2010 - Nancy Harms - In The Indigo - Reviews - Chronique d'une artiste qui conjugue le jazz vocal avec délicatesse

Au fil des ans, je suis devenue de plus en plus exigeante en ce qui concerne le domaine du jazz vocal. Je ne me laisse plus séduire aussi aisément par la première venue. Cela tombe bien Nancy Harms est bien davantage qu'une simple "newcomer" comme il en apparaît chaque jour. D'abord, sa voix de miel m'a époustouflée : la douceur, la fragilité, la sensualité et la féminité qui s'en dégagent sont à couper le souffle. Elle chante depuis qu'elle a 4 ans en public mais n'a découvert le jazz qu'une fois au collège, depuis elle a étudié ce genre musical exigeant. Ayant choisi l'enseignement comme carrière, elle a cependant rapidement délaissé cette profession pour se jeter à corps perdu dans une carrière musicale encore hypothétique à l'époque. Les événements se sont enchaînés : elle a fait beaucoup de concerts, sorti un premier Ep en 2007 et dans la finalité un premier album studio fin 2009, début 2010. Parallèlement, elle se produit beaucoup au Minnesota ainsi que dans d'autres villes américaines.

Ce premier album In The Indigo est un album de reprises intelligent qui permet même de faire éclater le talent de compositrice et d'auteure de Nancy Harms (accompagnée du producteur de l'album Robert Bell et de son coach vocal Arne Fogel) l'unique piste originales de l'album, la chanson titre In The Indigo. Un splendide titre, aux délicates et lumineuses saveurs acoustiques, qui se fond parfaitement parmi toutes les reprises de haute volée. Pour en revenir à ces dernieres majoritairement présentes sur cet opus, Nancy Harms accompagnée de ses musiciens Tanner Taylor (piano) Kelly Rossum (trompette), Graydon Peterson (basse), Jay Epstein (percussions) et de Robert Bell (guitare) arrivent à nous enthousiasmer en se les rappropriant et les modernisant de façon subtile et brillante.

Bye Bye Blackbird ouvre l'album sur une version instrumentale feutrée, écrin idéal pour mettre en exergue la voix de velours de Nancy et qui me rappelle la divine version de Julie London. Somptueux. I Wish On The Moon s'avère être aussi pétillant qu'une bulle de champagne tandis que Soflty, As In A Morning Sunrise et On A Clear Day possèdent un charme délicieusement suranné, léger et pourtant entêtant. L'une des claques de l'album est, en vérité, la reprise de Cry Me A River. Ce standard est souvent surjoué : les chanteuses s'époumonent beaucoup mais très peu d'entre elles arrivent à insuffler l'émotion juste. Nancy Harms et ses musiciens l'ont parfaitement compris en jouant davantage sur des nuances sobres et sensuelles du plus bel effet. A écouter absolument. Great Indoors (une reprise de John Mayer) fait également partie des morceaux que je préfère sur cet album. Ce titre enregistré dans des conditions live (cela s'entend parfaitement) est un pur enchantement avec ces arrangements luxuriants. Surprised By The Morning est certainement le tire que l'on rêverait d'écouter à son réveil : à la fois doux, énergique et très classe. De quoi illuminer votre journée. La fin de l'album est consacrée au romantisme et aux ambiances vaporeuses avec le classique et exquis I'm Pulling Through, une version de Blue Skies joliment remaniée par les soins de Nancy Harms et avec le doux spleen élégant qui émane de Reach For Tomorrow.

Un superbe album de jazz vocal très loin du formatage actuel. Les musiciens peuvent donner libre cours à leur inspiration et Nancy Harms s'avère une interprète saisissante et captivante. What Else ?

Note Finale : 16,5/20
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