Ah ce que je constate, la Suisse a beau être un petit pays cependant il regorge d'artistes beaucoup trop peu connus. Après Sophie Hunger dont je vous ais conté tout le bien que je pensais d'elle ici voici une nouvelle découverte extra faite grâce à Daniel de LSF le groupe MiNa composé de deux membres du groupe pop superstar dans leur pays : Lunik. Jaël Krebs assure le chant et l'écriture en compagnie de Luk Zimmermann également guitariste et producteur du duo. Ce nouveau projet MiNa a pour but de faire ressortir le côté plus folk et acoustique de leur univers artistique respectif. Quelle bonne idée ! J'ai, de suite, été charmée par le chant angélique et plein de grâce de Jaël ainsi que par la musique folk mélancolique, délicate et aérienne ou au contraire pop et joyeuse sur une petite poignée de morceaux. Dire que leur musique possède un charme fou semble peut-être léger comme affirmation mais je ne saurai pas m'exprimer avec d'autres mots tant cela leur convient (oui, je sais, par moments, je manque de vocabulaire ;-).
Leur premier album Playground Princess sorti il y a déjà deux ans débute tout en douceur avec le sublime et vaporeux Sorted Out qui possède des intonations dream pop. Living In Between avec en featuring l'excellent chanteur de Minor Majority (groupe norvégien) Pål Angelskår est une pure merveille de mélancolie et de délicatesse. Un highlight à écouter d'urgence. Atmosphère plus légère avec la sucrerie qu'est Complete tandis que Man From The Past développe un aspect plus sobre et délicat de la musique du duo sans miser sur un refrain. Superbe. Praying Mantis avec son instrumentation foisonnante nous emmène au pays des merveilles. Une pépite qui en appelle beaucoup d'autres.
La ballade poétique et éthérée Sleeping On A Butterfly est ma ma chanson préférée de l'album et n'est pas sans me rappeler de par son aspect mélancolique La Petite Fille De La Merde Vangelis (qui est mon morceau préféré ultime tout court). On reste (toujours) dans le rayon des pépites avec l'intensité rock diffusée du début à la fin par la fausse ballade Enjoy The Rain. L'exquise berceuse I'll Be Yours vous envoûtera avec sa jolie instrumentation mais ne vous attendez pas à vous endormir car It Means To You et son énergie rayonnante, laquelle évoque KT Tunstall, provoque un grand plaisir à son écoute montrant une autre facette plus nerveuse de la musique du duo. At The Start Of It continue de nous surpendre avec des sonorités americana et dream pop, un bijou scintillant. Lying b-sides U clôture à merveille l'album : atmosphère intimiste et angélique pour cette ballade acoustique de toute beauté.
Un premier album réjouissant. Le duo a déclaré que pour sa conception, il a beaucoup improvisé et donné court libre à ses idées en ne réalisant qu'une prise pour certaines chansons et que par conséquent l'album peut posséder une air d'inachevé. C'est en réalité tout le charme de cette galette qui apporte un joli moment de beauté et de réconfort à son écoute.
PS : le deuxième album du groupe intitulé Live and b-side U sorti début 2009 sera bientôt chroniqué sur ce blog et est exclusivement en vente à l'international par le biais de leur site officiel ici.
Qu'il est agréable de temps en temps de se laisser séduire par une demoiselle aussi affriolante qu'Ayoe Angelica. Attention, je ne vous parle pas de son physique plus qu'avantageux que vous pouvez apprécier par le biais de la pochette de son premier album sorti l'an passé I'm Amazedmais bien par les vocalises aussi sensuelles que savoureuses de l'artiste. Bien sûr , il y aura toujours des grincheux pour dire que tout cela n'est pas très sérieux, que la jeune femme danoise d'adoption mais éthiopienne de coeur mise davantage sur ses charmes que sur la qualité, et bien moi je dis non. Je ne nie pas qu'il y a un peu de légèreté dans sa musique mais cela n'est jamais superflu ni outrancier. Le style musical développé par la divine Ayoe et son producteur Mads B. B. Krog est une fusion entre jazz, R&B, soul et électro, attention rien d'indigeste, le style reste très doux voire même lo-fi, le résultat est assez original, classe et frais. De plus, Ayoe possède un grand coeur et une belle éthique morale en s'engageant à reverser 10% des bénéfices de l'album à une association pour les enfants de son pays d'origine.
