Plus jeune, je pensais innocemment que la musique électronique était un peu comme le disco ou le new age, une musique vouée à un avenir incertain. Pourtant, depuis un moment, je remarque que la musique électronique, si elle est au service de compositions solides, peut se révéler un allié de choix. Doe Paoro a donné raison une fois de plus à cette affirmation, bien utilisée, cette musique, aux sonorités majoritairement "synthétiques", se révèle aussi authentique et intense que celle qui résulte des instruments à consonance organique. Originaire de New York, la jeune artiste possède un univers musical surprenant entre pop alternative et soul, un mélange des genres réussi et détonnant à l'écoute duquel on ne s'ennuie jamais. Davantage que nous divertir, le premier album Slow To Love de l'américaine est aussi envoûtant que passionné. On ressent immédiatement cette flamme, au travers d'abord de la voix de l'artiste protéiforme tantôt douce, caressante ensuite cinglante, haute et puissante. Elle passe d'un registre à un autre d'une façon aussi rapide qu'impressionnante.
D'ailleurs Born Whole est un exemple frappant des capacités de ce caméléon musical. Ce morceau sinueux et frissonnant, mêlant piano, mélodie pop et rythmique dubstep, s'avère tout simplement ensorcelant. Dans I'll Go Blind, l'artiste ouvre définitivement les portes au R&B électronique non sans évoquer les travaux de la prêtresse Erykah Badu. Sexy et envoûtant. L'émotion est certainement à son paroxysme sur le flamboyant Can't Leave You qui prend littéralement aux tripes l'auditeur. Ce dernier sera sans doute étonné des sonorités gothiques et éthérés empruntées sur ce morceau habité par l'incroyable interprétation de Doe Paoro. Surprenant. Trying To Impress continue sur une voie expérimentale qui donne des teintes chaleureuses à ce titre. De même, Body Games verse dans une certaine fébrilité et luminescence pop. La fin de l'opus, par contre, fait place à davantage d'intimisme et de simplicité avec l'émouvant Slow To Love, véritable petite pépite sur laquelle le duo entre la voix de Doe Paoro et le jeu du violocelliste Yuri Hart se marie à merveille. Le bluesy Follow You Til et l'éthéré Soft But Strong baignent tous deux dans des eaux troubles nous laissant ivres de la voix troublante de Doe Paoro.
A découvrir. Absolument.
Note Finale : 16,5/20
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