Je pensais avoir fait le tour de la grande Katharina Nuttall lors de ma chronique concernant le brillant Cherry Flavour Substitute mais c'était une erreur. Si vous n'aviez pas lu mes lignes, vous pourriez ne pas encore connaître cette artiste à la voix et au charisme impressionnants. Cette mi-norvégienne, mi-anglaise, et en moins de temps pour le dire, avait compris tous les codes de la musique pop/rock (refrains/mélodies accrocheuses, riffs de guitare bien sentis) en les appliquant à la lettre - sans oublier d'insérer son grain de folie qui la caractérise si bien - sur ses deux premières galettes : This Is How I Feel (2007) et Cherry Flavour Substitute (2008). Amatrice de Patti Smith, David Bowie, PJ Harvey, New Order, U2, etc., Katharina Nuttall s'en est beaucoup inspiré et a assimilé leurs univers pour pouvoir s'imposer sans mal sur une scène pop/rock pas toujours synonyme de finesse parmi les nouveaux arrivants. Je ne pensais pas que Turn Me On, son troisième opus sorti au premier semestre de 2011, m'étonnerait encore. Non, je pensais naïvement qu'elle ferait encore une succession de single accrocheurs et vibrants, pourtant cette fois-ci, ce nouveau disque sonne - un peu - différemment.
On y retrouve certes la Katharina Nuttal des débuts avec un sens mélodique assez pointu mais cette fois-ci les sonorités qu'elle développe -a vec le producteur Head (PJ Harvey) - sont davantage matures sobres et sèches à l'image du titre éponyme qui ouvre l'album et donne le (nouveau) ton. Le superflu n'a plus lieu d'être, juste l'essentiel, il en résulte un parti pris qui suit ses aspirations musicales du moment, on aime ou non. Cependant, on y retrouve toujours les différentes expressions musicales qu'affectionne prendre cette voix en or : émouvante sur les ballades folk dépouillées : Falling ou élaborées : Take Me Through Your Side et Silver Screen, ensorcelante sur les lo-fi rock Paper Plane et The Runner, efficace et pénétrante sur les électro/pop Play et We Will Never Meet Again, spirituelle et poétesse sur Bricks, incantatrice inquiétante sur la merveilleuse cover au ralenti de Stripped (Depeche Mode) ou encore surprenante sur l'électronique et entêtant Not My Lover.
A première écoute Turn Me On s'avère moins évident ou surprenant (et s'avère un grower) que ses deux prédécesseurs cependant il possède la qualité ultime d'être le fruit de cette magnifique artiste en évolution qu'est Katharina Nuttall.
Note Finale : 16/20
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3 commentaires:
Ouais,j'avais adoré CFS mais là je ne suis pas sûr de suivre...La production de Head me dérange beaucoup. On dirait qu'il s'est trop inspiré de son ami Flood qui avait produit To Bring you my love(un de mes albums préférés de PJ) car on dirait à plusieurs reprises un pastiche; surtout en ce qui concerne les effets apportés à sa voix... vraiment çà ne marche pas pour moi. Quant à moi elle est à son meilleur sur une piste comme ''take me through to your side''où sa voix sublime, sans artifices et surproduction,est mise en avant- plan mais bon j'espère comme tu le dis si bien que ce sera un ''grower'' mais il y aura, disons le, beaucoup de growing à faire...
Salut Fritz, en fait tu as mis le doigt où cela fait mal, je veux dre qu'en effet c'est sur des chansons comme ''take me through to your side'' qu'elle à est son meilleur, l'influence de Head est sans doute trop évidente, j'aime l'album mais pas autant que ses prédecesseurs, je pense qu'elle se chercher et expérimente encore.. à suivre donc
Ouais,je comprends qu'elle cherche à se renouveller et c'est tout à son honneur (si elle ne le faisait pas on le lui reprocherait sûrement...)mais çà ne marche pas pour moi et je suis un peu soulagé de voir que tu partages en partie ma légère déception.
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