Mais qu'en est-il vraiment de l'album ? Il est vraiment bon, il s'écoute d'une traite très facilement avec plaisir mais il faudra creuser un peu plus pour vraiment se rendre compte qu'il est vraiment très bon et mérite votre attention. Dr. Jekyll qui ouvre la marche donne le ton plus commercial de l'album : mélancolique mais avec un refrain entêtant, Ayoe tient là un premier excellent single. Plus léger et aérien il y a le sexy Left Side. On ressent davantage de créativité avec le plus alternatif avec le trip hop/jazzy Get Hold. Plus lumineux et sensuel Everybody Loves You est littéralement envoûtant, difficile de se sortir de la tête les charmantes vocalises d'Ayoe. Mais le summum de la séduction de sa musique est atteinte avec très lascif Sugar. Définitivement très hot. La relecture lo-fi de God Bless The Child est très audacieuse et plutôt très réussie. Elle mérite, en tous les cas, une écoute. La délicatesse et la chaleur dégagées par le superbe Also On A Tuesday sont parfaitement dosées. Face With Nobody offre un aspect plus sobre de la musique d'Ayoe tandis que le voluptueux et vaporeux I Want You donne des sueurs. Never Drown est certainement la chanson la plus pointue de l'album mais la vraie surprise vient sous la forme du futuriste I'm Your Piano qui clôture sur une note bien aventureuse ce drôle et charmant album.
Un premier album inattendu, bien produit et somme toute assez original pour une vocaliste très glamour.
Les américains n'ont définitivement plus le monopole de produire de la bonne musique americana et de country alternative n'en déplaise à des géants comme Neko Case, Bonnie Prince Billy ou encore Giant Sand pour ne pas les nommer tous. En effet, pendant l'été, j'ai découvert un trio allemand The Gentle Lurch formé par Lars Hiller, Cornelia Mothes et Frank Heim qui se répartissent les vocalises, les instruments, la composition et l'écriture de façon équitable. J'ai été de suite soufflée par l'authenticité et l'atmosphère bluesy de leur musique. Lars et Cornelia qui assurent principalement le chant forment un duo de toute beauté : lui fait songer à Stuart Staples ou encore Bill Callahan de part son grain de voix un peu rocailleux et la profondeur de sa voix, il s'impose rapidement comme un leader charismatique, elle, fait place à la douceur, sa voix est magnifique, d'une douceur nordique très caractéristique.
Après la sortie d'un premier album From Around a Fire (2007) qui faisait la part belle au folk, c'est bien sur les terres américaines, que le trio a décidé de nous emmener sur leur deuxième double galette The Beat of the Heart is the Beat of the Boss sorti en juin 2009. Ce double album est assez audacieux et dense, il faut pour pouvoir vraiment apprécier cette musique prendre son temps, c'est le seul mot d'ordre aussi non, ce style musical pourrait vous laisser de marbre car relativement hermétique. Il a fallu m'armer de patience mais le jeu vaut largement la chandelle au final. Les compositions sont sublimes souvent crépusculaires et sombres : Owl 3 sur lequel Cornelia brille, Tonight, I, le jazzy Pigeons et le country The Disappearence qui réunit les deux chanteurs sont les incontournables de la première galette tandis que le minimaliste et brillant Folksinger, l'ombrageux What Are We, le divin Kept Woman et le fantomatique Let's Roll en sont les highlights de la seconde.
Une découverte aussi étonnante d'inattendue sous la forme de ce groupe allemand qui fait de la musique américaine aussi bien que ces derniers. Des beaux textes avec une pointe de philosophie, des compositions d'une qualité d'orfèvre et des chanteurs charismatiques. A suivre.
Bunmi Adeoye, artiste basée à Toronto au Canada pour ceux qui ne sont pas fortiches en géographie a sorti l'an passé son premier album Paper Dolls, Glass Houses hélas passé un peu inaperçu. Pourtant, ce n'est pas faute de talent, tout d'abord il y a cette voix soul extraordinaire qui prend au tripes et fait en sorte qu'immédiatement la découverte de Bunmi s'impose comme une évidence. De Plus, Bunmi chante de la pop qui possède une âme (dixit des textes profonds sur l'amour, la trahision, la rédemption, l'amitié, etc.), ce n'est pas si courant par les temps qui courent. Entre morceaux acoustiques éblouissants et quelques pièces arrangées de façon un peu trop synthétique, Bunmi arrive a tirer son épingle du jeu en livrant un premier album aux abords imparfaits mais profondément touchant. On la décrit comme un mix entre Carole King, Tracy Chapman avec une touche d'Avril Lavigne (sic) et Ani Di Franco, c'est peut être cela le seul véritable (ou faux) problème de l'album : être pris entre deux feux : celui de l'acoustique et de l'électrique.
