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mercredi 30 juillet 2008

2007 - Lisa Gerrard - Best Of / The Silver Tree - Reviews - chronique d'une "Heavenly Voices" subjuguante

Best Of (2007) :
Tracklisting :
01. Wheat
02. Elysium
03. Sacrifice

04. Adriadne
05. Sanvean-Live

06. Host Of Seraphim

07. Cantara

08. Swans

09. Promised Womb
10. Yulunga
11. Indus
12. Persephone

13. Go Forward
14. See The Sun

15. Now We Are Free


"De parents irlandais émigrés en Australie, Lisa Gerrard a grandi à Prahan dans la banlieue de Melbourne, parmi les communautés grecques, turques, italiennes, et arabes qui influenceront sa musique. Elle chante en anglais, gaélique, et « hopelandic » une langue inventée. Sa musique inclassable, a tour à tour été qualifiée de gothique, new wave, musique du monde. Ses performances vocales offrent des mélopées incantatoires, tantôt éthérées tantôt tribales de chants sacrés, mystiques, ou transes hypnotiques. En 1981 elle intègre le groupe "Dead Can Dance" avec Brendan Perry. Ce nom de groupe est inspiré de celui d'un masque rituel aborigène". Dixit Wikipedia. Depuis le groupe s'est séparé mais se reforme à l'occasion de tournées et Lisa a décidé de voler de ses propres ailes pour une carrière solo entamée avec Mirror Pool (1995) considéré jusqu'à ce jour comme son chef d'oeuvre. Duality (1998) a été fait en collaboration avec Pieter Bourke et Immortal Memory (2002) avec Patrick Cassidy. Entre temps, Lisa a collaboré à de nombreuses bandes originales dont (la plus célèbre en terme de ventes) Gladiator, Ali, Révélations, Whale Rider (presque devenue à part entière un album de sa discographie personnelle), A Thousand Roads, etc.

Lisa Gerrard
représente pour moi le summum de l'idée que je me fais de la chanteuse/interprète. Son langage n'appartient qu'à elle seule, elle parvient à me transmettre un panel d'émotions qu'aucune autre chanteuse n'a réussi à me procurer exceptées les irremplaçables : Liz Frazer (Cocteau Twins, autre groupe, à côté duquel Dead Can Dance, a marqué les années 80's et le label indépendant et alternatif 4AD) et Kate Bush. Pour ceux qui ne la connaîtraient pas (ou peu) avant de m'appesentir sur son dernier opus solo The Silver Tree, j'aimerais vous dire un petit mot sur ce fameux Best Of sorti sur 4Ad en 2007...

Il est censé dressé un panorama, un instantané des meilleures oeuvres de cette déesse du chant de sa période Dead Can Dance à son passage en solo et ses collaborations dans des soundtracks. Bien entendu, à travers récapituler sa carrière prolifique à travers 15 morceaux : c'est court, cela peut paraître vain cependant la magie opère et on se laisse de suite envouter avec la track d'ouverture The Wheat issue de la BO de Gladiator, un peu plus d'une minute de murmures saupoudrées d'un rythme oriental lancinant. Elysium (toujours issue de la BO de Gladiator) nous plonge dans une atmosphère pleine de douceur et de beauté. Sacrifice (issue de Duality, 1998) est un morceau bouleversant : le chant magnifié de Lisa se montre tour à tour tendre et dur. Epoustouflant et intemporel.

Adriadne (issue de l'album Into The Labyrinth de Dead Can Dance) lorgne davantage vers la World Music, une musique lumineuse. Sanvean (Live - issue Towards The Within des Dead Can Dance mais aussi disponible sur son premier opus The Mirror Pool, 1995) est certainement l'un de ses morceaux le plus connu. Un chef d'oeuvre qui me fait monter les larmes aux yeux à chaque écoute, ce qui est le cas pour le moment ! De plus c'est un Live impressionnant. The Host Of Seraphim (issue de The Serpent's Egg de Dead Can Dance) est un morceau sombre, mystique, incantatoire, oppressant, ses violons me font sursauter à chaque fois, je me fais prendre... Ténébreux, sublime, survolé par les prouesses vocales de Lisa qui se fait sirène. Une de mes préférés. Cantara (issue de Within The Realm Of A Dying Sun de Dead Can Dance) est un morceau qui impressionne par l'atompshère, l'ambiance qu'il arrive à distiller... ensuite le chant oriental de Lisa vient nous troubler de par sa sensualité et sa fougue, une song prodigieuse et troublante voguant sur un rythme effrené.

