Cela fait maintenant près de trois ans que je suis, de près et aussi de loin selon les périodes, le parcours de Thea Hjelmeland. Quand j'ai rédigé ce tout petit billet à son sujet, je savais déjà qu'un jour, je chroniquerai son premier Lp. C'était un fait établi : je trouvais la musicienne divine, comme en apesanteur sur scène, j'avais hâte d'entendre comment elle arriverait à capturer son univers musical qui se dessinait à l'époque comme volatile, gracieux, entêtant. Cet ébauche d'univers renfermait un mont de promesses, toutes tenues grâce à ce premier LP Oh, The Third... (2012) qui vient de sortir fin mars 2012 digitalement un peu partout dans le monde et en version physique, il se trouve déjà dans les bacs norvégiens depuis février dernier. Si la jeune artiste a appris jeune à jouer du piano et de la batterie, c'est lors de son adolescence qu'elle fera sa rencontre la plus décisive musicalement parlant, celle avec la guitare. Depuis, Théa s'accompagne, sur scène ou en studio, le plus souvent d'une mandoline, d'un banjo ou encore d'un ukulélé. Après avoir séjourné à Cuba et dernièrement à Paris pendant quelques années, la norvégienne est retournée dans son pays d'origine pour enregistrer Oh, The Third... avec des artistes du pays et de premier plan : Jarle Bernhoft (Hanne Hukkelberg, Dadafon, etc.) et Jostein Ansnes.
Sans oublier la participation du producteur Jørgen Træen (Sondre Lerche, Kaizers Orchestra, etc.) sur la première piste de l'opus qui est aussi celle que l'on connaît depuis un moment en live : le splendide Perfume. Sa beauté aérienne, sauvage et enivrante rend ce morceau, doté de multiples facettes passant de l'ombre à la lumière en un claquement de doigt, ensorcelant et insaisissable. Magique. Candyman prolonge cet état de grâce avec également très peu d'effets, l'ambiance et un peu plus lourde et mélancolique et une fois de plus on reste en émoi face à cette voix sublime et majestueuse. On retourne sur la terre ferme avec It's Too Late, un titre plus roots, qui s'axe sur un refrain puissant et entêtant et des arrangements assez originaux sonnant comme bricolés et très spontanés. Ladies est ambitieux et flamboyant, un véritable moment de bravoure savoureux et sensuel. Excellentissime. Cela ne sautait pas aux oreilles jusque là mais si Théa resplendit dans les aigus, elle est également capable de briller dans les graves et In This Town, qui n'est pas sans rappeler la musique française d'avant-guerre, s'avère un écrin précieux et décalé pour la voix exceptionnelle de la norvégienne en qui on pourrait soupçonner aisément les talents d'un Tom Waits en version féminine. I Need No Other continue dans cette voie extravagante et décomplexée en s'avérant chaleureux et puissant. All The Times renoue avec davantage de finesse et de légèreté même si on sent un très joli travail sur les arrangements. Age nous convie à une atmosphère à la fois tendre et intimiste comme si l'artiste nous confiait ses maux de coeur. Sublime et touchant. Boredom, quant à lui, clôture l'opus sur une note à priori d'une douceur incroyable mais c'était sans compter la piste cachée un peu plus loin qui achève l'album sur une note électro déjantée. Surprenament bon.
Quel plaisir et quel enthousiasme d'écouter cette oeuvre qui loin d'être monotone s'avère vivante et multi dimensionnelle. On vient de découvrir sans conteste l'une des plus belles signatures vocales de 2012. A découvrir absolument.
Note Finale : 17/20
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