Je prends en exemple Unbreakable Heart qui est une superbe chansons avec des arrangements qui me semblent légèrement kitch, j'ai même eu l'impression d'entendre une production de David Foster pour Madonna dans les 90's, alors que sur la vidéo mise en lien ci-dessous, dans sa version acoustique la chanson déchire tout et peut porter avec fierté son titre. J'ai un peu le même ressenti sur Player Hate qui a une production un peu datée, la seule énergie porté par la voix de Bunmi suffisait pourquoi rajouter des riffs de guitare pour donner un genre à la chanson ? De même le reggae de Tell Me s'avère un peu léger. cependant, à côté de ces trois chansons bizarrement arrangées qui empêche l'album d'être une tuerie, il y a des pépites brillants de mille feux : le bouleversant Stop Lying To Me, peut-être l'une des meilleurs chansons de 2008, l'acoustique et merveilleux Long Time Coming, la cover puissante de What A Good Boydes Barenaked Ladies, la ballade sombre Sad But True et la belle cover de Van Morrison : Brown Eyed Girl.
Un premier album non exempt de défauts mais qui met en lumière une artiste prometteuse à la voix hallucinante.
Enfin, un vrai coup de foudre pour un groupe indie/rock/folk qui de plus vient de mon plat pays la Belgique. Chloe And The Lonesome Cowboy est un groupe formé récemment en 2008 par Chloë et Bram suite à un voyage à Londres qui les a inspiré. Depuis, chacun a essayé de devenir polyvalent en apprenant la guitare, le piano et les percussions afin de ne fonctionner qu'en duo, la forme que les deux membres préfèrent afin de se donner du temps pour forger l'identité musicale du groupe naissant.
On peut déceler beaucoup de talent au sein de ce duo : Cloë possède une extraordinaire voix élégiaque qui me fait songer à une Paula Frazer plus jeune et leur musique qui n'est pour le moment qu'à l'état des démos réalisées en live sont de véritables pépites qui mêlent l'énergie de la musique Indie/alternative et la douceur mélancolique d'une musique folk aérienne. Leur premier ep ou album est prévu courant 2010 mais leur site officiel et MySpace proposent régulièrement des ajouts afin de suivre l'évolution musicale du groupe. Ce groupe indépendant est hyper prometteur et si vous pouvez les voir en live et les supporter, n'hésitez pas ! La prochaine date de leur concert est lundi prochain 28 septembre au Café Kafka à Bruxelles. Plus d'informations sur leurs sites.
L'association de la musique de Marissa Nadler et de ce blog musical cela commence à faire une jolie histoire : j'avais déjà chroniqué son opus précédent Song III : Bird On The Water ici et avais évoqué la sortie prochaine de Little Hells au tout début de l'annéeici. Marissa Nadler s'est imposée de façon instantanée comme l'une des plus belles artistes jamais découvertes : ses trois opus précédents : Ballads of Living and Dying (2004), The Saga of Mayflower May (2005) et l'apothéose Songs III: Bird on the Water (2007) l'ont imposée comme l'une des folkeuses majeures de la décennie. Au final, ces trois opus se ressemblent étrangement : du folk ample, très sombre évoquant souvent la mort sous ses différentes angles les plus tragiques avec une touche dream pop et gotique non négligeables. Mais surtout ce qui choquait c'était cette voix de sirène, improbable, surnaturelle, j'avais du mal à croire à l'existence d'une voix ausi céleste, pure et dramatique.
Pour ce quatrième album Little Hells sorti début d'année 2009, Marissa Nadler voulait un léger changement de cap dans son univers musical afin de ne pas répeter la même recette à l'infini, exit son producteur fétiche Greg Weeks (Espers) pour faire place à Chris Coady (Grizzly Bear, Blonde Redhead, Yeah Yeah Yeahs, etc.), choix audacieux et pertinent afin d'amener un peu de sang neuf. Le temps de la guitare sèche, du reverb et des mélodies linéaires fait place à davantage de lumière, des rythmiques plus étonnantes et des arrangements plus aventureux mais avec toujours la présence de cette voix inimitable et unique en son genre et de belles ballades frissonnantes. Quel choc cela a été de découvrir River Of Dirt premier extrait de l'album : plus accessible, lumineux, rond et rythmé que ses anciennes compositions mais cela n'est finalement que l'arbre qui cache la forêt car l'album est une pure merveille qui regorge que dis-je déborde de trésors permettant d'apporter une nouvelle esthétique plus sophistiquée et travaillée à la musique de Marissa : le psychédélique et sombre Mary Come Alive, la douce/amère ritournelle Little Hells, le squelettique Ghost & Lovers, le bouleversant The Whole Is Wide et l'abîme provoquée à l'écoute de Loner sont les chefs d'oeuvre de l'album.