Swans (issue de The Mirror Pool de Lisa Gerrard) est une chanson transcandée par ses influences orientales, lancinant le rythme de cette chanson se fait langoureux puis presque dansant, le chant de Lisa est brillant de nuances et de maestria. Un bijou. The Promised Womb (issue de Aion de Dead Can Dance) quant à lui nous plonge dans une ambiance médiévale si caractéristique aux débuts du groupe, il impressionne de par son austérité et son élégance. Yulunga (issue de Into The Labyrinth de Dead Can Dance), de nouveau on se retrouve au coeur des influences africaines et orientales si chères à Lisa, une instrumentation plus minimaliste, une ambiance sombre, lancinante, hypnotique, somptueuse. Indus (issue de Spiritchaser de Dead Can Dance) s'inspire de la musique tribale, envoutante, inquiétante, cette langoureuse plage habitée par le chant formidable de Lisa et de Brendan est un must.

Persephone (issue de Within The Realm Of A Dying Sun de Dead Can Dance) est un morceau emblématique de la carrière du groupe, qui représente en quelque sorte son apothéose, qui touche à la perfection. D'une beauté à couper le souffle tant le chant et les arrangements musicaux se marient à la perfection. Un vrai chef d'oeuvre à écouter. Go Forward (issue de la bande originale de Whale Rider) nous invite dans une rêverie au gré des murmures de Lisa. See The Sun (issue de la bande originale de Ali) nous offre une plage à l'image de son titre lumineuse (fait assez rare pour ne pas le souligner...) éthérée, sublime, émouvante. Now We Are Free (issue de la bande originale de Gladiator) est certainement la chanson qui a permis au grand public d'accéder à sa musique. Un bijou de world music sur lequel on se sent bercé. La voix de Lisa émeut et enthousiasme.

La musique de Lisa Gerrard et de son groupe n'est pas nécessairement accessible à tous, on aime ou on n'aime pas, un principe simple mais élémentaire et évident. Cependant, il est impossible de ne pas reconnaître le génie de ce groupe et de Lisa : ils ont toujours fait de la musique exigeante, qui ne tombe jamais dans la facilité. Lisa Gerrard possède l'une des plus belles voix au monde et ses prouesses vocales ne sont plus à démontrer : androgyne ou féminine, elle me transporte et me bouleverse, j'ai rarement entendu tant de nuances dans un chant que lors de ses interprétations toujours habitées. Si ce Best Of n'est pas exhaustif (ce qui est impossible excepté si on fait un Best Of sur trois cd's minimums, et encore, les "spécialistes" auraient encore à redire sur le choix de la tracklisting... ). Une parfaite (ré)introduction au travail accompli par une des artistes les plus marquantes de la musique.

90/100 : pas une chanson à jeter, un Best Of qui nous enchante au gré des acrobaties vocales angéliques de Lisa Gerrard. Merveilleux, cette musique touche par moments au divin.

En vidéos :

Sacrifice :


Sanvean :


Persephone :


The Silver Tree (2006/2007)
Tracklisting :
01. In Exile
02. Shadow Hunter
03. Come Tenderness

04. The Sea Whisperer

05. Mirror Medusa
06. Space Weaver

07. Abwoon
08. Serinity

09. Towards the Tower
10. Wandering Star

11. Sword of the Samurai
12. Devotion

13. The Valley of the Moon


Ce dernier opus personnel sorti en 2006 en version digitale et sur un label australien obscur n'a bénéficié qu'en 2007 d'une sortie en bonne et due forme. Si la tâche s'avérait ardue de pratiquer la review du Best Of plage par plage, ici la mission est clairement périlleuse dans le sens que la musique de Lisa Gerrard se vit et ne s'explique pas. Le ton est donné dès la jaquette et son titre obscurs The Silver Tree : de corps nus forment le squelette d'un arbre au-dessus duquel trône une lumière inaccessible. Inaccessible n'est pas ce qui caractérise entièrement cet opus, mais il se montre la plupart du temps froid, aride, exigeant, indomptable. Nous ne sommes pas chez les Bisousnours mais dans un univers sombre, mélancolique, désenchanté, trouble, oppressant. Par conséquent pas le genre de musique à écouter dès le réveil mais plutôt à l'orée de la nuit avant que les ombres ne se fassent trop inquiétantes.

In Exhile met en garde l'auditeur, d'abord instrumental et la voix de Lisa apparaît sous forme de murmures inquiétants, fantomatiques. L'instrumental Shadow Hunter nous plonge au début d'un cauchemar sombre alors que Come Tenderness constitue l'une des pistes les plus accessibles et belles de l'opus. Une piste somptueuse d'apaisement presque trop courte, tant sa beauté est hypnotisante. The Sea Whisperer nous plonge dans une ambiance d'une douceur glaciale merveilleuse et troublante. Mystique et inoubliable. Mirror Medusa est un instrumental sombre et froid. Implacable. Cependant le grand highlight de et opus qui sort clairement des sentiers battus est Space Weaver, ce morceau est une pure tuerie, un chef d'oeuvre que je vous encourage plus que de vigueur à écouter au moins une fois dans votre vie. Cette chanson, la plus accessible de la carrière solo de Lisa (elle chante en anglais)est d'une beauté et d'une mélancolie à couper le souffle. Les critiques ont fait le parallèle avec les travaux de Massive Attack mais malgré le fait que j'adore Massive Attack (je dispose de la plupart de leurs oeuvres), cette pièce dépasse d'une bonne volée le meilleur de la production du groupe de Bristol.

