2011 - Lykke Li - Wounded Rhymes - Review / Chronique - Une popstar suédoise pas comme les autres

C'était en 2007/2008, Lykke Li est arrivée sur la scène musicale d'abord sur la pointe des pieds avant que le buzz enfle autour des morceaux Dance, Dance, Dance et Little Bit d'abord en Sandinavie avant de se répendre comme une traînée de poudre en France, aux States ou encore en Grande Bretagne. Youth Novels (2008) est devenu très rapidement hype, à la mode, bref dans le vent pour de très bonnes raisons : c'est un album, pop minimaliste et sophistiqué, produit par le sorcier  Björn Yttling (du groupe Peter, Bjorn & John). Ce dernier avait déjà officé à temp plein pour Taken By Trees et s'est retrouvé très rapidement embauché par Anna Ternheim et l'australienne Sarah Blasko. De mon propre aveu, je n'ai pas eu de coup de coeur et encore moins de foudre, dans un premier temps, pour la jolie miss Lykke Li. Je trouvais sa musique très bien construite mais j'avais clairement du mal à accepter sa petite voix mutine encore un peu mal assurée mais au fond que je trouvais déjà craquante. C'est au fur et à mesure des lectures de Youth Novels que j'ai appris à l'apprécier puis à l'aimer. Sa fragilité vocale fut enfin perçue pour ma part comme une force au sein d'un album pop alternatif étonnant et original : mélangeant jazz, pop et électro sur fond de sonorités glacées et tribales, Youth Novels a marqué les esprits tant pour ses singles, dont deux qui comptent parmi les plus efficaces  : le robotisé I'm Good, I'm Gone et l'entêtant Breaking It Up, que pour les autres morceaux plus subtils et atmosphériques dont la lullaby attachante My Love, la ballade lunaire Tonight, le futuriste Complaint Department, l'une des plus belles réussites de l'opus ainsi que le morriconien Window Blues. Une étoile de la pop était née. 17/20

Dès la fin 2010, nous fûmes avertis en fanfare du retour prochain de Lykke Li avec le premier single qui a filtré, le tribal et brutal Get Some. Dès la mise en ligne de ce morceau, je fus emportée par le tourbillon suédois. Mais où était passée la timide et ingénue Lykke Li qui n'avait pas confiance en ses capacités vocales et qui susurrait davantage que chantait ? Disparue, le succès et la maturité aidant, la jeune beauté acidulée a pris confiance en elle (ainsi que quelques cours de chant) et a davantage pris les rênes sur son second opus Wounded Rhymes qui reste toujours supervisé par Björn Yttling. Ce nouvel opus, tant attendu, est sorti dans les bacs à l'international le 28 février 2011 et fut annoncé par un nouvel extrait : la bombe pop atomique I Follow Rivers qui ne cesse depuis ce temps de me trotter dans ma tête. Les dix nouvelles rimes blessées de Lykke Li offrent des résonnances musicales beaucoup plus bruts, sauvages et vertigineuses. Elle vont davantage droit au but que les 14 morceaux qui composaient Youth Novels. Lykke Li et Björn ne se cachent plus derrière des détails, tous plus raffinés, incongrus et sophistiqués les uns que les autres, mais proposent au contraire des aventures sonores plus animales que cérébrales. C'est ainsi que l'on se retrouve dès l'ouverture Youth Knows No Pain au coeur de la tempêtueuse musique de Lykke Li. Les percussions sont déchaînées, le reverb et les instruments donnent un aspect psychédélique à la limite du mystique à ce morceau détonnant. Cette énergie sombre et ténébreuse n'en finit pas d'habiter cet opus comme le démontre l'ultra accrocheur I Follow Rivers, le brûlant Get Some, le troublant rock de Rich Kids Blues ou encore l'ensorcelant Jerome. Les moments, proposant davantage d'émotions intimistes, ne sont pas totalement en reste car  le solennel blues/gospel d'Unrequited Love et le frissonnant I Know Places rappellent à quel point la "nouvelle" Lykke Li, plus piquante et mordante, reste avant-tout une artiste émouvante et attachante. Wounded Rhymes est un must pop 2011. 17/20

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