Encore un petit chef d'oeuvre à ajouter à la liste discographique de Marissa qui étonne, hypnotise et ne noie plus l'auditeur dans une atmosphère de détresse. On en ressort presque réjouit ! Un must de 2009. Note Finale : 18,5/20
Coup de coeur pour cette belle blonde nommée Sarah Tolar qui a l'audace en plus de posséder une superbe voix claire et rayonnante ainsiq qu'un univers folk/jazzy/pop qui n'est pas sans rappeler les débuts étincelants de Norah Jones. Tout un programme. En effet, Sarah n'est pas qu'une pâle copie de... loin de là, elle a écrit et composé l'intégralité de l'album et co-produit sa musique aux côtés de David Cook (Natasha Bedingfield, etc.), elle arrive à insuffler une belle énergie et son propre cachet vocal à un style musical souvent surexploité ces derniers temps. Ayant baigné toute son enfance dans la musique (ses parents étaient un duo folk), Sarah a trouvé rapidement sa voix en étudiant le jazz à l'université du Texas pour finalement aboutir à son rêve ultime : partir à New York, jouer en live et avoir la possibilité de sortir un premier opus Big Blue Moon qui se targue de la présence de quelques -uns des meilleures musiciens de jazz new yorkais.
Early Morning débute sur une note très cosy et chaleureuse, on se sent bien comme dans un cocon. C'est familier et délicieux. Une touche de blues vient éclairer le joliment désabusé Take Awhile. Le résultat est très frais. Hudson reste sur une note douce et soyeuse de première qualité tandis que Big Blue Moon verse davantage dans la pop avec un refrain plus marqué et reconnaissable. Un perle. Plus nerveux, sensuel, sobre et pointu Along The Ride est sans doute l'un des plus beaux morceaux de l'album grâce à la belle subtilité d'interprétation de Sarah et aux musiciens qui s'éclatent (d'ailleurs le morceau est en téléchargement gratuit sur le site officiel de la demoiselle, c'est ici). De même, Come To Me est un highlight de premier plan : une chanson piano-voix qui diffuse une certaine magie. Somptueux. Coffee Man instaure une ambiance plus légère, presque vaporeuse avec encore d'excellents solos de musiciens en prime. Magnifique. Somethin' est plus classique dans sa forme mais sa douceur est irrésistible. Don't Call Me Baby est un nouveau morceau incontournable, Sarah y est exquise, la chanson est un petit must de coolitude. Gettin’ Back To Me Again clôture sur une note plus intimiste avec sa musique qui devient un arrière-fond musical. Touchant.
Un premier album jazzy avec une saveur pop courageux (vu le nombre d'album du même genre qui sortent régulièrement) et très réussi grâce à de belles compositions originales savoureuses, une belle voix et des musiciens doués. Du solide.
Il n'aura pas fallu longtempsavant d'avoir davantage de nouvelle sur la nouvelle venue Amely Amberson. Son premier clip réalisé par Henri-Jean Debon (Dyonisos, Noir Désir, etc.) vient de débarquer sur la toile et il se démarque de par son originalité. Sans faire abstraction du morceau que la vidéo met en scène : Someday We'll Turn To Dust qui est une petite merveille. Vivement l'album. A suivre.
Ah la la cette montréalaise aux multiples origines : autrichienne, égyptienne et grecque m'a fait tourné la tête avec sa magnifique voix bluesy aussi puissante que subtile, aussi profonde qu'émouvante, une voix maîtrisée avec brio. Amanda Mabro est loin de se contenter d'utiliser sa voix sur des compositions quelconques. En effet, La jeune femme à l'aide d'un ami de longue date Cozmos Quazar et de quelques musiciens proches ont mis en place un univers musical flamboyant : un fond de vieux jazz, une atmosphère bluesy, une touche théâtrale et un zeste de cabaret attitude. On pourrait songer au groupe Moriartymais le monde d'Amanda Marbro est plus accessible et moins sombre.
Cette musique haute en couleur qui transporte l'auditeur dans un monde imaginaire original s'est tout doucement développé avec le premier opus de l'artiste : Superwoman In The Making (2006) mais j'avais envie de vous la présenter à travers ses deux derniers Ep's : tout d'abord Red Rows sorti en 2007 qui contient six songs toutes plus alléchantes les unes que les autres : par exemple Nuit Blanche, la seule chanson d'expression française est une petite tuerie enchanteresse, la reprise de Jolie Holland Old Fashioned Morphine un grand moment de cabaret jazz des plus savoureux avec en prime le lumineux et tempétueux Bouquet Of Love. N'hésitez pas à vous jeter dessus.
Un petit bijou de pop qui mêle avec un dosage subtil musique moderne et rétro. Cet ep diaboliquement séduisant vous introduira à une voix unique en son genre.
