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vendredi 20 janvier 2012

2011 - Jay-Jay Johanson - Spellbound - Review / Chronique




Jay Jay Johanson by Sabrine Carrein on Grooveshark  Looking Glass by Sabrine Carrein on Grooveshark

Quand on m'évoque Jay-Jay Johanson, j'ai toujours en tête un artiste excentrique qui a fait les beaux jours du trip hop et de l'electro pop. Je connais moins son goût pour la musique sobre, c'est peut être du à son incursion électro pop sur son album Antenna (2002, accompagné d'une pochette d'une laideur à faire frémir Marylin Manson). Tout avait bien commencé pourtant avec la sortie de son premier opus Whiskey (1997) et de son successeur Tatoo (1998) puis j'ai perdu le fil avant de le rattraper sur  The Long Term Physical Effects Are Not Yet Known (2006) et Self-Portrait (2009) sans pour autant que j'accroche autant que je l'aurais espéré. Et puis bim bam bada boum la vidéo du titre Dilemma apparaît sur Youtube et c'est le coup de foudre, on vogue dans les eaux brûlantes et sinueuses de Fever et de Feeling Good. Emballé, c'est pesé, je me suis procuré la version spéciale son huitième opus solo qui porte à la perfection son titre : Spellbound.

Envoûté, le sort est lancé sur cette oeuvre qui permet à Jay-Jay Johanson de prendre un virage musical aussi prévisible qu'inattendu. Prévisible car sa voix de fausset cache en définitive de très beaux graves, et les habits de crooner qu'il emprunte sur Spellbound lui vont à ravir. Inattendu car c'est un peu l'album que tout le monde espérait mais que plus personne n'attendait, Self-Portrait semblait être le mieux qu'il pouvait faire en matière de sobriété. Raté, bien que son avant-dernier opus est tout de même une jolie perle, il restait des lambeaux d'électronique d'un joli effet mais trop attendu et j'avais envie d'entendre sa voix au naturel. Voeu exaucé à l'écoute de sa dernière oeuvre en date. Album de la maturité, habité par un magnifique artiste désenchanté, il enjôle, cajole les oreilles avec une voix splendide, fatiguée, sensuelle faisant remonter à la surface les fantômes de Chet Baker, Jacques Brel, Nick Drake et autres crooners de l'au-delà qui ont su charmé, mettre à genoux des millions d'auditeurs.

Spellbound est un album de la perfection : peu d'effets de mise en scène, peu d'instruments pour le mettre en relief, aucune cabriole vocale à l'horizon. Quelques cordes, des percussions qui semblent lointaines, des textes touchants et poétiques au service d'une voix nonchalante, d'une transparence et beauté troublantes, on la devine qu'un jour (pas si lointain), elle était pure, celle d'un jouvenceau maintenant, elle est celle d'un homme qui a vécu sa somme d'amours et de désamours et cela ne fait que renforcer cette impression de cheminement qui parcourt ce fabuleux disque. Sur un frissonnement orchestral feutré, Driftwood nous introduit avec classe sur le soulful et ténébreux Dilemma. Si Sexy et ensorcelant, que celui-ci constitue une petit claque musicale de 2011. Rien que cela ! Et que dire de la grâce absolue que véhicule le Shadows, il me fait songer à Felt Mountain de Goldfrapp. Mon album culte par excellence. Son ambiance délicate et diaphane est planante.

On The Other Side est une sublime ballade conventionnelle et angélique à faire fondre le reste de la banquise alors que Jay-Jay fait preuve d'originalité dans son choix de reprise du thème de la série culte MASH.: Suicide Is Painless. Monologue est un joyau de musique folk dépouillée auquel nous avait très peu habitué le suédois, beau à en pleurer en réalité. L'artiste renoue avec la classe de la musique jazz sur le soyeux et bouleversant Blind avant de nous plonger dans les méandres de son âme qui espère toujours aimer sur le frissonnant morceau de piano alternatif The Chain. Presque irréel tant il est beau. Le disque clôture sur des ambiances plus que jamais minimalistes, épurées avec le spleenesque et cinématographique An Eternity, le titre éponyme qui n'est au final qu'un interlude avant d'aboutir sur le brumeux et élégiaque Out Of Focus comme pour finir en apesanteur.

L'album Spellbound a également été édité en version spéciale comprenant un second disque Looking At Glass composé de reprises d'anciens morceaux de l'artiste. Un peu dans la même veine que l'album d'original, le concept piano/voix avec forte vibe jazzy imprègne ces relectures qui mises à nues révèlent leur profondeur, leur sensibilité, leur vraie couleur. C'est simple la seule reprise  à preoprement dite The Thrill Is Gone s'emboîte parfaitement au milieu de toutes ces morceaux qui sonnent désormais comme des classiques de jazz. Le résultat est bluffant de mélancolie et de sobriété, rarement j'aurai autant vibré pour des reprises d'anciens titres. Ce disque apporte un plus appréciable à Spellbound. Petit chefs d'oeuvres, musts have de 2011, quelque soit l'appelation empruntée, ces deux disques sont à écouter d'urgence si cela n'est fait. Pour les amoureux du romantisme, pour les amateurs de belles musiques élégantes et épurées. Un moment de grâce absolu.

Note Finale de Spellbound : 19/20

Note Finale de Spellbound + Looking At Glass : 20/20

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Spellbound - Jay-Jay Johanson







1 commentaires:

Fritz a dit…

Un peu comme toi, je n'avais pas trop embarqué dans ses précédentes aventures trip hop mais j'ai beaucoup apprécié cet album dépouillé, sans artifices.

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