Abwoon est un morceau sombre, sobre qui enchante grâce à son ambiance monacale et la magnifique voix éthérée de Lisa. Un peu moins hermétique Serenity porte plutôt bien son nom. Une ambiance plus douce et reposée caractérise ce petit bijou qui atteint les cimes du paradis sur terre. Towards The Tower est un morceau ardu, torturé, dans lequel on se perd, on se laisse entraîner pendant presque 10 minutes sur ce morceau titanesque. Wandering Star nous ramène dans la lumière et au calme après un passage chaotique. Un morceau touché par la grâce et l'élégance. Sword Of The Samurai par contre est parcouru d'une ambiance glauque et sombre. Mais il ne s'agit que d'un bref interlude vers le magnifique Devotion qui nous plonge dans une admiration contemplative devant sa beauté et sa grâce, difficile de décrire une musique si émotive. Sublime tout simplement. The Valley Of The Moon vient parachever ce disque dans une ambiance zen et paradisiaque. Un câlin, une douceur indicible pour les oreilles.

Au final après de multiples écoutes (impossible de se construire une opinion sur base d'une écoute - qui m'avait laissée de glace à l'époque -, n'est pas Britney Spears qui veut, heureusement) je peux dire : j'aime cet opus, oui je me suis laissée avoir, j'ai été subjuguée par sa froideur, sa beauté qui traversera le temps sans une ride, figée par la voix exceptionnelle de Lisa qui a fait de cet opus le plus personnel à ce jour. Ce bijou qui a honteusement été boudé par les médias (ben oui, c'est de la musique faite par une femme, une gonzesse, cela ne peut qu'être chiant, bouhhh) mérite votre attention, votre temps (si vous en avez, c'est une denrée qui se fait rare actuellement il paraît). Une oeuvre qui ouvre de nouvelles perspectives pour Lisa qui chante avec son âme, avec ses tripes, il suffit d'écouter l'incroyable Space Weaver pour s'en convaincre. Un voyage au fin fond de la musique de Lisa Gerrard, vous prendrez bien un ticket ?

100/100 : je ne peux objectivement trouver un défaut à sa musique qui a le mérite de nous dérouter, subjuguer, embraser malgré le froid polaire dégagé par certaines pistes. Un des disques incontournables de 2006/2007. Un travail magistral, avec peu d'effets de mise en scène dans les arrangements, qui laisse place à une Lisa Gerrard inspirée et inspirante.

En vidéos :

Come Tenderness :


Space Weaver :


Space Weaver (Live) :

3 commentaires:

Michael a dit…

Lisa Gerrard, à la fois j'adore et je déteste.

Je déteste car la majorité des chansons sur ses différents albums (en comptant DCD) me semblent trop expérimentales, trop orientales bizarres.

Mais en même temps, il y a sur ces mêmes albums de tels chefs d'oeuvre que c'est impossible de rester complètement insensible... D'ailleurs c'est ceux que tu cites : Sanvean, the host of seraphim ou encore Sacrifice, qui m'émeuvent au larmes à chaque fois que je les entend. Et que dire de la BO de WHALE RIDER, extraordinaire !!

D'ailleurs pour info, si tu aimes LG, il faut voir le film REVELATIONS de Michael Mann qui reprend de nombreux morceaux de Duality. Et il faut voir la scène finale du film THE MIST qui reprend intégralement le morceau Host of seraphim pour sa scène finale, probablement une des plus belles et traumatisante fin de l'histoire du cinéma fantastique !!!

dubleudansmesnuages a dit…

Joli travail sur la voix des dead Can Dance que j'adore et que parfois je n'arrive pas a faire accepter. C'est ainsi. Au cas où. J'ai tout la disoc des Dead Can Dance. Je crois.

Anonyme a dit…

Mes albums préférés de Dead can dance sont: le 1er et Serpent's egg. J'adore la voix de Lisa Gerrard lorsqu'elle chante avec This mortal coil (side project d'artistes de 4AD).
Dans le genre voix superbe autant qu'envoutante, il faut écouter les albums des Cocteau Twins, Elisabeth Fraser au chant. Et un groupe moins connu qui se nomme Bel Canto, avec Anneli Drecker au chant. A écouter l'album birds of passage.

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