Note Finale : A+
Avec ce deuxième ep Wine Flowsparu quelques mois à la suite de Red Rows, Amanda démontre qu'elle possède en réserve d'excellents morceaux sous la manche. Cependant, alors que le premier ep faisait la part belle aux morceaux musclés et plein de caractère, Wine Flows contient essentiellement des morceaux plus calmes et posés : les petites merveilles de douceur que sont King Of The Castle, For Owen et The Parade mettent davantage en lumière le potentiel émotionnel d'Amanda plus que jamais resplendissante. Sans oublier Mr. Ocean, un bijou finement ciselé.
Un très bel ep voluptueux qui procure de jolis moments frissonnants.
Je n'aurai pas pu rester sur une note négative avec le post précédent, pour ceux qui préfèrent commencer la semaine en douceur et non sur des beats ravageurs, je vous présente Helena Soluna. La jeune dame suédoise qui a étudié le chant à Paris et dans de nombreux autres pays européens voguant au gré de ses envies a toujours eu une fascination pour le chant, les musiques du monde (en particulier la musique latine et indienne), la poésie de Luez Lescure et la philosophie bouddhiste qui amènera Helena a étudier et à enseigner le yoga et le qi gong. Un parcours atypique pour l'artiste à la voix de velours qui possède la vertu d'apaiser l'âme. Il faut l'écouter (dans de bonnes conditions - ce qui signifie au calme et à la pénombre - il va de soi) pour le croire
Un peu de la même façon que Mia Doi Todd mais de façon plus douce et lumineuse, Helena Soluna attise l'auditeur en douceur et le soigne de ses bobos en l'hypnotisant avec sa musique acoustique qui allie jazz et musiques du monde. Accompagnée pour l'occasion de deux musiciens hors pairs qui se chargent de donner forme aux compositions de l'artiste : Sebastian Notini et Olle Linder, Birth and Harvest, le premier album d'Helena Soluna est un bijou qui diffuse une chaleur et une sérénité incroyables. Il suffit d'écouter Harvest Time, Woman et I'll Never Give Up soutenues par une délicieuse rythmique brésilienne ainsi que If You Look For Me avec sa touche indienne et son refrain euphorisant pour en être convaincu : la musique d'Helena est un baume pour le coeur. Je suis pour ma part captivée par les morceaux suivants : You Are Love, Like Coming Home, In The Arms Of Love, et Lullaby For A Warrior qui sont des merveilles débordants de tendresse et de douce mélancolie. Vous l'aurez compris, j'ai été séduite par l'intégralité de l'album qui rayonne et resplendit à l'endroit où il n'y a apparemment plus de lumière pour éclairer votre chemin.
Un premier album divinement abouti et ensorcelant. Un univers acoustique et authentique à découvrir d'urgence. Un des meilleurs albums de jazz/world music de 2009.
Qu'ajouter de plus sur le duel 80's contre 90's entre la blonde pétillante Victoria Christina Hesketh alias Little Boots et la rousse incendiaire Elly Jackson alias LaRoux qui ont consumé les dance floors à coups de remixes ? C'est vrai, pourquoi en rajouter une couche alors que tous les médias dont pas mal de sites et blog musicaux en ont déjà parlé en lon, en large et en travers ? Ben, tout simplement parce qu'aujourd'hui, dernier journée officielle de l'été 2009, ces deux albums ont accompagné de nombreuses journées ensoleillées pour me donner le courage de me remuer. Je vous avais parlé de ces deux jeunes femme talentueuses en... mars dernier ! Je ne savais pas à l'époque quand leur album respectif sortirait et à quoi finalement cela pourrait bien ressembler. Alors que LaRoux affirmait d'entrée de jeu une musique très sophistiquée avec Quicksand, Little Boots se produisant essentiellement en piano-voix, j'étais en droit d'attendre uen musique plus personnelle, plus intimiste que sa rivale. Que nenni, quelque semaines plus tard, la sortie de la vidéo de New In Town qui donnait le ton de son premier album Hands sorti début juin 2009.
Parler de déception est un vain mot, j'ai été déconfite, cela sonnait pop, très impersonnel. En particulier, le refrain de New In Town était très faible, répétitif et aussi très lassant au bout de seulement quelques écoutes. La claque dans le mauvais sens du terme tellement ce morceau reste banal. Après coup et plusieurs écoutes, je le trouve toujours aussi peu original mais finalement très écoutable. De même, les premières écoutes d'Earthquake n'ont pas eu le résultat escompté de me séduire, sa faiblesse, une fois de plus, étant le refrain trop commun, trop attendu, trop vite consommé. Mais contrairement à New In Town, le reste de a chanson est plus qu'intéressante, Little Boots affirme sa personnalité, c'est sexy, clinquant, sucré mais irrésistible et très efficace, à noter l'instrumental est d'excellente facture. Le producteur Kurstin (The Bird and The Bee) a réussi a rattraper le coche après le mièvre New In Town. L'apogée est atteinte avec l'incroyable single en puissance Stuck On Repeat, c'est le morceau qui tue tout sur son passage. Hyper bien produit, un refrain très addictif poussé par un intrumental puissant, des paroles assez inspirées, une merveille tout simplement.
