2010 - Clouds In A Pocket - Ten Blown Feathers - Review / Chronique - Un album folk précieux

Je ne connais pas l'ampleur du phénomène mais depuis quelques années, quelques artistes du bassin méditerranéen non seulement arrivent à tirer leur épingle du jeu, quand ils puisent et plongent  sans complexes dans la musique d'expression anglaise, mais commencent même à percer hors de leurs frontières ensoleillées. Je ne citerai que pour exemple Russian Red, Alondra Bentley, Anni b Sweet, le trio de Boat Beam... et aujourd'hui Clouds In A Pocket derrière lequel s'est réfugié l'italien Paolo Tedesco aidé de quelques amis musiciens ainsi que de Fabio Genco qui s'est occupé de l'enregistrement, des arrangement et de la production de Ten Blown Feathers. Ten Blown Feathers est le premier album de Paolo Tedesco, il s'agit d'une oeuvre délicate, rêveuse et profondément mélodieux et sensible. Sorti début avril 2010 sur le petit label indépendant Canebagnato, il navigue entre deux eaux qui se marient à merveille :  folk acoustique et dream pop moelleuses et élégantes. Le meilleur point de comparaison actuel pour la musique de Paolo serait le premier album Familial de Phil Selway qui est apparu quelques mois après Ten Blown Feathers.

Excellent vocaliste, auteur et compositeur simple, raffiné et poétique, Paolo Tedesco livre un superbe album qui semble, à la première lecture à tout le moins, être homogène mais qui est en réalité se révèle doté de plusieurs facettes, il se divise entre morceaux : minimalistes mélancoliques (la belle ouverture piano-voix So Sorry, Still Bleeding, l'incontournable et poignant Tunafish Can For Lunch qui s'impose comme l'une des meilleurs chansons de 2010), lyriques avec une touche americana (le crépusculaire John Winston Lennon, l'une des plus belles pistes de l'opus Run Milan Run ou encore 24:Today), indie folk modernes (le ludique Bruises, le sophistiqué Hannibal Lecter qui débute sur une atmosphère sombre et pesante avant d'aboutir sur une fin lumineuse, le tourbillonnant Oh Elizabette ! et le trip acid folk de plus de 12 minutes proposé par Coconut Skins / Blown Feathers) et aériens et dreamy (Lullaby qui porte à la perfection son nom, Cry + Cry! et Rabbit and Fairytales).

Un bijou d'album folk finement ciselé. Clouds In A Pocket a, sans aucun doute permis, réussi à créer l'un des meilleurs premiers albums de 2010. Un petit must have qui deviendra grand.

Note Finale : 17,5/20

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