Elle combine le meilleur de ce qui se fait en Suède et en Icelande. Tout cela à cause de ses origines, je veux bien entendu parler de la divine Edda Magnason. Son mélange de musique classique et de jazz, le tout mâtiné de quelques mélodies pop enivrantes, fait qu'elle s'est imposée comme l'une des découvertes les plus marquantes et remarquables de 2010. Tout m'impressionne chez elle, sa maîtrise pianistique, ses compositions décalées et originales, ses sublimes acrobaties vocales remisant toutes les Björks du monde au placard, les silences, la féerie et l'exotisme qui habitent sa musique. Cependant, il fallait bien l'avouer, son premier Lp, aussi formidable et désirable qu'il est, ne s'adresse qu'à un public averti, celui qui a le loisir de prendre le temps afin de s'immerger dans l'univers quelque peu élitiste de cette belle et extravagante artiste.
Le challenge de la beauté nordique était non seulement de sortir un opus qui pourrait au moins égaler les vertus de sa première oeuvre tout en rendant son répertoire davantage accessible dès sa première approche. Désormais signée sur le label Adrian Recordings, Edda Magnason a voulu prodiguer davantage de couleurs et de relief à son univers musical à la fois enflammé et glaçé. Goods est le fruit de ce pari superbement relevé. Sorti fin mars 2011, Il s'est dévoilé comme un disque inattendu, procurant un plaisir immédiat et durable (ce qui est plus rare). Désormais entourée de plusieurs musiciens et secondée par Christoffer Lundqist, la musique d'Edda Magnason prend une dimension inédite sans toutefois perdre une once de la personnalité pétillante et géniale de la nymphe musicale.
En effet, dès les deux premiers morceaux de Goods, on ressent le renouvellement pointé le bout de son nez : le déjanté et pyschédélique Camera s'avère incroyablement entraînant et aventureux, avec la batterie mise en avant. Sensationnel est le premier mot qui me vient au bout de mes doigts à chaque fois que je l'écoute. Et puis, il y a cet ironique Blondie qui lui profite de quelques rondeurs soul façon seventies, le point d'orgue étant sans conteste l'élégant, fascinant et vertigineux refrain qui ne veut sortir de ma tête depuis quelques mois. Le résultat est splendide et à mon avis, il s'agit d'un des meilleurs singles de 2011. Beatle représente sans doute la volonté d'Edda Magnason de vulgariser la musique classique en intégrant du Mozart à son univers qu'elle désire également poétique et intimiste sur les envolées lyriques présentes sur Magpie's Nest remémorant Kate Bush à son apogée.
Pour décompresser, rien de tel que l'incongru et enjoué Handsome, véritable petit bijou pop qui pétille aux oreilles. L'instrumental Hur Jag Föreställer Mig Det Är Att Segla (How I Imagine Sailing) renoue avec cette mélancolie magnifique toute scandinave. Un morceau magique. Ancient Star My Innocent Heart vient prolonger cette féerie avec ce titre aux accents dramatiques des plus ensorcelants. Plus ludique et léger, Falling Asleep To A Kitchen Conversation est un bricolage inspiré qui représente bien la personnalité imprévisible de la jeune musicienne. Sounds Of Arrivals semble flirter merveilleusement avec la comédie musicale tandis que One Man Show se dirige vers des sonorités pop à mi-chemin entre ABBA et Kate Bush, un ovni musical délectable. Jormine clôture sur une note fleurie, aérée, aérienne et intimiste, dotée d'un petit cachet désuet du plus joli effet.
Un second album brillantissime à l'actif d'une des plus belles artistes issues de la scène scandinave de ces dernières années. A (re)découvrir urgemment.
Note Finale : 19/20
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1 commentaires:
Génial, j'avais adoré le premier et cet album est encore plus expérimental et déjanté, si cela est possible. C'est fou comment elle me rapelle Joanna Newsom (surtout la période Ys)parfois. Elle n'a rien a envier à Bjork pour ce qui est de l'originalité et j'espère que de plus en plus d'auditeurs découvriront cette superbe artiste.
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