Pages

lundi 28 juillet 2008

2006 / 2008 - The Black Keys - Magic Potion / Attack And Release - Le passage réussi entre deux mondes pour un groupe au talent musical débordant






Le duo des The Black Keys formé par le guitariste et chanteur Dan Auerbach et le batteur Patrick Carney est originaire de Akron en Ohio. Souvent comparé à un autre groupe commençant par The (White Stripes) en raison de leurs influences évidentes venant du blues et de rock, le duo, qui fait l'objet de cette chronique, fait cependant de la musique plus brut et moins pop. Il s'agit du rock pur et dur, pas question sur leur trois premiers opus The Big Come UP (2002), Thickfreakness (2003) et Rubber Factory (2004) de faire une seule concession à leur blues rock crasseux qui nous fait de suite replonger dans le rock des années 70's, les années glorieuses (Led Zep, Cactus, Jimi Hendrix, etc.) ou dans l'époque dorée du blues (John Lee Hooker, Muddy Waters).

J'ai découvert ce groupe en avril 2008 par le biais de Régis et de son wonderful blog My Head Is A Jukebox et gros coup de coeur pour ce groupe qui ne se plie à aucune mode juste à celle qu'ils ont désirée adoptée. D'abord, j'ai succombé au charme de la voix sensuelle et puissante de Dan Auerbach qui semble avoir été conçue pour chanter ce style musical et, bien entendu, pour le son du groupe qui sonne par moments très Led (un de mes groupes préférés), en conséquence le charme a agit de suite.

Avant de parler de leur dernière sortie de cette année Attack & Release un petit mot sur Magic Potion qui a permis au groupe de bénéficier de davantage de reconnaissance sur la scène mondiale grâce à un album "un peu" plus accessible que les trois précédents opus et aussi en raison d'une meilleure diffusion en raison du changement de maison de disque vers Nonesuch/V2. A première écoute de cet opus, difficile de faire une différenciation parmi toutes les pistes proposées, cette homogénéité loin d'être un défaut dans ce cas de figure est annonciatrice de nombreuses autres écoutes afin de saisir les subtilités de cet opus.

Just Got To Be et Your Touch ont bénéficié d'une vidéo et constituent les pistes les plus accessibles, surtout en ce qui concerne le très addictif Your Touch. Cependant, l'heure n'est pas encore au compromis car le son "crasseux" est dans la lignée de leurs précédents morceaux. You're The One constitue l'un de leurs rares morceaux downtempo est s'avère une petite merveille de blues/rock. Le son se fait plus lourd et sombre dès Just A Little Heat avec la voix du chanteur qui vibre avec sa guitare ne formant qu'un seul instrument au service de ce morceau roots. Give Your Heart Away un morceau fantastique façon guitar hero peut constituer la pierre angulaire de cet opus avant de déboucher sur Strange Desire et son rythme lancinant constitue une superbe réussite.

Modern Times distille du rock pur et dur façon Cactus mais c'est The Flame qui rapporte mon suffrage : un tempo low, une intensité dans la douceur, une touche de blues et à l'unisson la voix et la guitare de Dan qui font des ravages... un délice. Goodbye Babylon autre highlight de l'album est un morceau qui marque de par sa froideur, de son ambiance désenchantée, entre riffs électriques et moments d'accalmie éclot un vrai bijou. Black Door reprend la formule du rock qui dépote sec avec une touche de psychédélisme. Géant. Elevator, de même, laisse les riffs de guitare l'envahir pour finir de prendre le contrôle de la fin de cet album électrique.

A l'écoute de cet album on ne peut s'empêcher d'être impressionnés par le boulot abattu de ce couple fantastique. L'authenticité du son fait en sorte que l'on se prend au jeu et que l'on apprécie cette galette aux accents nostalgiques mais la potion des The Black Keys ne s'arrête pas là, ils apportent leur touche personnelle qui est le mixage de leurs inspirations très bien digérées de sorte que l'on ne songe pas à un jeu de dupe. Au final un album hyper bien foutu avec des morceaux de bravoure, un chanteur sensationnel et un batteur au-dessus de la mêlée. Ardu à première vue (mais moins que les trois premiers) le charme évident de cet album prend le dessus avec sa découverte.

17/20 : de la belle oeuvre.












