Cela faisait longtemps que je n'avais plus chroniqué et/ou partagé du jazz dans le sens traditionnel de l'art. C'est en retombant sur un album de Jaimee Paul que naquît l'idée de vous la faire découvrir. Jusqu'en 2008, la chanteuse devait se contenter d'être dans l'ombre d'artistes comme Lyle Lovett, Wynonna Judd et Kelly Clarkson, ensuite la jeune trentenaire s'est vu offrir l'opportunité de sa vie : celle de sortir un album. Voilà, la belle jeune femme catapultée sur la scène de jazz vocal déjà ultra saturée. Oui mais voilà, c'est vrai que son premier opus At Last (2009) n'est qu'un enchaînement de reprises de standards du jazz sous la houlette du très lisse et néanmoins influent David Foster (Céline Dion, Michael Bublé, etc.) mais l'intérêt de découvrir la musique de Jaimee Paul réside en sa voix au grain de velours extraordinaire : sensuelle, puissante, vibrante, juste, l'américaine n'en fait jamais de trop, c'est une jeune diva moderne humble et respectueuse de ses classiques. Si on y ajoute une orchestration classique, classe et fluide menée de main de maître par Jeff Steinberg, on y puise les raisons pour lesquelles At Last est un album de jazz vocal satiné très plaisant à l'écoute. Ses covers d'At Last d'Etta James, de Cry Me A River de Julie London et de Whatever Lola Wants sont fort savoureuses. Note Finale : 14/20
Si l'on passe sur son deuxième opus Christmas Time Is Here (2010) qui se révèlait être une oeuvre de Noël classique mais de jolie facture, Melancholy Baby est la suite naturelle d'At Last. Exit la production passe partout de David Foster et les arrangements de cordes somptueux de Jeff Steinberg, Jaimee Paul préfère donner un cachet plus intimiste à la suite de ses aventures musicales. Cet album ne comporte, une fois de plus, aucune surprise, si l'on s'attache à sa forme, même si la tracklisting de ce troisième opus est davantage axée sur la soul et le gospel. La production est simple et n'a pour seule ambition que de mettre en relief la fabuleuse voix de Jaimee Paul qui ose se lâcher, elle prend, avec plus d'aisance, ses marques et semble plus en symbiose avec un petit comité d'excellent musiciens. D'ailleurs, elle reprend des standards de U2, Bill Withers, Ray Charles, Curtis Mayfiled, Nina Simone ou encore de Billie Holiday avec un naturel plus que remarquable. Au final, Melancoly Baby semble tout aussi agréable mais un peu moins neutre dans son approche artistique que son prédécesseur comme quoi il n'y a pas besoin d'un producteur superstar ou d'un génie des cordes pour faire de jolies étincelles. Et puis, rien que pour la voix de rêve de Jaimee, il vaut la peine de l'écoute. Note Finale : 15/20
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