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vendredi 25 février 2011

2011 - Joan As Policewoman - The Deep Field - Review / Chronique - Une nouvelle prêtresse de la Soul ?






Tout le bien que je pense de Joan As Police Woman a déjà été écrit lors de ma longue chronique qui englobait Real Life (2006) et To Survive (2008). Déjà estampillée d'extraordinaire découverte dès la sortie de son premier opus, Joan Wasser est de suite sortie du lot de par ses interprétations déchirantes de ses textes inspirés et crus et pour son univers indie pop/rock aux contours soul et jazzy. Cette magnifique multi instrumentaliste, dont le talent n'est plus à démontrer (elle a collaboré notamment avec Lou Reed, Antony and The Johnsons et Rufus Wainwright), qui a fêté l'an dernier ses quarante ans et que l'on imagine à jamais éplorée par la perte de son bel ange Jeff Buckley revient pourtant en ce début 2011 avec son album le plus réjouissant et lumineux à ce jour : The Deep Field.

Apparaissant plus resplendissante que jamais, elle a décidé d'endosser les habits de prêtresse de... la soul music dans toutes ses nuances aussi bien claires qu'obscures. Bien que ce choix soit, à la base, relativement assez étonnant, cette amatrice de Marvin Gaye, d'Al Green et de Stevie Wonder, a décidé pour The Deep Field de se plonger dans des sonorités beaucoup plus axée sur la soul et le rock (qui étaient déjà exploités cependant en filigrane dans ses anciens travaux) en créant des compositions scintillantes, électriques et sensuelles. Je suis rapidement devenue accroc à The Deep Field alors que je n'y croyais pas du tout à priori. Certes, j'avais adoré ses deux premier opus et ai été agréablement surprise par le petit buzz qui a entouré le premier single The Magic mais j'étais loin de me douter que j'étais sur le point de recevoir une telle claque en découvrant ce nouveau disque.

J'attendais désespérément depuis le tout début de l'année 2011 le premier album soul qui me ferait chavirer et j'ai été incroyablement rassasiée par celle minimaliste et intimiste de la belle Joan. Mis à part le retour du vétéran Charles Bradley découvert il y a quelques jours à peine, je pressentais déjà une année noire et morbide pour la soul musique en général. J'ai encore enterré le genre trop tôt sans même lui donner un délais raisonnable de survie. Certes la soul de Joan Wasser n'est pas des plus conventionnelles, elle est le fruit d'une combinaison très personnelle des genres pop, indie rock, jazz, etc. dont seule l'artiste détient le secret. Nervous débute, comme son titre l'indique à la perfection, de façon fébrile avec des sonorités à la fois cinglantes et mordantes (les riffs de guitare acérés et une batterie impitoyable) et chaleureuses (refrain assez doux sans oublier la présence des cuivres). Un contraste détonnant qui caractérise bien la dualité qui habite la musique de Joan Wasser. Cette dernière signe un début d'album fascinant et hérissant à la fois.

The Magic, le "fameux" premier single qui a fait débat sur la blogosphère et le web en général. Le morceau et sa vidéo ont marqué les esprit en mettant en évidence une Joan Wasser sexy lorgnant vers les productions à la fois minimalistes et bling bling de Timbaland (Cry Me A River de Justin Timberlake). The Action Man par contre se dirige vers une une soul mâtinée de jazz plus profonde et sinueuse, on se laise bercer par la chaleur de l'instrumentation et le ton mélancolique et émouvant de Joan Wasser. Un cri du coeur époustouflant de justesse et de classe. Flash est sans doute la chanson que je préfère de l'opus, la new yorkaise n'a pas son pareil pour créer des atmosphères sombres, envoûtantes et psychédéliques. Vaporeuse et brumeuse, cette piste est un véritable petit chef d'oeuvre qui enivre et captive tour à tour. Alors qu'elle s'avère assez longue, je la répète en boucle depuis quelques semaines sans jamais me lasser et étant toujours étonnée que les sept minutes se soient volatilisées aussi rapidement.

Run For Love, en duo avec son collaborateur de toujours Joseph Arthur, est en quelque sorte la gâterie de l'opus. C'est ostensiblement racoleur mais dans le bon sens du terme. Une fois de plus, l'ombre de Timbaland plane mais les propos ici sont de loin plus féroces et intelligents. J'ai un gros faible pour ce single en puissance très entêtant. Premier vrai rayon de soleil sans aucune nuance obscure à l'horizon, Human Conditions est caractérisé par des sonorités cool qui mettent en évidence une artiste plus apaisée, philosophique et posée. Tout en étant sérieux et percutant, le morceau n'en demeure pas moins délicieux, sensuel et étonnamment rafraîchissant. Tout simplement jouissif. Dans une ambiance feutrée et cosy, Kiss The Specifics procure des ailes à l'auditeur. C'est exactement le genre de soul qui arrive à faire la jonction entre vintage et modernité avec une belle sérénité voluptueuse. Elegant et superbe. Chemmie va encore plus loin dans son mélange de rock et de la soul, la musique de Joan ne fait plus que d'émettre de la chaleur mais irradie littéralement les oreilles. Jouissif. Forever and a Year renoue avec l'intimisme et la mélancolie. Deux caractéristiques qui habitent le plus souvent l'univers de Joan Wasser. Une caresse pour l'oreille et un facteur émotionnel puissant pour le coeur. I Was Everyone, qui clôture l'opus avec maestria et panache, ressemble davantage aux morceaux de ses anciens opus : nerveux, habité et passionné. Joan As Police Woman peut tout faire en restant brillante et très inspirée.

The Deep Field est un album qui divisera sans aucun doute. Malgré ses qualités exceptionnelles, certains de ses fans de la première heure n'admettront sans doute pas son virement de cuti pour la soul (passer du registre punk à celui de l'indie pop pour se vautrer dans la générosité de la soul). Pourtant, cet album très dense (les compositions avoisinent les 5 minutes voire davantage avec l'épique Flash qui frise les passage aux 8 minutes) mérite des écoutes répétées afin d'en capturer à la fois sa substance assez originale, presque révolutionnaire (elle qui vient de l'indie pop/rock), ses aspérités (les ambiances, la profondeur des sonorités et des textes) et enfin ses subtilités. Petit chef d'oeuvre en vue et déjà un tout grand album made in 2011.

Note Finale : 18/20

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The Deep Field - Joan As Police Woman







3 commentaires:

Dam a dit…

AHA! tu m'as devancé je vais en faire un chronique également.
j'aime beaucoup ta perception. je reste un inconditionnel de son premier album, mais celui là mérite sérieusement qu'on s'y attarde

Fritz a dit…

Complètement déjantée!!!j'adore, merci pour la belle découverte!!!

Anonyme a dit…

Joan annonce son nouvel album pour le 10 mars 2014 sur son site www.joanaspolicewoman.com
le premier extrait est un morceau de soul très classique, ce qui va dans le sens de la critique de Deep Field en 2011, bien vu !

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