Je pense que ce groupe intransigeant a du prendre sur lui pour pondre cette merveille : ils ont du en avoir marre qu'on leur assène leur ressemblance fictive ou non avec The White Stripes, qu'on leur dise qu'ils ne font que ce qui a déjà été fait maintes fois, etc. est-ce du à des pressions du label V2 ou à une vraie reconsidération de leur musique mais The Black Keys qui faisait absolument tout eux-mêmes jusqu'à la production ont décidé de s'adjoindre les services du maître d'oeuvre Danger Mouse qui a déjà frappé à de nombreuses reprise cette année (Gnarls Barkley, Martina Topley Bird, Beck, etc.) pour le meilleur dans ce cas-ci : ils ont réussi le tour de main de réaliser leur album le plus ambitieux, casse-gueule, le plus varié tout en conservant la recette de leur début et leur identité musicale. Ouf.

All You Ever Wanted
nous introduit en douceur dans le "nouveau" son des The Black Keys, presque acoustiques avec un ton bluesy, un morceau très cool qui finit de façon pastorale. Une sublime introduction mais ne n'est que pour mieux retrouver la guitare électrique de I Got Mine. Un morceau de rock/blues à son sommet, un bon vieux Black Keys comme on les aime avec une petite touche du son fantomatique de Danger Mouse qui donne un côté éthéré à ce morceau qui plaide pour du bon vieux rock. Strange Times est juste le morceau joussif par excellente, aussi fin qu'un éléphant dans un magasin de cristal, il vous donne envie de secouer la tête. Très White Stripiens avec un mix de Danger Mouse dans le refrain, ce morceau est jouissif.

Psychotic Girl est l'un des premiers morceaux qui m'a introduit à ce groupe, très peu représentatif du travail habituel du groupe, il demeure un superbe morceau downtempo hanté par la production de Danger Mouse. Un morceau génial qui en amène un autre Lies : sombre et lancinant, les choeurs façon gospel apporte une fois de plus une ambiance incroyable accompagnée du touche psychédélique de la production mais également des Black Keys. Remember (Side A) nous plonge dans une ambiance dreamy dans laquelle on se plaît à s'enfouir douillettement... avant de s'entendre donner un coup de pied au c... avec Remember Side B qui met le feu avec son rock endiablé. The Black Keys savent être bipolaires pour notre plus grand plaisir sur cette pièce partagée en deux.

Same Old Thing
et sa fameuse flûte a fait beaucoup parler de lui pour la seule et bonne raison que c'est pas vraiment le genre d'instruments que l'on entendait auparavant dans leur musique. Cependant là où beaucoup de critiques crient à la faute de goût moi je n'entends que la volonté de s'ouvrir à d'autres sons et le morceau ne se retrouve qu'enrichit, le culot cela paie. So He Won't Break est un morceau langoureux mais non apathique, qui ouvre une nouvelle fois de nouvelles perspectives pour ce duo atypique. Catchy et soulful ce morceau est une pépite. Oceans And Streams est un morceau passionnant et addictif, des touches soul et blues viennent poindre et enjoliver le tout. Things ain't like they used to be en guise de clôture de luxe vient caresser nos oreilles après la débauche de riffs et de production. Cette sublime ballade est un vrai oasis pour les oreilles en souffrance de belles mélodies.

Alors ? J'ai adoooré cet opus, les découvrir par le biais de leurs débuts est déjà en soi un sacré coup de coeur mais avec Attack & Release, je trouve, pour ma part, qu'ils sont passés à la vitesse supérieure en réussissant à accrocher un son plus moderne afin de leur donner une identité à part entière, ce qui est indispensable plus que jamais à l'heure actuelle sur la scène musicale qui se rempli jour après jours d'artistes qui se revendiquent vintage (et qui la plupart n'apportent rien au genre). Danger Mouse il est vrai apporte une production léchée et variée mais ne dénature en rien l'identité des Black Keys, sa production reste légère et non omnipotente. The Black Keys font le plus gros du travail : ils se sont réinventés en restant fidèles à leurs sources d'inspiration (ils ne sont plus écrasés par elles). C'est énorme, il suffit d'écouter. Seuls les intolérants n'adopteront pas cet opus comme l'un des meilleurs de cette année.

18/20 : intégralement satisfaite de ce "nouveau" son captivant et passionnant. Un groupe qu'on a plaisir à redécouvrir dans un autre contexte.




4 commentaires:

Anonyme a dit…

Ces deux cocos sont extraordinaires en concert

une de mes premières clauses Rock il y a déjà quelques années de cela maintenant.

Anonyme a dit…

claques je voulais dire (pas clauses)

My Head is a Jukebox a dit…

Hello Miss Saab,

Merci pour la citation et je suis bien content que tu apprécies les Black Keys. Tu sais, je n'ai pas toujours le temps, hélas de laisser des commentaires, mais je reste attentifs à tes reviews.
Merci pour le soutien.
Régis

Anonyme a dit…

Yes il est vraiment excellent ce groupe.

LinkWithin

Related Posts with Thumbnails