Plus électro/disco que pop Click est une autre piste qui vaut que l'on s'y attarde. C'est le premier titre auquel on peut donner l'adjectif de renouveau. Non que ce genre de titre n'ait pas été entendu auparavant mais beaucoup moins que le reste de l'album plus ordinaire. On retombe dans l'art de faire des refrains sans visible intérêt avec l'entêtant et énervant Remedy avant de nous rendre totalement déjanté avec le nerveusement timbalesque et tubesque Meddle. Mais par opposition à Remedy, Meddle est nettement au-dessus du lot, Little Boots y chante merveilleusement en donnant l'énergie nécessaire. Ghost n'offre également que peu d'intérêt ais si reste agréable à l'oreille et charmant mais cela manque un peu de personnalité. Avec Earthquake, Stuck On Repeat, Click, le prochain morceau Mathematics vient allonger tout doucement la liste des morceaux que j'adore. Cette electro/pop song synthétique est un petit bijou rythmiquement parlant. A ne pas manquer. Ah la la, Symmetry et ce duo avec le mythique Phil Oakey (ex-Human League, un de mes groupes préférés des années 80's/90's avec Bananarama et A-Ha, oui, je sais on fait difficilement plus ringard ;-), une petite bombe, j'adore la voix unique de ce type et c'est vrai que Little Boots s'éfface un peu devant cette figure culte de la pop. Tune Into My Heart est définitivement trop sucré mais la seule ballade réussie de l'album est l'aérien et atmosphérique Hearts Collide qui vient clôre la liste de mes morceaux préférés. No Brakes n'est pas mal pour clôturer le disque mais je n'arrive pas trop à accrocher.
Album très agréable à l'écoute mais trop commun et commercial pour se faufiller dans mes albums pop préférés de 2009. Cependant, j'attends la suite des aventures de Victoria (car la demoiselle possède une vraie personnalité vocale)dans un registre plus authentique et moins synthétique (bouhh à pro-tools qui unifie trop l'album donnant un aspect lisse et superficiel à l'ensemble des chansons, trop de cohérence tue la créativité).
Après multipes écoutes et alors que je n'attendais pas ce résultat, c'est LaRoux qui gagne la bataille contre Little Boots. Les années 80's auraient donc enfin retrouvé leur lustre d'antan ? Oui, un peu avec Elly Jackson. Cette toute jeune femme de 21 ans possède de par son look et sa voix un tempérament de feu. Portée par sa musique moins sucrée et plus acidulée que sa rivale, elle arrive à insuffler une vraie énergie à ce revival 80's même si certains ont crié l'imposture : cela n'est que du rythme binaire, etc., etc. Oui bien sûr mais cela fait partie du kitsh des années 80's, non ? Pour la petite histoire derrière le patronyme LaRoux ne cache pas que la jolie rousse Elly Jackson mais également l'autre moitié du duo avec lequel Elly partage le travail : le musicien et compositeur Ben Langmaid. Passé cette présentation protocolaire, pourquoi ne pas plonger dans le vif du sujet : pourquoi cet album est (un peu) plus réussi que Hands de Little Boots ?
La réponse est simple : les chansons sont un poil plus mordantes, plus énergiques, le démarrage canon d'In For The Kill atteste de cette longueur d'avance prise sur Victoria. Le rageux/séducteur Tigerlily prend le relais avec la même réussite : musique bien contruites, refrain maîtrisé et réussis. Parfait. Quicksand est sans conteste (au même titre que Stuck On Repeat de Little Boots) l'un des meilleurs singles pop de l'année 2009. Hyper accrocheur, il défie des dizaines d'écoutes sans la moindre lassitude à l'horizon. Par contre je dois avouer la lassitude, elle, poindre son nez avec le poussif Bulletproof. Ma song préférée est sans conteste Colourless Colour, c'est la chanson la plus sophistiquée, la moins "cliché" qui possède la même chance que Quicksand de survivre au temps. De façon un peu plus convaincante que Bulletproof les grosses bottes d' I'm Not Your Toy arrivent à me séduire. J'ai égalkement un faible pour le très doux et innocent Cover My Eyes qui me fait penser de par son minimalisme aux compositions de Sebastien Tellier sur son dernier opus (très branché également 80's) Sexuality. Oserais-je dire que le reste de l'album perd un peu de son intérêt ? Oui, je vais être honnête les sept premières sont des petites tueries excepté peut être Bulletproof qui en fait des tonnes. Pourtant le reste des chansons sont assez efficaces et restent agréables à l'écoute mais il y a redite évidente et un sentiment mitigé même si l'on peut craqué encore pour l'excellent Reflections Are Protection et être touché par Armour Love alors que je reste imperméable voire irritée à l'écoute de As If By Magic, Fascination et Growing Pains.
