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jeudi 6 mars 2008

Goldfrapp - Seventh Tree - Review - Chronique d'un petit bijou non annoncé



Seventh Tree by Sabine De Greef on Grooveshark
Je ne connaît Goldfrapp que depuis 2005, cependant leur morceau Utopia (envers lequel je porte une vénération à la limite du fanatisme) de l’album Felt Mountain (2000) était dans ma tête depuis 5 ans sans que je puisse donner un nom à l’interprète.

Ce qui se passa ensuite est simple après l'écoute de Like It Or Not le dernier morceau qui boucle l’album Confessions on a Dancefloor de Madonna (2005) et j’ai trouvé que cela avait un goût de déjà entendu et en plus récemment sur la chaîne musicale MTV… c’était le morceau Ooh La La de l’album Supernature (2005) du groupe Goldfrapp, et étant donné que j’ai trouvé leur style pas mal j’ai décidé de me procurer l’ensemble de leur discographie.

Ce fut un coup de tonnerre : j’ai adoré, sublimé, ré-écouté inlassablement et j'aprécie tout particulièrement que chacun de leurs albums soit différent les uns des autres :
- le premier Felt Mountain (2000) est un album qu’il est obligatoire d’avoir dans sa cdthèque, c’est simple c’est beau à en pleurer de bonheur, du trip hop aérien agrémenté de l’influence du grand maître Ennio Morricone : Pilots, Lovely Head, Utopia, Horse Tears et toute les autres sont des morceaux inoubliables.



- Le deuxième Black Cherry (2003) est un tournant à 180° pour le groupe : finies les ambiances calmes pour accueillir des sons électro, dance, du glam-chic de première qualité mais il subsiste pour les fans de la premières heures des perles comme Black Cherry, Hairy Tree et Forever et pour les moins difficiles : Crystallin Green, Strict Machine et Tiptoe qui s'imposent comme d’hypnotiques chansons électro.



- Le troisième Supernature (2005) est le plus commercial, le plus catchy, clairement orienté pour la diffusion en radio ou sur MTV cependant leur inventivité est toujours au rendez-vous comme le prouve des titres comme Ride On A White Horse, You Never Know, Let It Take You, Fly Me Away, Time Out From The World ou Number 1 qui s'avèrent tout simplement joussifs.


Pourquoi cet engouement de la part de ma personne ? Je ne saurais pas exactement expliquer mais je planche sur quelques pistes : la voix angélique et sensuelle d’Alison à faire damner les saints, l’univers hors du commun (sombre et torturé, entre dance glam-chic et ballades somptueuses) que ce groupe s’est forgé au fil de leur parcours, les arrangements musicaux et vocaux qui sortent de l’ordinaire.

Quand j’ai appris il y a quelques mois la sortie de leur nouvel album pour février 2008 ce fut l’euphorie, plus tard à l’annonce de leur nouveau tournant musical, je me suis dit quel groupe courageux… ils arrivent sans cesse à se renouveler et au dépens peut-être de leur futures ventes, ce qui n’est pas rien à l’heure de la fameuse crise de l’industrie musicale ressassée par tous les médias.

Petit interlude : je ne pense pas qu’il existe un vraie crise musical : les gens se montrent davantage prudent quant à l’achat d’un cd, il suffit pour s’en convaincre de regarder dans les magasins d’occasion ce sont souvent des cd’s écoulés à des millions d’exemplaire - et pas les meilleures niveau qualité - qui se retrouvent sur les présentoirs, pour certains d'entre-nous le cd n'est plus considéré comme un kleenex ou un achat coup de coeur !

Mais à décharge, il est vrai qu’avec Internet il est devenu très facile de se procurer des cd’s avant même leur commercialisation, dernier exemple en date j’ai trouvé hier matin sur un site slave le premier leak pour le dernier Gnarls Barkley « The Odd Couple » censé n'être commercialisé que dans plus d’un mois… ce type de pratique peut être nocive (se procurer l’album illégalement et ne pas l’acheter par la suite) ou bénéfique (comme pour moi : je découvre l’album à ma guise si cela ne me plaît pas je delete le file ou si cela me convient je l’achète).

Pour en revenir à la critique de Seventh Tree (pardonnez-moi mon égarement) la première écoute m’a totalement déroutée, il ne ressemble en rien à ce qu’a pu produire le groupe auparavant et c’est dans ce cas de figure une excellente nouvelle pour les aventurières musicales comme moi (ha ha !), un peu d’air frais ne fait jamais de mal. Celui-ci relève du pop folk électro psychédélique, j’espère ne pas vous avoir fait peur avec ces 4 termes qui ne veulent pas dire grand-chose mais qui résume assez bien la nouvelle orientation musicale de Goldfrapp.

