2009 - Lizzy Parks - This and That - Review - Chronique d'une angélique anglaise s'aventurant dans les contrées du folk acoustique

Une petite piqûre de rappel ne fait jamais de mal. Lizzy Parks a été l'une des très jolies découvertes de 2008. J'avais, à l'époque, chroniqué ses deux premiers albums le bon Watching Spaces (2005) qui offrait quelques pépites et ensuite l'excellent Raise The Roof (2008) qui l'a réellement révélée dans toute sa splendeur. En effet, sa signature sur l'excellentissime label Tru-Thoughts depuis 2008, Lizzy Parks a pu mettre en évidence le potentiel encore un peu brouillon ressenti à l'écoute de sa première oeuvre. En 2009, est sorti dans un silence presque complet son troisième opus This and That. Un nouvel opus qui n'en est peut être pas le sens classique du terme. En effet, ce dernier se compose de deux reprises, deux nouveaux morceaux originaux et de cinq reprises (issues intégralement de son précédent opus Raise The Roof) en version acoustique. Cette nouvelle dimension acoustique confère au neuf joyaux de l'album une cohérence permettant de faire le lien entre les nouveaux et anciens titres.

This and That, titre éponyme de l'album, et accessoirement premier morceau flambant neuf, offre à ce jour le travail le plus aérien et subtil de Lizzy Parks. Des arrangements épurés et élégants mettent en relief la magnifique voix éthérée et soyeuse de l'artiste. Sublime, intemporel et envoûtant au possible. Les teintes orchestrées et urbaines de Forever and a Day s'adoucissent au profit d'une atmosphère plus intimiste et sensible. Parfait. Première reprise sous la forme de Deluge de Wayne Shorter. Lizzy y a ajouté des lyrics à cet instrumental monumental. Risqué, mais cette version qui met en avant les percussions, la douceur de Lizzy et une belle une ambiance feutrée, s'avère très réussie. Les harmonies vocales de Soulbird prennent davantage d'espace que sur l'originale, lui donnant un aspect plus fini et angélique. Superbe. Deuxième et dernière reprise avec Taste Of Honey (Bobby Scott) qui devient une ballade folk/jazzy sombre, presque tragique, d'une beauté crépusculaire. J'attendais de redécouvrir le morceau Time de façon presque fébrile car c'était sans doute mon morceau préféré (avec Prayer) sur Raise The Roof. Le nouvel habillage est tout (au moins) aussi séduisant : un lo-fi folk très délicat, sensuel et rêveur. Magique. Dernier morceau et nouveauté à découvrir avec Eyes of a Child qui est une lullaby voluptueuse et lumineuse. D'une beauté à vous couper le souffle. Je me souviens encore de la chaleur et de la modernité qui s'émanaient de l'entraînant et vivifiant Raise The Roof. Un morceau destiné à être single à l'époque. Changement radical d'ambiance sur cette nouvelle mouture grâce à l'ajout de cordes au détriment des cuivres étincelants. Cela lui donne un petit côté "musique classique" exquis. Leaving Home écarte l'utilisation des cordes un peu "facile" pour donner un ton volontairement mélodramatique pour davantage de pureté et de subtilité, l'émotion est beaucoup plus directe et sonne, par conséquent, plus authentique.

Un troisième album qui fait office de magnifique parenthèse pour la carrière de l'anglaise Lizzy Parks qui lui ouvre des horizons plus vastes : jazz, soul, folk, lo-fi, pop, etc. L'artiste semble à l'aise dans tous les domaines et ses choix artistiques se font davantage subtils et matures. Ai juste hâte d'entendre le quatrième opus.

Note Finale : 17/20

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