Album de revival réussi mais qui peut lasser au fil des écoutes. A adresser avant-tout aux nostalgiques et aux amateurs de la voix unique d'Elly Jackson.
La testostérone commence gravement à faire défaut à ce blog musical, promis il n'y a pas de boycott concernant les voix masculines mais je dois bien avouer avoir un sérieux faible pour les belles voix féminines ;-) J'ai découvert il y a quelques mois le groupe indie/alternatif machin chose Great Lake Swimmers que les magasines et site web "à la pointe" ne cessent d'encenser (avec le petit bémol suivant : "c'est moins bien qu'Ongiara l'opus précédent... bouhhh"). Ce band canadien de musique folk mélancolique possède à sa tête Tony Dekker doté d'une voix d'ange déchu, l'année passée j'avais craqué pour Fleet Foxesou encore Bon Iver, je ne pouvais pas passer à côté de la magie dégagée par Great Lake Swimmers.
J'ai été soufflée par l'énergie positive insufflée par le premier morceau de leur nouvel opus Lost Channels : Plamistry est le genre de morceau qui devrait être prescrit à tous les cafardeux. Des arrangements riches, une refrain entraînant, c'est superbe. J'ai beaucoup songé à REM dépouillé des tics de Michael Stipe qui peuvent agacer à la longue. La spécialité première de Great Lake Swimmers après un plongeon succinct dans leur discographie c'est la douce mélancolie qui drape la plupart de leurs compositions. Cependant ce n'est pas une mélancolie malsaine et noire, il s'agit plutôt d'un sentiment qui permet d'apaiser et c'est précisément ce qui émane d'Everyhting Is Moving So Fast, une somptueuse ballade philosophique sur la vie. Pulling On A Line, premier single, est l'accroche idéale avec l'album : une pop/folk song lumineuse, plein de verve, très accrocheuse. La somptueuse ballade Concrete Heart avec son piano flottant me donne des frissons à chaque redécouverte. Une pépite.
Pas le temps de faire une pause, de s'endormir sur ses lauriers She Comes To Me In Dreams apparaît et mon coeur fond de nouveau la fraîcheur de leur musique. Désarmant. Le country de The Chorus In The Underground continue à séduire mes oreilles avides d'écouter davantage, en fait de me replonger dans la mélancolie rêveuse de leurs titres plus lents. Voeu réalisé avec le bouleversant Stealing Tomorrow. Sans conteste l'une des meilleures pistes de l'album, peut être la plus intense. Retour à un peu d'effervescence avec le très efficace Still. La fin de l'album se clôt sur trois morceaux lents mais remarquables, le temps s'est littéralement suspendu le temps de leur écoute pour l'ambiance élégiaque de New Light, le dépouillement et la tristesse diffusées par Rivers' Edge et les désillusions et fantômes qui hantent Unsison Falling Into Harmony.
Wouaw, wouaw, wouaw me voici une nouvelle adepte de leur musique qui sent bon le folk boisé de première qualité. Un petit must de 2009.
Alors que son ancienne acolyte d'Azure Ray, Maria Taylor est revenue en demi-teinte avec son nouvel opus le trop abordable LadyLuck (chronique et écoute de l'album ici) Orenda Fink revient plus solide que jamais avec son nouveau projet O+S c'est-à-dire un duo qu'elle forme avec Cedric LeMoyne (bassiste du groupe rock Remi Zero) et un deuxième opus solo à orientation plus folk qui sortira dans le courant octobre 2009 : Ask The Night. voir son MySpace pour écouter quelques nouvelles pièces. J'avoue sans honte qu'Orenda a toujours été ma vocaliste préféré du groupe Azure Ray : sa voix éthérée si caressante et enveloppante continue à perpétuer la lignée d'interprètes élégiaques telles qu'Elizabeth Frazier, Lisa Gerrard ou encore Alison Goldfrapp.