D’entrée de jeu, le déconcertement est total dès la première piste Clowns est un choc pour moi : on entend à peine Alison qui utilise sa voix comme le chant d’un oiseau, clairement l’influence de Nick Drake (il symbolise à lui seul le folk) hante cette chanson qui est tout simplement sublime, Little Bird dans la même lignée que son prédécesseur, commence très doucement avec la voix envoûtante d’Alison et une musique hypnotique pour s’achever sur des notes psychédéliques et nous entraîne dans un rêve musical incroyable. Hapiness, premier morceau clairement folk, est un rayon de soleil, très catchy, très 70’s, elle procure une énergie positive très loin des musiques torturées d’antan de Goldfrapp, c’est juste irréssistible. Road To Somewhere nous replonge dans un univers fantasmagorique avec des touches folk bienvenues et toujours cette influence des 70’s qui offre à ce titre une ambiance planante, la fin de ce morceau touche au sublime.

Nouveau virage avec Eat Yourself une ballade plus intimiste qui au fil des écoutes se révèle comme l’une des plus belles songs de l’album, les effets de voix du caméléon Alison sont exceptionnels. Some People, dans la même veine qu’Eat Yourself, est plus acoustique et simple dans sa conception mais n’en est pas moins d’une saveur absolument divine. Et puis que pointe le nez du fameux premier single A&E, encensé par certains et boudé par d’autres, cette chanson très pop aérienne peut à la première écoute déconcerté mais par la suite difficile de résister à la voix d’Alison, à cette musique efficace, à la simplicité des accords, l’ensemble de tous ces éléments en font sûrement l’un des meilleurs single de l’année et on est qu’en mars ! Et pourtant il y a encore mieux Cologne Cerrone Houdini est sans conteste le chef-d’œuvre de l’album, la chanson que j’attendais depuis Utopia ou Black Cherry pour me remémorer à quel point je suis amatrice de leur musique, cette chanson psychédélique est un hymne au rêve, à la capacité à se projeter dans un autre monde : « Moments Of Perfection/Idle In The Sunshine/Over There In Yonder/In Another World/ I’m Not Your Kind/I’m Not Your Girl », tout est parfait et plus encore : la voix sensuelle d’Alison, la musique exceptionnelle et d’une richesse rare, cette ambiance doucereuse mais mélancolique, je pourrai en parler des heures…La chanson suivante Caravan Girl est certainement la seule chanson qu’on aurait pu retrouver dans Black Cherry ou Supernature mais ici débarrassée des synthés le résultat est plus organique, plus charnel, c’est frais, entraînant mais cette pop song trouve difficilement sa place dans cet album sans que sa qualité ne soit à remettre en cause. Monster Love possède la tâche difficile de clôturer cet album et si à priori elle se laisse entendre sans laisser de trace, au fil des écoutes elle prend une belle ampleur proche de l’hypnotisme du trip hop, sublime piste en devenir…

Vous l’avez compris en me lisant, j’ai adhéré à ce nouveau changement à 150%, je vais me montrer peut-être impulsive mais je n’hésite pas à dire que cet opus est un bijou voire un petit chef-d'oeuvre (car seul le temps le confirmera ou l’infirmera) et offre un avenir plus que radieux pour ce duo toujours très inspiré. Ambiance feutrée et bucolique avec des touches psychédéliques, cet album ensoleillé saura ravir les cœurs des plus difficiles à la condition de s’immerger Un indispensable absolu de cette année 2008 !

Note Finale : 19/20






5 commentaires:

dubleudansmesnuages a dit…

J'avoue que je n'avais pas encore croisé Goldfrapp. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais sans doute que pour des raisons de temps. Je ne pourrais pas tout écouter. Une vie n'est pas assez ...
Cependant, les mots que tu leurs dédie m'ont poussé a découvrir Utopia et je suis coincé là a l'écouter en boucle depuis ... uf 4h22 du mat [il est 5h05] et vraiment je n'ai pas envie que ça arrête ...
Encore un groupe que je vais devoir trouver le temps pour mieux connaitre.
Grâce a toi ...
Merci. C'est magnifique.

saab a dit…

@ Armando :

Non, en effet, toute une vie ne suffit pas pour découvrir la musique... Utopia est très addictif, je pense sérieusement que c'est une des meilleures songs jamais entendues et après 8 ans je l'aime toujours autant.

Ce groupe mérite la découverte et leur dernier opus est si envoutânt... un peu comme leur première galette Felt Mountain (même s'il est vrai que ce dernier est presque inégalable!).

Merci pour tout d'avoir pris la peine de découvrir un peu de ce que j'aime !

Bonne journée.

D a dit…

Goldfrapp, toujours bon à écouter surtout le double live à Manchester Academy.

My Head is a Jukebox a dit…

Hello Miss Saab,

Ca y est ! Grâce à ton aide et tes précieux conseils j'ai réussi à mettre en écoute "Parachute" de Pamela Hute sur mon blog.

Merci pour tout, tu es la blogueuse la plus cool que je connaisse !

Régis.

saab a dit…

Je suis super contente, quand j'irai sur ton blog je pourrai écouter de la musique en direct !

Tu as été un excellent élève ;-)

N'hésite pas à me recontacter en cas de problèmes.

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