur le titre éponyme Good Things et la lover attitude de Marvin Gaye, en mode falsetto, sur You Make Me Smile. Cette nostalgie est si douce et belle... If I est mon coup de coeur absolu de l'album. Cette ballade de soul psychédélique est une pure merveille qui n'est pas sans rappeler, dans sa partition instrumentale pour les cordes,  It's A Man's World de James Brown. Je suis amoureuse de ce bijou qui démonrte une fois de plus qu'Aloe Blacc est un soul singer divin et émouvant. D'ailleurs en parlant d'émotions, le summum est atteint sur le poignant hommage véhiculé par le simple et chaleureux Momma Holds My Hand. L'album se clôt sur un instrumental survolté Politician (Reprise). Un air de rébellion pointe de nouveau le bout de son nez... pas étonnant pour cet artiste sans concessions.
Note Finale : 18/20

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Good Things - Aloe Blacc



2 commentaires:

LoLo a dit…

Très sympathique album malgré quelques titres un peux mous du genou à mon gout!
Bonne surprise!

saab a dit…

@ Lolo :
l'album verse plus dans le psyché et dans les ambiances sombres et lancinantes que dans le funk pur mais c'est tout même pas mal, hein :-)

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