Le projet O+S pourra ravir les oreilles des mélomanes : une musique qui se situe entre trip hop, shoegaze et dream pop, une belle atmosphère musicale lounge, une voix ensorcelante et des compositions intéressantes. Certes, n'est pas Portishead qui veut (et puis tant mieux car si certains plages de leur musique sont d'une beauté fulgurante combien d'autres nous plongent dans une forme d'ennui ou d'irritabilité ?) mais O+S a de vrais atouts dans la manche si l'on ajoute à la liste pré-citée la production solide de Michael Patterson (Beck, Ladytron, etc.) qui apporte une cohérence artistique au groupe de par la fluidité et l'homogéinité apportées à l'ensemble de leur travail.
L'album dans son entièreté est très cohérent et assez abouti, il s'écoute avec quelques frissons délicieux mais je peux avancer quelques highlights pour ceux qui manquent de temps : New Life est l'ouverture rêvée, à la fois intense et langoureuse, une merveille poisseuse, les nerveux et brillants Permanent Scar et We Do What We Want comblera vos envies de refrains popesque, l'aérien et doux The Fox fera le plus grand bien aux oreilles écorchées, Survive Lovevous plongera dans un état hypnotique proche de l'extase, le chant d'Orenda m'a fait beaucoup penser à Sinead sur l'excellent Haunts, et enfin je recommande sans modération le sombre, délicat et somptueux Knowing Animals, pépite ultime de l'album.
Un petit morceau de musique aérienne insaisissable, légère et lumineuse pour donner une matérialité à un moment de détente, le tout rehaussé par une voix céleste. Note Finale : 16/20
Ce n'est pas la peine de bouder, oui je sais, le temps n'est pas au beau fixe (en tous les cas dans mon plat pays c'est limite catastrophique), l'été indien semble prendre l'eau et nous avec ! Oublions cette grisaille qui semble s'éterniser depuis quelques jours pour atteindre durablement notre moral le temps d'une rencontre musicale suave à souhait. Je parle de la belle Janita. cette artiste finlandaise est une vraie star dans son pays. Âgée à peine de 15 ans elle a sorti son premier album qui a fait explosé sa côte de popularité, à 17 ans elle se retrouvait déjà avec l'équivalent de 2 Grammy Awards finlandais... Après 4 albums sortis uniquement dans son pays ou au Japon, Seasons Of Life est son premier album qui a bénéficié d'une sortie internationale dans le seul but de répandre le très smooth et délicieux son de la demoiselle.
Je ne connais pas très bien la musique finlandaise mis à part Astrid Swan, Nicole Willis et quelques autres récentes découvertes mais la Finlande ne m'évoque que vaguement de la musique métal et encore. Janita, elle, déteste les classifications mais je peux avancer que Seasons Of Life est un condensé de pop, soul, jazz brésilien et R&B. Un mélange ô combien agréable et séduisant à l'oreille sans trop de sucre ajouté pour alourdir la combinaison et gâcher la saveur. La recette du succès de Janita est simple mais parfaite : une voix sensuelle, exquise, aimante sur un fond de musique paradisiaque qui peut évoquer la classe de Sade et la chaleur de Maxwell. Ouverture en grande pompe sur la séduisante rythmique latine de No Words. Difficile de ne pas être ensorcelé par les vocalises de Janita... I Miss You, la chanson single de l'album continue sur la même lancée aux douces effluves tropicales avec un refrain un peu plus mémorable pour l'auditeur lambda. Une perle de toute beauté.
That's How Life Goes est plus sobre et éthéré, on entre en plein dans le coeur de sensualité de l'album, le dépaysement est total. Un sublime morceau satiné, l'un de mes préférés. On reste dans une très belle qualité musicale avec le mélancolique et groovy More Than Fantasy. Un bijou délicat et brillant dans sa relative noirceur. Plus de légèreté et de luminosité sont à constater sur l'entêtant et enchanteur Let Me Love You. Le bonheur intégral. Le tempo se ralentit davantage sur Bear With Me pour mettre en avant les charmantes vocalises de Janita. Que de douceur et de fluidité. Superbe. Voici la Reprise qui tue : Enjoy The Silence de Depeche Mode (mon groupe ultime des 80's) qui prend une tournure humaine inattendue. Fini la la froideur et le ton incantatoire du morceau qui font place à plus de quiétude et de tendresse. Le résultat est magnifique ! Le jazzy I Only Want You est l'une des pistes les plus sophistiquées de l'album. Elégant et apaisant. Retour au R&B avec le classy et charmant I Can't Get Enough Of You. Ambiance plus sombre et moite sur le captivant Too Late et l'acoustique Seasons Of Life qui clôture de façon délicieuse et délicate cet album enchanteur.
Un album de R&B mâtiné de rythmes latins et de jazz : classe, sensuel et parfait.