Je me souviens encore d'avoir posté un tout petit billet à leur sujet, c'était à la mi-septembre 2008 et je venais de découvrir un trio originaire d'un petit bled paumé au Colorado et relocalisé, pour faire plus hype, à Brooklyn. Ils formaient Chairlift et venaient de faire l'objet d'un buzz car Apple, pour ne pas nommer, avait utilisé Bruises afin d'illustrer en fond sonore une publicité vantant les mérites d'un des produits de la marque. C'est un peu par ce biais que les membres de la formation : Aaron Pfenning, Patrick Wimberly et Caroline Polachek se sont faits remarquer car il faut bien l'avouer, où en seraient-ils sans ce petit coup de pouce du destin ? Certainement noyés parmi les dizaines (les centaines ?) de groupes synth pop façon revival ? Deus éléments semblent avoir joué en leur faveur : la voix absolument éblouissante, lascive et captivante de Caroline Polachek qui n'a d'équivalent que sa beauté et son charme naturel ainsi que quelques morceaux pop aisément identifiables qui ont introduit en douceur à l'univers autrement plus déjanté du groupe : le famous Bruises, le divin Planet Health, mon chouchou par excellence ainsi que le ludique et très kitsh Evident Utensil. Avec Does You Inspire You (2008), premier opus officiel, le groupe a conquis et divisé : évidemment, cet opus est beaucoup moins pop que les morceaux susmentionnés et ceux qui pensaient avoir affaire avec un opus rempli de singles ne peuvent être que déçus, les autre, comme moi, seront davantage intrigués par leur univers bricolé, encore brouillon et adolescent (voire carrément enfantin et régressif).
En effet, le potentiel du groupe est énorme, le capital séduction important : le single so eighties sensuel et planant Planet Health est l'un des exemples les plus frappants. Pourtant, le trio a encore beaucoup d'autres choses à offrir : naviguant avec une certaine aisance dans l'indie pop/rock (l'étonnant Garbage, le décalé Flying Saucer Hat chanté avec beaucoup de charme par Caroline en français, le nerveux et sombre Make You Mind, le mi-ange, mi-démon Dixie Gypsy), dans le folk countriesque (l'envoûtant Earwig Town, le spleenesque Don't Give A Damn), la dream pop shoegaze (le doux Somewhere Around Here, l'épique et sommet de l'opus Territory qui est ma piste préféré et l'un des tous grands morceaux de 2008). Maintenant, si Does You Inspire You est un ovni musical vraiment intéressant, il est loin d'être parfait, laissant dans l'incertitude l'identité musicale du groupe qui semble ne pas assumer son côté pop et qui de plus clôture sur deux morceaux (quasi) instrumentaux sans aucune envergure, ce qui laisse un petit goût amer alors que jusque là, il ne s'en tirait pas trop mal. Un début remarqué s'adressant à l'enfant rêveur qui sommeille en nous tous. 16/20.
Je n'attendais plus grand chose de Chairlift. Pas que je n'aimais pas le groupe, loin de là, mais je savais qu'en tous les cas, et malgré toutes les qualités que j'associe à Does You Inspire You (2008), que le groupe ne pouvait refaire apparition avec un album aussi brouillon sous peine de passer inaperçu au sein d'une scène musicale saturée de groupes synth pop (encore plus à l'heure actuelle qu'il y a quatre ans), la concurrence étant devenue (encore) plus rude. Le trio, devenu duo après le départ d'Aaron Pfenning, est heureusement revenu plus fort et pourvu d'une réelle identité musicale avec Something apparu dans les bacs fin janvier 2012. En premier lieu, la vedette (une fois de plus) de l'album est sans conteste la merveilleuse voix souple et over sensuelle (pour ne pas dire orgasmique) de Caroline Polachek qui a gagné en assurance et s'ose davantage à quelques fantaisies musicales et des fabuleuses envolées dans les aigus la rapprochant vocalement parlant de la maîtrise vocale sans failles d'une Sarah McLachlan que de la fragilité Feistienne. Bon, j'arrête de m'épancher sur la chanteuse, aussi musicienne, sinon vous penserez, une fois de plus, que je ne suis davantage une amatrice de voix féminines que de musique à proprement parler, et je ne pourrai vous donnez entièrement tort. Pour en revenir à Something, il se définit comme moins ambitieux, d'un point de vue artistique, que son prédécesseur, son but n'étant pas (plus) de démontrer que les membres sont des geeks faisant de la musique grandiose et trop cool mais plutôt de procurer un plaisir immédiat avec une musique à la fois simple et sophistiquée.
Site Officiel
Où Trouver ces Bijoux ?
Fnac.fr, Amazon.fr, Cdwow.uk
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire